C’est avec grande tristesse et consternation que le CEPEO dit avoir appris la nouvelle à la fin du mois dernier. Dans un communiqué de presse, les élus du conseil déclarent que cette découverte tragique est un autre rappel d’une sombre page de l’Histoire du Canada, soit celle réservée aux peuples autochtones pendant des décennies.
Par cette déclaration, ce conseil scolaire, qui gère 44 écoles publiques primaires et secondaires de langue française dans l’Est de la province, veut signifier son appui aux Premières Nations, Métis et Inuit si durement éprouvées. L’absence d’excuses peut nuire à la réconciliation mais surtout à la guérison selon le président du CEPEO Denis Chartrand. «Lorsqu’on parle de réconciliation, que ce soit entre deux personnes ou deux groupes, si on a fait du mal, sans excuses, il n’y aura jamais de réconciliation. S’excuser, c’est le premier pas et on pense qu’il est important que l’Église catholique se réconcilie avec les Premières Nations.»
Le gouvernement fédéral et d’autres Églises Chrétiennes qui ont aussi géré des pensionnats autochtones se sont déjà excusés publiquement, rappelle Denis Chartrand: «Nous pensons que c’est important de prendre position dans un débat public parce que nous sommes une organisation publique.» Que ce soit le gouvernement du Canada, les législatures provinciales, des municipalités et autres institutions, nombreuses sont celles qui ont hissé le drapeau canadien en berne pendant 215 heures, afin de marquer une heure pour chaque enfant dont les restes ont été découverts à Kamloops.
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario a pour sa part ordonné la mise en berne pendant 215 heures de tous les drapeaux franco-ontariens. Le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario précise que sa déclaration publique s’inscrit dans une démarche d’équité et de pluralisme, des valeurs qui lui sont essentielles. En faisant preuve de solidarité avec les membres des Premiers peuples du Canada, le conseil estime qu’il est essentiel d’assurer le respect de la diversité humaine pour en faire un moteur d’engagement et un exemple pour les élèves. Cela s’inscrit dans la continuité d’un conseil scolaire qui se veut engagé au sein d’une communauté solidaire, pluraliste, équitable et ouverte sur le monde, selon le président du CEPEO. Par ailleurs, Denis Chartrand n’écarte pas l’idée de suggérer une discussion au sujet de cette affaire lors de la prochaine assemblée de l’association des quatre conseils scolaires publiques francophones de l’Ontario. D’ailleurs, le lundi 21 juin était la journée nationale des peuples autochtones au Canada.