Le gouvernement du Québec a officiellement dévoilé son Plan national de l’eau le 17 septembre dernier. Ce document, qui vise a protéger et valoriser les ressources en eau de la province, a été élaboré grâce à une contribution du Forum d’action sur l’eau, présidé par Agnès Grondin, députée d’Argenteuil.
Le gouvernement du Québec a adopté en 2018 sa Stratégie québécoise de l’eau 2018-2030, visant une gestion durable et équitable des ressources en eau dans la province. Cette stratégie a permis la création du Forum d’action sur l’eau en 2021, qui est aujourd’hui composé d’une vingtaine d’organisations nationales et de ministères. Ce forum a d’abord mis en place le Fonds bleu en 2023, qui perçoit les redevances exigibles pour l’usage d’eau par certaines industries. La même année, la députée d’Argenteuil, Agnès Grondin, a été nommée présidente de ce forum.
C’est alors que le mandat du groupe a été changé : il devait maintenant élaborer un plan sur 5 ans avec des mesures concrètes visant à protéger et mettre en valeur les ressources en eau du Québec. Le tout serait financé par le Fonds bleu. C’est ainsi qu’est né le Plan national de l’eau, doté d’une enveloppe de 500 M$.
« L’objectif était de valider si les priorités sont les mêmes qu’en 2018, s’il y a de nouveaux éléments que l’on n’avait pas pris en considération à l’époque, explique madame Grondin. Par exemple, il y a les PFAS (NDLR : aussi surnommés ‘polluants éternels’) pour lesquels on n’a pas de portrait général pour le Québec. »
Impacts locaux
Le nouveau Plan national de l’eau comprend ainsi 39 mesures couvrant un vaste éventail de thématiques, allant de la protection des sources d’eau potable au traitement des eaux usées en passant par la protection des milieux humides, l’impact des changements climatiques et l’adoption de meilleures pratiques dans l’usage industriel de l’eau.
« On parle aussi de gaspillage d’eau, dit la députée. Les Québécois pensent que l’eau est une ressource infinie mais il y aura des mesures de sensibilisation au niveau national. »
Avec pas moins de 10 334 milieux humides sur son territoire, 731 lacs et plus de 3000 km de cours d’eau, la MRC d’Argenteuil verra sans doute de grands impacts de ce plan. Madame Grondin cite par exemple que l’Organisme de bassin versant des rivières Rouge, Petite Nation et Saumon recevra du financement supplémentaire pour faire le même travail avec la rivière des Outaouais.
« À vue de nez, il y a au moins onze des 39 mesures qui vont répondre directement à des doléances que j’entends depuis des années chez nous, dans Argenteuil, lance la députée. Par exemple, on a lancé un programme de financement pour que les municipalités puissent faire des plans de protection de leur source d’approvisionnement en eau potable. Dans Argenteuil, Grenville, Grenville-sur-la-Rouge et Brownsburg-Chatham ont reçu de ce financement. Même si c’est déjà en cours, on va le bonifier et accompagner davantage les municipalités. »
Autre mesure qui aura un impact local : plus de 80 M$ seront dédiés pour aider les municipalités dans la mise aux normes des installations septiques individuelles.
Fierté
Avant de se lancer en politique, Agnès Grondin était la conseillère en environnement de la MRC d’Argenteuil où elle notamment a été responsable de la stratégie de conservation des milieux naturels. L’adoption de ce Plan national de l’eau pour lequel elle a présidé le forum qui l’a élaboré la remplie de fierté.
« J’ai fait le saut en politique dans un parti qui n’était pas reconnu pour travailler en environnement, déclare-t-elle. Depuis six ans, j’ai réussi à convaincre d’investir dans deux choses importantes : l’eau et, ce sera annoncé très bientôt, le plan nature. Je suis contente d’avoir réussi à faire cela. »
Elle ajoute cependant être encore plus fière d’avoir réussi à mobiliser des acteurs que tout oppose autour de ces enjeux.
« Quand tu regardes qui est autour de la table du Forum sur l’eau, il y a entre autre le Conseil du patronat et Eau Secours, deux extrêmes!, dit-elle. Pourtant, quand tu entends ces deux organisations proposer des choses qu’elles peuvent faire ensemble, c’est de cela que je suis la plus fière! C’est d’avoir réussi à rassembler des gens qui, normalement, pourraient s’opposer. Je me sens privilégiée d’avoir été celle qui a porté cela. »
On peut consulter le Plan national de l’eau sur le site du ministère de l’Environnement au www.environnement.gouv.qc.ca/eau.