Plus d’une décennie après avoir acheté le terrain, la municipalité de St-André-d’Argenteuil a enfin pu inaugurer sa toute nouvelle caserne de pompier le 15 septembre dernier. Le nouvel immeuble, situé au 35, rue de la Gare, est plus grand, mieux adapté aux besoins des pompiers et, surtout, conforme aux normes de santé et de sécurité.
Le dossier d’une nouvelle caserne à St-André-d’Argenteuil est dans l’air depuis plusieurs décennies, si l’on en croit le maire Stephen Matthews : l’idée était déjà sur la table lorsque ce dernier siégeait au conseil municipal au milieu des années 90. Il a fallu attendre à 2014 pour qu’un terrain soit choisi et à l’an dernier pour que les travaux de construction commencent.
L’attente en aura finalement valu la peine : le nouvel édifice est beaucoup plus moderne que l’ancienne caserne, qui était au sous-sol de la mairie de la municipalité, avec un dortoir, une salle de mesures d’urgence et des équipements de décontamination du matériel, notamment. Le projet, qui a coûté 4 489 000 $, a bénéficié d’une aide financière de 3 260 400 $, soit 72,6 % du coût total, provenant du Programme d’amélioration et de construction d’infrastructures municipales (PRACIM) du gouvernement du Québec.
« Je tiens à féliciter la municipalité de St-André-d’Argenteuil pour la réalisation de ce projet qui était nécessaire, a lancé la députée d’Argenteuil, Agnès Grondin, lors de la cérémonie d’inauguration du bâtiment le 15 septembre dernier. Cela permet aux pompiers d’avoir un milieu de vie beaucoup plus adéquat, plus sécuritaire, plus fonctionnel et mieux adapté à la réalité d’aujourd’hui. »
Le maire de la municipalité, Stephen Matthews, a quant à lui rendu hommage aux élus qui l’ont précédé au conseil municipal. « Ça fait longtemps que l’on parle de la nouvelle caserne, depuis au moins 1995 et on réalise enfin le projet, note le maire qui a aussi été conseiller entre 1994 et 1998. Ils ont eu le courage de prendre la décision d’aller de l’avant et d’offrir cette belle bâtisse. Avoir un bâtiment comme on a aujourd’hui, ça permet d’offrir une sécurité indispensable à nos citoyens. »
Pour la santé des pompiers
François Lefebvre, directeur du service de sécurité incendie de St-André-d’Argenteuil, a souligné comment la nouvelle caserne est à la fine pointe de la technologie mais pas seulement ça.
« Elle est à la fine pointe de ce qui se fait au niveau des normes de santé et de sécurité pour nos intervenants, dit-il. Elle est conçue pour mettre en place des procédures pour protéger nos pompiers face à la maladie qui est le cancer. »
En effet, comme les incendies brûlent de nombreux matériaux qui dégagent des particules toxiques, ces dernières se retrouvent sur les équipements des pompiers qui sont ensuite à risque de les inhaler, notamment au retour à la caserne. Plusieurs cancers seraient ainsi causés par ces particules et il est donc important pour les soldats du feu de décontaminer leurs équipements après une intervention. La nouvelle caserne est équipée de chambres de décontamination permettant de mieux nettoyer les équipements, ce qui n’était pas le cas dans l’ancienne bâtisse.
« Non seulement on a des salles de décontamination mais on a aussi des sas préssurisés qui empêchent les contaminants d’entrer dans les aires de vie commune, explique monsieur Lefebvre. On a des douches qui permettent qu’en dedans d’une heure, tous nos 30 pompiers peuvent se laver au retour d’une intervention. C’est très rapide et c’est dans les normes d’aujourd’hui. »
Monsieur Lefebvre en a profité pour lancé un cri du cœur auprès du gouvernement provincial pour mieux reconnaître les maladies dont peuvent souffrir les pompiers dans le cadre de leur travail.
« Au Québec, on reconnaît neuf cancers comme maladies professionnelles; partout au Canada, on en reconnaît 19, a-t-il lancé. Je fais appel à madame Grondin pour avoir son soutien pour parler au nom des pompiers pour reconnaître plus de cancers comme maladies professionnelles. On fait face à des gaz de combustion qui mettent nos vies en danger. »
Être mieux protégé
Un autre élément important de la nouvelle caserne est sa salle des mesures d’urgence. Celle-ci permet d’agir comme quartier général pour gérer une situation d’urgence, par exemple des inondations comme celles vécues en 2017 et 2019. N’importe quelle autre municipalité de la MRC pourrait aussi venir établir ses quartiers dans cette salle si une telle situation survenait sur leur territoire.
« On est plus conscient des changements climatiques. [Cette caserne] va nous permettre de répondre plus facilement à de telles situations, note le maire Matthews. Aussi, avec ses chambres de décontamination, on va pouvoir prévenir que nos pompiers développent des maladies dans le futur. »
Les portes ouvertes qui ont suivi l’inauguration ont permis aux citoyens de découvrir le nouveau véhicule de la flotte de camions des pompiers de St-André. Obtenue auprès de la ville de Oakville pour à peine 40 000 $, cette auto-pompe est la plus puissante de la MRC. François Lefebvre estime que ce camion aura une durée de vie de sept à huit ans.
Notons par ailleurs qu’avant de procéder à l’inauguration de la caserne, les membres du Service de sécurité incendie ont paradé dans la municipalité, marchant à partir de l’ancienne caserne jusqu’à la nouvelle en faisant un arrêt au bâtiment qui abrite aujourd’hui la boutique Station 210, qui fut autrefois la première demeure des pompiers de St-André. Une courte cérémonie a eu lieu pour souligner le passé de ce bâtiment.
Quant à l’ancienne caserne, situé à l’hôtel de ville de la municipalité, elle est actuellement utilisée comme espace de rangement par les cols bleus. Il n’y a actuellement aucun plan précis quant à ce qu’il en adviendra.
