La quinzaine d’employés municipaux cols blancs et cols bleus de la municipalité de Saint-André-d’Argenteuil ont voulu se faire voir lors de la dernière séance publique du conseil municipal le 2 juillet dernier. Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2022, ils demandaient à la municipalité de revenir à la table de négociation, ce à quoi on leur a répondu que des rencontres de négociations sont pourtant déjà prévues.
Cela fait 18 mois que les employés cols blancs et cols bleus n’ont pas de contrat de travail mais les négociations avec la municipalité n’ont commencé qu’au milieu de 2023. La quinzaine de syndiqués, affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), demandent notamment des hausses salariales de près de 22% sur cinq ans en raison de la hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC) qui aurait augmenté d’environ 15% au cours des trois dernières années. Les dernières offres de l’employeur se chiffraient à 16,5 et 16% respectivement sur cinq ans.
« L’employeur nous a fait une offre finale le 5 février dernier qui a été rejetée à l’unanimité, explique Stéphane Paré, conseiller syndical au SCFP. On a fait une contre-proposition globale et la réponse de l’employeur a été de diminuer leur offre finale, ce qui était inacceptable pour nous. »
Selon lui, l’écart salarial entre les employés municipaux de St-André-d’Argenteuil et ceux d’autres municipalités des alentours s’élargit. « À Boisbriand, ils ont eu 19% d’augmentation mais les salaires sont plus élevés qu’ici. À St-André, les salaires sont quand même bas, dit-il. On ne demande pas de se coller aux salaires de Lachute ou Brownsburg, on veut quand même respecter la capacité de payer des citoyens. Mais à Grenville-sur-la-Rouge, qui a à peu près le même nombre de citoyens, ils ont obtenu une hausse entre 22,5 et 24% sur cinq ans.»
Le conseiller syndical indique que la hausse salariale proposée par le syndicat devrait aider la municipalité à pouvoir conserver ses employés. « Présentement, les gens quittent pour avoir de meilleures conditions, affirme-t-il. Dernièrement, il y a un inspecteur en urbanisme qui a quitté parce qu’il a eu 5$ de plus de l’heure ailleurs. »
Demander des rencontres déjà prévues
Ils étaient une dizaine de syndiqués à s’être déplacés le 2 juillet dernier pour assister à la séance publique du conseil municipal de St-André-d’Argenteuil avec comme objectif de demander aux responsables municipaux de revenir à la table de négociations, la dernière rencontre ayant eu lieu le 1er mai précédent.
Or, la directrice générale de St-André-d’Argenteuil, Paule Knudsen, a répliqué qu’elle avait pourtant quatre rencontres de négociations de prévues à son horaire au cours des deux prochains mois, ce que semblait ignorer Stéphane Paré.
Le maire de la municipalité, Stephen Matthews, a confirmé à L’Argenteuil le lendemain de cette séance du conseil que ces rencontres étaient effectivement déjà prévues, dont une le 11 juillet. Ce dernier se dit également confiant qu’une entente puisse être conclue dans les prochaines semaines.
« Je suis pas mal sûr d’en arriver à une entente, lance-t-il. On leur a déjà donné un 2,5% d’augmentation en montant forfaitaire pour 2022. [Combiné à ce qu’on leur offre], on arrive à 19% d’augmentation. Il n’y a pas une grosse différence avec ce qu’ils demandent. »
Le maire Matthews a cependant indiqué que la municipalité n’avait pas encore calculé quel serait l’impact sur ses finances si elle accordait la hausse demandée par les syndiqués.
« Les payeurs de taxes de St-André ont une certaine capacité à payer, a lancé le maire. Mais on est très proche de trouver une terrain d’entente, il ne manque pas grand-chose. »
Quant à l’argument avancé par le syndicat comme quoi l’inspecteur en urbanisme qui a quitté son poste pour un meilleur salaire ailleurs est un symptôme du problème lié à des salaires trop bas offerts à St-André-d’Argenteuil, monsieur Matthews rétorque qu’il s’agit d’une problématique qui n’est pas unique à sa municipalité.
« Ça arrive à plusieurs villes. Certaines n’en ont même pas présentement, a lancé Stephen Matthews. Il y a un manque d’inspecteurs municipaux partout, c’est très difficile d’en trouver. Même l’école qui offre la formation pour être inspecteur municipal n’a aucune inscription présentement. »
Le maire tout comme le conseiller syndical du SCFP croient que les deux parties pourraient s’entendre rapidement avant que la situation ne dégénère. D’ailleurs, ce dernier souligne que les canaux de communication sont toujours ouverts avec la municipalité.
« On veut régler, on ne veut pas envenimer le discours, on veut que ça reste civilisé, affirme monsieur Paré. [La possibilité de faire la grève], on en parle pas. On veut trouver une entente car avec une grève, le climat de travail peut s’envenimer. On ne veut pas s’en aller vers ça mais on veut être payé à notre juste valeur. »