Le conseil et le personnel de La Nation se sont réunis pendant deux jours, les 6 et 7 novembre, pour examiner la première ébauche du budget 2025, qui présente les principaux ajustements financiers nécessaires pour faire face aux coûts opérationnels, aux besoins en infrastructures et aux demandes de services de la municipalité, ainsi que l’état sombre des finances de la municipalité.
Pierre Leroux, directeur général de La Nation, a brossé un tableau sombre de la situation financière actuelle de la municipalité lors de la présentation.
« Notre capacité d’emprunt est pratiquement épuisée. La province fixe la capacité d’endettement de la municipalité et nous approchons de cette limite. Nous avons de grands projets à réaliser au cours des prochaines années, et le peu de marge qui nous reste sera nécessaire. Sinon, nous risquons de mettre ces projets en péril », a déclaré M. Leroux.
M. Leroux a également mis l’accent sur les réserves de la municipalité, affirmant qu’elles « ne sont pas en très bon état » après des années de retraits sans reconstitution suffisante.
M. Leroux a présenté deux options pour relever les défis financiers de la municipalité : augmenter les impôts et les frais d’utilisation ou réduire les dépenses.
Ajustement des recettes
Pour maintenir les niveaux de service actuels, le budget proposé prévoit des augmentations de recettes. Pour les propriétés évaluées à 300 000 $, les taxes foncières annuelles augmenteraient de 177,31 $, soit 14,78 $ par mois. Ces recettes supplémentaires permettront de financer les dépenses opérationnelles et les projets d’investissement.
Au cours des quatre dernières années, les augmentations des taux d’imposition sont restées inférieures à l’inflation. En 2021, l’augmentation du taux d’imposition a été de 1 %, alors que l’inflation était supérieure à 3 %. Des tendances similaires ont été observées les années suivantes, avec des augmentations d’impôts toujours inférieures aux taux d’inflation.
Les tarifs de l’eau et des eaux usées augmenteront également. Les factures d’eau trimestrielles des résidents de Limoges augmenteront de 33,80 $, soit 10,07 $ par mois, pour atteindre 345,85 $. Les résidents de St-Isidore verront une augmentation trimestrielle de 33,80 $, soit 11,27 $ par mois, ce qui portera leur facture à 418,38 $. Les tarifs d’égout augmenteront de 11,25 $ par trimestre, soit 3,75 $ par mois, pour atteindre 154,65 $, ce qui permettra de constituer des réserves pour l’entretien des infrastructures et la gestion de la dette.
La redevance environnementale, qui finance des services tels que la collecte des déchets et l’élimination des déchets dangereux, restera fixée à 180 dollars par an, malgré une proposition antérieure visant à la porter à 190 dollars.
Les services d’incendie verront leur redevance annuelle augmenter de 2,50 dollars, ce qui la portera à 87,50 dollars, afin de maintenir des niveaux de service adéquats et la conformité avec les normes provinciales en matière d’équipement.
Les frais d’utilisation de la Police provinciale de l’Ontario (OPP) figureront désormais sur une ligne distincte des factures d’impôts, afin d’améliorer la transparence. Ces frais, fixés à 353 $, reflètent une augmentation des coûts de 19 % en raison de la hausse des salaires et des dépenses. Les municipalités perçoivent et remettent ces frais directement à la province.
Ajustements et discussions au sein du conseil
À la suite de discussions approfondies, plusieurs ajustements ont été apportés au budget. Le budget de la bibliothèque a été réduit à 400 000 $, les réserves étant utilisées pour financer l’achat d’une Zamboni. Le produit de la vente de l’ancienne Zamboni permettra de couvrir le coût d’un nouveau camion pour le service des loisirs.
Le maire Francis Brière a insisté sur la nécessité de ces augmentations, soulignant que les budgets précédents maintenaient les impôts à un niveau artificiellement bas, laissant la municipalité dans sa situation financière actuelle.
« Les augmentations d’impôts de cette année visent à rattraper les décisions prises il y a trois, quatre ou cinq ans », a déclaré M. Brière. « Est-ce que ce sera la même chose chaque année ? Je jure devant Dieu que non. Mais c’est un budget difficile parce que nous rattrapons les budgets antérieurs qui n’ont pas été correctement planifiés ».
Le budget n’en est qu’à ses débuts, et l’on s’attend à ce qu’il fasse l’objet de nouvelles discussions et d’ajustements potentiels avant d’être définitivement approuvé.