Les cols blancs lachutois feront la grève du zèle dès le 2 décembre

Par Francis Legault
Les cols blancs lachutois feront la grève du zèle dès le 2 décembre
Une trentaine de cols blancs syndiqués de Lachute avaient assisté à la réunion du conseil municipal lachutois le 4 novembre dernier. (Photo archives EAP)

Le 12 novembre dernier, le syndicat des cols blancs de Lachute, affilié au local 2188 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), a envoyé un avis de grève du zèle et des heures supplémentaires à la Ville de Lachute afin de les informer d’un débrayage à partir du 2 décembre à minuit et une.

Rappelons que les 77 cols blancs de la Ville de Lachute sont sans contrat de travail depuis le 1er janvier 2024. Le syndicat critique fortement la façon de négocier de la Ville qui a déposé une requête au mois d’octobre dans le but de faire appel à un médiateur. Le syndicat affirme que cette demande a eu comme impact d’annuler des rencontres et de retarder le processus des pourparlers, ce qu’a contredit le maire Bernard Bigras-Denis lorsqu’il s’est adressé aux syndiqués le 4 novembre dernier, déclarant que la Ville était prête à négocier lors de la prochaine rencontre de négociations prévue. Celle-ci devrait avoir lieu le 18 novembre prochain.

Le 4 novembre dernier, une trentaine de syndiqués s’étaient d’ailleurs présentés au conseil municipal afin d’obtenir des explications de la part du maire concernant ce qu’ils considèrent être comme un manque de collaboration de ses représentants.

« On reconnaît fortement les conditions de travail de nos employés, leur avait mentionné le maire. Nous avons entièrement confiance en nos deux représentants qui siègent sur le comité de négociations ainsi qu’en notre consultant. On ne négociera pas sur la place publique mais on a bien entendu votre message. On est ouvert à la discussion mais pour faire preuve de sérieux, on a fait appel à un médiateur pour se rapprocher. »

Les syndiqués, même s’ils pouvaient s’adresser directement au maire après sa déclaration, ont quitté la salle sans demander leur reste. Dans un communiqué émis le 13 novembre, le syndicat affirme que cette réponse du maire n’était pas satisfaisante.

« Devant un manque d’engagement concret de la part du maire et des questions restées sans réponse, les membres du syndicat ont jugé que c’était la goutte de trop, indique Stéphane Paré, conseiller du SCFP qui était présent le 4 novembre. Ils désirent voir que l’employeur fait preuve d’une réelle volonté de régler la convention collective en reconnaissant des conditions de travail à la hauteur de ce qu’ils apportent à la Municipalité »,

Une grève du zèle et des heures supplémentaires débutera donc le 2 décembre à 0 h 01 si aucune entente n’est conclue avant cette date prévient le syndicat. Une grève du zèle consiste à appliquer les normes de travail établies par l’employeur d’une façon tellement stricte qu’elle entraîne une certaine désorganisation du travail. Les citoyens pourraient donc s’attendre à des retards dans le traitement de certains dossiers.

Le médiateur a par ailleurs communiqué avec le syndicat pour obtenir ses disponibilités pour des rencontres. Ce dernier a partagé son calendrier et est présentement en attente de la réponse de l’employeur.

Comptant plus de 141 000 membres au Québec, le SCFP représente environ 70 % de l’ensemble des employés municipaux au Québec, soit quelque 40 000 membres. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les affaires sociales, les communications, l’éducation, les universités, l’énergie, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et terrestre, le secteur mixte, le transport maritime ainsi que le secteur incendie. Il est le plus grand syndicat affilié à la FTQ.

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