Odette Charbonneau-Legault s’est assise un jour pendant la pandémie et a écrit un livre.
Ayant du temps libre et obligée de rester à la maison en raison des règles de sécurité sanitaire, elle a décidé que c’était le bon moment pour se lancer dans un projet d’histoire familiale qu’elle avait en tête depuis un certain temps.
« J’avais beaucoup d’amour pour mon grand-père, mon grand-oncle et mes ancêtres, explique-t-elle lors d’un entretien téléphonique. Les premiers Charbonneau sont arrivés au Canada dans les années 1600. Mon grand-oncle Louis Charbonneau a écrit un livre sur l’histoire de notre famille. Il m’a permis d’apprendre à aimer notre histoire familiale. J’ai donc décidé de poursuivre son travail ».
Elle a écrit quelque chose chaque jour pendant et après la pandémie. Cinq ans plus tard, Ode à la Vie était terminé et Odette Charbonneau-Legault est maintenant prête à partager sa passion et l’histoire de sa famille avec tout le monde. Tout d’abord, le lancement du livre a eu lieu un dimanche après-midi, durant la dernère fin de semaine de septembre. Plus de 100 personnes, dont des membres de la famille, des amis et des invités, se sont rassemblées au Centre culturel Le Chenail à Hawkesbury pour rendre hommage à Odette pour son travail et pour partager son appréciation de
l’histoire locale et des gens qui l’ont écrite.
« C’était merveilleux, a déclaré Odette en parlant de ses sentiments lors de la célébration de l’après-midi. Inoubliable. Il n’y a pas de mots ».
Née dans le village de Lefaivre et résidant maintenant à L’Orignal, cette agricultrice retraitée de 90 ans se souvient avec émotion de son enfance dans la région de Prescott-Russell avec sa famille et ses amis. Son père travaillait comme agriculteur et aussi pour la caisse populaire, tandis que sa mère était une chapelière professionnelle dont les créations ornaient les rayons des boutiques Eaton et d’autres magasins de Montréal.
À l’âge de 20 ans, Odette épouse Louis Legault, un agriculteur de L’Orignal, et vit la vie d’une épouse d’agriculteur pendant de nombreuses années.
« Après mon mariage, nous avons ouvert une serre à la ferme, dit-elle, et nous sommes allés au marché d’Ottawa où nous avons vendu nos légumes et nos fleurs pendant 64 ans ».
Mais sa vie n’a pas été celle d’une femme au foyer.
« J’ai parcouru le monde entier », dit-elle en riant.
Odette aimait voyager dans le monde entier pendant les vacances et les jours fériés, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Égypte et aux Fidji, et même dans l’Arctique canadien au mois d’août.
« Je suis allée à Tuktoyaktuk avec un ami, dans une caravane, raconte-t-elle. Je voulais aller à la Baie d’Hudson, pour voir des choses. J’ai appris à apprécier les autochtones de mon pays».
Les souvenirs qu’elle garde de son séjour dans l’Arctique l’aident à comprendre et à honorer la nécessité d’une Journée de la vérité et de la réconciliation au Canada.
« Je pleure, dit-elle, parce qu’ils (les membres des Premières nations) ont été mis de côté.
Elle se demande comment les gouvernements fédéral et provinciaux du passé, ainsi que d’autres organismes tels que des groupes religieux, ont pu permettre l’existence de programmes tels que les pensionnats pour les enfants des Premières nations et les abus qui en ont résulté.
« Je n’arrive pas à croire qu’ils (le gouvernement et l’Église) aient pu faire cela, dit-elle. Je sais que tous les gens que je connais autour de moi sont mes amis».
Ode à la vie est la contribution d’Odette Charbonneau-Legault à l’histoire de sa famille et de sa communauté. Elle s’inspire de ses souvenirs d’enfance dans une petite ferme de Lefaivre.
« Ma famille recevait toujours du monde à la maison, dit-elle en se remémorant toutes les réunions de famille qui ont eu lieu au fil des ans. C’était mon endroit, ma maison, quand j’étais plus jeune».
Elle se souvient que son grand-père, Belphis Charbonneau, et son grand-oncle Louis racontaient l’histoire de la famille. À l’époque, les familles d’agriculteurs étaient nombreuses, car il fallait beaucoup de mains pour accomplir tout le travail, en partageant les tâches pour la récolte de chacun. À l’époque, le grand-père Belphis était l’un des 21 enfants de sa propre famille et, lorsqu’il est décédé, il était le grand-père de 113 Charbonneau.
« J’ai 90 ans, dit Odette en riant, et j’ai six enfants, 13 petits-enfants, et j’en suis maintenant à 21 arrière-petits-enfants».
Rempli de photos de famille de plusieurs générations et rempli de souvenirs de bons et de mauvais moments, Ode à la Vie est maintenant terminé et
Odette fait une petite pause pour se détendre et passer du temps avec sa famille avant de se lancer dans un nouveau projet.
Cette fois, elle prévoit d’écrire un livre qui rendra hommage à la vie le long de la rivière des Outaouais.
« L’évolution de ma rivière », dit-elle en riant.
On peut se procurer des exemplaires d’Ode à la vie au Centre culturel Le Chenail à Hawkesbury et aux Serres Legault à Hawkesbury, ainsi que par téléphone auprès d’Odette Charbonneau-Legault elle-même, au 613-872-1010.