Le PDG adjoint du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, Sylvain Pomerleau, affirme que les changements aux services d’hémato-oncologie du Centre hospitalier d’Argenteuil et la redirection des patients vers les hôpitaux de Saint-Jérôme et Saint-Eustache ne sont que temporaires. Cependant, M. Pomerleau n’est pas en mesure de donner un échéancier aux changements.
« L’objectif c’est de pouvoir réintégrer les services tels qu’ils le seraient normalement aussitôt qu’on va avoir des médecins supplémentaires », a-t-il dit lors d’un entretien avec les Éditions André Paquette.
Ce changement à l’organisation des services, bien que temporaire, pourrait s’étendre sur plusieurs mois. Les services de consultation en clinique externe à Argenteuil pourront reprendre après l’embauche de deux hématooncologues supplémentaires.
D’après M. Pomerleau, le manque d’hémato-oncologues n’est pas exclusif à la région des Laurentides mais touche presque toute la province, à l’exception des grands centres urbains.
D’ailleurs, pallier au manque n’est pas chose facile. « Former un hématooncologue ça prend au moins sept ans », a affirmé M. Pomerleau.
Causes du changement
« Étant donné la réduction du nombre de médecins disponibles pour répondre à l’ensemble des besoins de la population des Laurentides, a expliqué M. Pomerleau, des ajustements ont été requis. »
M. Pomerleau a précisé que le nombre d’hématooncologues est réfléchi en tenant compte du bassin populationnel d’une région. Les Laurentides requièrent 17 hématooncologues mais n’en ont que 12 présentement.
« Dans ce contexte là, ça fait moins de médecins qui doivent répondre au même besoin populationnel », a confié M. Pomerleau.
M. Pomerleau a ajouté que les médecins-spécialistes ont plusieurs tâches outre voir des patients. Particulièrement, ils doivent aussi coordonner des plans de traitements avec d’autres médecins spécialistes dans différents départements, ce qu’ils ne peuvent pas faire à partir du Centre hospitalier d’Argenteuil à Lachute en raison des services limités qui y sont offerts. Il est donc plus efficace pour les médecins-spécialistes de rester dans les plus grands centres hospitaliers d’après M. Pomerleau.
Les équipes de médecins spécialistes en hémato-oncologie des hôpitaux de Saint-Eustache et de Saint-Jérôme sont responsables de l’ensemble des consultations sur le territoire des Laurentides. En raison d’un manque d’hématooncologues, certains rendez-vous médicaux prévus à Argenteuil sont redirigés vers la clinique externe de Saint-Eustache.
La télémédecine
Le CISSS des Laurentides espère maintenir en partie les services d’hématooncologie à Lachute par l’entremise de la télémédecine.
« Le médecin n’a pas toujours besoin de faire un examen physique », a indiqué M. Pomerleau. Néanmoins, dans certains cas, le médecin requiert un contact physique avec le patient. Dans ces cas, les patients devront se déplacer vers les autres hôpitaux.
Les patients en télémédecine sont accompagnés tout au long du processus par un infirmier ou une infirmière, qui peuvent les assister à la fois avec les logiciels informatiques et dans certaines évaluations physiques de base telles que la mesure des signes vitaux et les prélèvements sanguins.
D’après l’équipe des communications du CISSS des Laurentides, il est difficile de calculer le nombre de personnes affectées puisque les déplacements dépendent des besoins de chaque patient.
Cependant, 324 personnes ont consulté des hématooncologues au Centre multiservices de santé et de services sociaux d’Argenteuil en 2023.
Un manque dans plusieurs départements
Le service d’hémato-oncologie n’est pas le seul département au CISSS des Laurentides dans lequel l’équipe médicale doit embaucher. « Il y a certains autres départements ou les équipes ne sont pas complètes » a-t-il dit.
M. Pomerleau n’était pas en mesure de dire quels départements étaient incomplets. Cependant, il rassure qu’il n’y a aucune indication qu’une réduction des services soit planifiée pour un autre département.