Incendie et crise du logement : Une famille de sept personnes dans un motorisé

Par Antoine Messier
Incendie et crise du logement : Une famille de sept personnes dans un motorisé
De gauche à droite : Marie-Andrée Guérin, Mariel Major-Lareau Guérin et Anthony Nadeau avec son fils Frédérick Nadeau. (Photo : Antoine Messier, EAP)

Mariel Major-Lareau Guérin et sa famille ont peine à se trouver un lieu de résidence permanente à la suite de l’incendie des appartements sur la route de comté 17, qui a détruit leur maison et une grande partie de leurs biens.

Le matin du 5 janvier dernier, Mariel vivait dans un appartement avec son copain Anthony Nadeau et leurs deux enfants. Cet appartement, elle l’avait déniché il y a quatre ans. À quelques pas de chez elle, dans le même bloc, vivait la mère de Mariel, Marie-Andrée Guérin, avec son fils de 10 ans et son copain.

À la suite de l’incendie qui a rendu inhabitable l’ancien motel transformé en bloc appartement, la famille doit se trouver un nouveau chez-soi, mais dans une crise du logement et avec des fonds limités, il s’agit d’une tâche difficile.

Quelques Items sauvés

Malgré l’incendie, les sinistrés ont réussi à sauver quelques items mais à un certain moment, les premiers répondants leur ont dit qu’ils ne pouvaient plus entrer dans le bâtiment en feu. En sortant de son appartement, Mariel a emporté des couvertures, des bottes et des vêtements d’hiver, tout pour s’assurer du bien-être de ses enfants, oubliant du fait même son propre portefeuille.

L’appartement de Mariel et Anthony se trouvait du côté opposé de l’incendie, et jusqu’à présent, les flammes ne l’avaient pas encore atteint. Anthony a expliqué qu’en observant la fumée descendre du toit de son appartement, il a placé des ventilateurs près des portes et des fenêtres pour faciliter la sortie de la fumée et permettre une meilleure ventilation. Pendant qu’il faisait des allers-retours, cette stratégie lui a permis de récupérer rapidement des tiroirs de vêtements, tous les manteaux, ainsi que plusieurs autres articles.

« En 10 minutes, j’ai dû faire un déménagement d’une heure », a-t-il dit.

L’appartement dans lequel ils vivaient n’a pas été entièrement démoli par le feu et certains items appartenant à la famille pourraient encore être en bon état. Pourtant, les autorités n’ont pas permis à la famille d’aller récupérer les biens qui n’ont pas été sauvés au moment de l’incendie, même ceux qui se trouvent à l’extérieur de l’appartement ou dans le cabanon.

Après l’incendie

Après avoir fait leurs déclarations auprès de la Police provinciale de l’Ontario (PPO), la famille s’est dirigée vers L’Orignal où la Croix-Rouge avait installé un refuge temporaire pour recevoir des soins, de la nourriture et de l’aide communautaire.

L’organisme leur a payé une chambre d’hôtel au Quality Inn à Hawkesbury pour trois jours et les services de logement des Comtés-unis de Prescott et Russell (CUPR) ont offert une journée supplémentaire. Mais après, il fallait se trouver un endroit où se protéger du froid.

Heureusement, la mère d’Anthony a une maison dans les environs d’Alfred avec un motorisé quatre-saisons stationné à l’arrière. C’est là que résident présentement Mariel, Anthony, Marie-Andrée et son conjoint, et les trois enfants. En outre, le motorisé est également le refuge de leurs trois chiens.

Le motorisé est bien chauffé, la famille n’a pas froid la nuit. Ils peuvent aussi utiliser la cuisine et le salon de la maison.

Néanmoins, la famille est aussi éloignée de Hawkesbury, où certains d’entre eux travaillent. Marie-Andrée livre les journaux pour Le Régional. Elle est aussi serveuse à la Légion. Par contre, elle n’a pas d’auto présentement. Elle devait faire du covoiturage ou prendre le taxi pour se rendre de son appartement jusqu’en ville. Maintenant, le coût d’un aller-retour en taxi jusqu’à son emploi serait presque égal à sa paye.

« On est poigné un par-dessus l’autre », a dit Anthony.

Ils ont dû ranger les biens qu’ils ont pu sauver à plusieurs endroits différents; dans la grange, le garage, la maison, le motorisé, le salon. Bien qu’ils aient reçu de l’aide de la communauté pour leur fournir de l’ameublement, ils n’ont nulle part où le mettre. Ils ont déjà tout l’ameublement nécessaire sauf les électroménagers.

« Ce n’est pas de l’argent qu’on a besoin. C’est d’une place pour vivre », a déclaré Anthony.

Recherche d’appartement

La famille est à la recherche de deux appartements différents, un pour Mariel, Anthony et leurs deux fils, l’autre pour Marie-Andrée, son fils et son conjoint. Plusieurs embûches se posent sur leur chemin.

En premier lieu, plusieurs propriétaires ne veulent pas d’animaux dans les appartements et la famille n’est certainement pas prête à perdre ses chiens. Par ailleurs, même si les propriétaires n’ont pas le droit de discriminer contre les familles avec des enfants, certains refusent quand même de louer aux jeunes familles. Puis, d’autres logements ne sont tout simplement pas abordables.

Les services de logement des CUPR ont proposé aux victimes de l’incendie d’aider dans le paiement d’un premier et dernier mois pour la signature d’un bail. Par contre, les Comtés unis ne peuvent pas offrir de logement aux victimes parce qu’il n’y a pas de logement disponible présentement. « Quoiqu’on ne puisse pas offrir de logement parce qu’on n’en a pas à offrir, on est là pour aiguiller les gens vers tous les services nécessaires », a expliqué la directrice des services sociaux de Prescott-Russell.

Pour l’instant, les options sont minces et la famille vit dans un motorisé.

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