Carl Bouchard nommé officiellement commissaire aux services en français

Par Antoine Messier
Carl Bouchard nommé officiellement commissaire aux services en français
Carl Bouchard a été officiellement nommé commissaire aux services en français après avoir occupé le poste par intérim depuis mars 2023. Il a publié son premier rapport le jeudi 7 décembre dernier. (Photo : Fournie)

L’ombudsman de l’Ontario Paul Dubé a nommé officiellement Carl Bouchard commissaire aux services en français de l’Ontario, après une recherche de candidats approfondie à l’échelle nationale. M. Bouchard tenait le poste de commissaire par intérim depuis mars 2023. 

« Carl possède non seulement une connaissance approfondie de la Loi sur les services en français et fait preuve d’un grand dévouement à la communauté franco-ontarienne, mais il a également démontré avec talent comment l’application de l’approche de l’ombudsman au traitement des cas peut apporter des améliorations mesurables et durables aux services en français », a déclaré l’ombudsman Dubé. 

Même s’il tenait le poste par intérim jusqu’au 4 décembre dernier, M. Bouchard considère qu’il n’y a pas de changement dans les fonctions qu’il exerce depuis sa nomination officielle. « Ce poste est crucial en Ontario, a-t-il affirmé. Je suis évidemment très fier de pouvoir occuper ces fonctions. »

M. Bouchard a grandi à Alma au Saguenay Lac-Saint-Jean, mais est déménagé en Ontario pour faire ses études post-secondaires en journalisme à l’université d’Ottawa, il y a plus de 20 ans. Il se considère maintenant franco-ontarien, ayant choisi de rester dans la province malgré les opportunités d’emplois présentées par le Québec. « La francophonie canadienne, elle est plurielle et diversifiée dans ses réalités, a-t-il expliqué dans une entrevue accordée aux Éditions André Paquette. Je pense qu’on a tout intérêt à connecter les francophones de partout au Canada. »

Sensibilisation 

Il dit avoir eu l’occasion de rencontrer la diaspora franco-ontarienne lors de ses emplois précédents. Il affirme que les francophones en milieu minoritaire doivent être au courant de leurs droits linguistiques. « Les droits linguistiques, ce n’est pas nécessairement concret dans l’esprit des gens, a-t-il dit. Rentrer quelque part et savoir qu’on a droit d’avoir un service (en français), à moins que ce soit vraiment évident, que ce soit bien affiché, que ce soit offert activement, les gens vont avoir le réflexe d’aller vers l’anglais. » 

Le commissaire s’est donc donné comme but de faire connaitre les services offerts aux franco-ontariens pour s’assurer que ceux-ci utilisent ses services, assurant la protection des droits linguistiques de la population. 

Pour ce, au cours des neufs derniers mois, il est allé à la rencontre de plus de 60 organisations, en discutant avec des hauts fonctionnaires, en participant à des événements et en donnant des allocutions. « Il y a un travail de sensibilisation et de conscientisation à faire auprès des francophones, a-t-il reconnu. Quand on va dans un bureau, quand on va à Service Ontario, on essaie de parler le français, pis si ça ne marche pas, appelez-nous. Nous on va pouvoir faire la lumière sur si oui ou non vous avez des droits dans ce contexte-là. Dans la majeure partie des cas, la réponse est oui. »

M. Bouchard explique qu’un plus grand nombre de plainte lui permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble des enjeux qui touchent les francophones au quotidien, pour faire des recommandations plus pointues et plus pertinentes. Un plus grand nombre de plaintes peut aussi aider le commissaire dans les enquêtes qu’il mène.

De sa propre initiative, il a également lancé une enquête sur le manque de français dans les publicités extérieures de la province. Il  a travaillé avec l’Unité des services en français pour s’assurer que le gouvernement donne suite à ses recommandations et celles des anciens commissaires. 

Le rôle de commissaire 

Le poste de commissaire aux services en français a été établi en 2007 et a été transféré au bureau de l’ombudsman en mai 2019. Son rôle est d’examiner les plaintes au sujet des services en français des agences gouvernementales et des institutions de la législature, incluant les conseils, les commissions, les corporations, dont la majorité des membres ou des administrateurs sont nommés par la lieutenante-gouverneure en conseil, ainsi que les agences désignées dans le Règlement de l’Ontario 398/93, pour ensuite poser ses recommandations dans son rapport annuel. Il a aussi le pouvoir de mener des enquêtes dans le but d’améliorer la prestation des services en français. Le Commissaire, faisant parti du bureau de l’ombudsman, est totalement indépendant du gouvernement, des partis politiques, des plaignant(e)s individuels(les) et des groupes d’intérêt. 

Malgré tout, le commissaire travaille en collaboration avec les ministères pour s’assurer des droits linguistiques des francophones, particulièrement avec le ministère des Affaires francophones.

« Comme le gouvernement et le ministère partagent des intérêts et des mandats similaires avec le bureau du commissaire, nous sommes disposés à apporter notre soutien au commissaire et de continuer de travailler avec son équipe afin de promouvoir les droits de la communauté francophone et francophile de la province et leur assurer l’accès à des services gouvernementaux de qualité en français », a commenté le bureau du la ministre Caroline Mulroney. 

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