Pour chaque besoin culturel : Les cafés-canopée

par François Jobin - EAP
Pour chaque besoin culturel : Les cafés-canopée
Serena Ruiz, violoniste qui fournit le fond sonore. (Photo : François Jobin)

Le 19 novembre dernier Martine Auclair et Guylaine Gagnier animaient un atelier de soul-collage à l’Espace culturel Saint-Gilles (ECSG). Cet atelier est une des nombreuses activités proposées à tous les mois dans le cadre des cafés canopée, une initiative de l’ex-Branche culturelle de Brownsburg-Chatham.

Vous avez dit ex ? Précisément car, au mois d’août 2021, la Branche culturelle s’est fusionnée avec l’Espace Saint-Gilles. Ce dernier a donc hérité du Cinéclub La Branche, du théâtre de marionnettes, de plusieurs bénévoles et du café canopée.  Une transaction gagnant-gagnant puisque La Branche aura désormais une toit et un accès diversifié à des subventions.

D’où ça vient

Le café canopée est né en février 2018 d’une initiative de Cynthia Dubé, alors présidente-fondatrice de La Branche Culturelle. L’objectif était de fournir aux familles de la région un dimanche par mois des occasions gratuites d’exercer leur créativité sous la guidance d’un artiste et en présence d’un musicien. Bref, une série d’ateliers dirigés ou de démonstrations accompagnés par des prestations musicales d’artistes locaux. C’est ainsi que Jessica Peters, Éric Hallynck et Didier Bonaventure entre autres ont peint en direct imités par le public présent, et que Les Castors célestes (duo de chanteurs composé de Thierry Fortuit et Sylvie Royer), la guitariste classique Françoise Tardy ou la violoniste Selena Ruiz ont accompagné leur prestation en toile de fond. 

À l’origine, le café canopée, comme le cinéclub, se tenait dans le jubé de l’église Saint-Louis-de-France, d’où le nom de canopée qui évoque la cime des arbres. En février 2020, pandémie oblige, la Branche culturelle met toutes ses activités en veilleuse.  Comme, en outre, il fallait renégocier le loyer avec la fabrique, on s’entendit pour ne pas s’entendre et La Branche culturelle se mit à la recherche d’un nouveau local. Les regards se tournèrent tout naturellement vers L’Espace Saint-Gilles, alors nouveau joueur dans le paysage culturel argenteuillois.

Après réflexion, Cynthia Dubé et Nathalie Bélanger, directrice de l’ECSG, en vinrent à la conclusion qu’il valait mieux unir les deux organismes plutôt que travailler chacun de son côté. En conséquence, on installa à L’ECSG un écran permanant pour le cinéclub et un dimanche par mois, on présenta un café canopée même si dorénavant cette activité se tiendrait sur le plancher des vaches. En revanche, on conserva la tradition du café puisque l’Espace fit l’acquisition d’une excellente machine expresso.

Des activités variées

Le café canopée n’offre pas que des ateliers. On y présente aussi d’autres d’événements. Par exemple, en février dernier, Joseph Graham est venu donner une conférence sur la toponymie des rues de Lachute; en septembre, Eric Perron a rendu hommage à Marcelle Ferron, peintre et verrière automatiste.

Le café canopée a également conclu un partenariat avec le Centre d’immigration en région. Grâce à cette entente, on a pu se familiariser avec les danses des mayas, la fabrication de flûtes de type kena et la « dia de los muertos », la traditionnelle fête des morts qu’on célèbre au Mexique.

Le soul-collage, miroir de l’âme

Pour en revenir à l’atelier du soul-collage. Il s’agissait de recueillir des images dans des revues et de les juxtaposer sur une carte, un peu comme un tarot. Un tantinet ésotérique dans la démarche (la séance commence par une méditation accompagnée d’un battement de tambour), le résultat final révèlerait des aspects de la personnalité de son créateur et pourrait répondre à certaines interrogations préalables.

Qu’on y croit ou non, il reste que l’exercice est intéressant, voire un peu troublant car qu’on le veuille ou non, toute œuvre dévoile des choses sur celui l’a faite. C’est pour ainsi dire une activité qui tient à la fois de la création artistique et du chamanisme. C’est, en tout cas, c’est une belle occasion de faire un peu d’introspection. Et c’est moins cher qu’une heure chez le psy.

Notons en terminant que le café canopée est surtout fréquenté par des femmes. Cela accrédite l’hypothèse qu’au Québec la culture se conjugue au féminin pendant que les hommes regardent les films de Tarzan sur Netflix. Une situation que les organisateurs des cafés canopée voudraient bien voir changer…un jour.

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