Au cœur du village de Saint-André, blottie dans une courbe de la Route des Seigneurs se trouve l’église Saint-André-Apôtre. Le bâtiment et son presbytère datent de 1961 et accueillent en plus des offices religieux, la bibliothèque de la ville, une salle consacrée à l’âge d’or et aux activités communautaires.
Le bâtiment est répertorié dans l’inventaire du patrimoine religieux de Québec, mais n’est pas inscrit au registre du patrimoine culturel parce cette inscription entraîne des obligations que ni la fabrique ni la municipalité de Saint-André d’Argenteuil ne peuvent s’offrir.
Inscrit ou non, le bâtiment comme toute chose est soumis au passage (certains diront aux outrages) du temps; et voilà qu’il a un besoin urgent d’un nouveau toit.
Il y a cinq ans, des citoyens soucieux d’assurer l’entretien du lieu où se pratiquent bon nombre d’activités communautaires fondaient Héritage Saint-André consacré à la conservation de l’église. Cette fondation se préoccupe uniquement de la santé de l’immeuble; elle laisse à la fabrique toutes les activités religieuses. Le culte et le communautaire sont donc deux entités distinctes de sorte que si un jour l’Église Saint-André-Apôtre devait connaître le triste sort de plusieurs autres temples de la région et mettre un terme à sa mission religieuse, le bâtiment pourrait continuer sa vie laïque, pour ainsi dire.
Inactive ces dernières années à cause de la Covid (encore elle), la Fondation reprend ses activités en se lançant à fond dans une campagne de financement qui vise à recueillir 60 000$ pour rénover le toit du bâtiment.
Pour ce faire, la Fondation a prévu de nombreuses manifestations au cours desquelles le public y trouvera son compte.
C’est avec enthousiasme que Mélanie Charlebois, vice-présidente de la Fondation en parle : « Nous allons vendre des briques; le nom de tous les acheteurs sera inscrit sur une plaque exposée sur le mur de l’église comme les hôpitaux et les salles de concert.» Les briques coûteront 1000$ chacune et seront offertes tant aux commerçants et aux particuliers en janvier prochain.
Comme le prix des briques risque de paraître un peu élevé au yeux de plusieurs, la Fondation a prévu une kyrielle d’activités qui se succéderont dans les prochaines semaines jusqu’aux Fêtes.
Les 4 et 5 novembre dernier a eu lieu au sous-sol de l’église un Marché de Noël qui a déjà rapporté 5000$.
Le 18 novembre se tiendra une soirée canadienne. Il s’agit d’un souper suivi d’une soirée en musique et en danse avec Les Ménétriers d’antan, un groupe de musique traditionnelle formé d’une dizaine de musiciens (pour ceux qui se demandent ce que les ménétriers mangent en hiver, précisons que le mot désignait autrefois les violonneux de village).
La Fondation entend aussi faire un peu d’argent grâce à la vente de tourtières et de biscuits qu’on peut se procurer à l’église après la messe du dimanche ou à la boutique de moto Speed Trix.
La Fondation a également conclu des ententes avec divers organismes : ainsi lors de la parade du Père Noël les profits du bar ouvert pendant le feu d’artifice seront lui seront versés. On mettra aussi à contribution l’organisme Fund Scrip qui se spécialise dans la vente de carte cadeau pour les campagnes de financement. On peut ainsi offrir une carte cadeau de notre choix (marché d’alimentation, boutique de vêtements, bijouterie, etc.) et aider en même temps Héritage Saint-André.
La fondation se prépare en plus pour un marché de la Fête des mères le 12 mai 2024.
Yves Ladouceur, membre du CA de la Fondation partage l’optimisme de Mme Charlebois quant à la réalisation de l’objectif de 60 000$. « Les travaux (à l’église) commencent à la mi-novembre. Lorsque le toit coule, on n’a pas le choix. Nous allons recevoir notre retour de taxes et on a déjà un peu d’argent en caisse. On va certainement s’entendre avec le contracteur ».
L’église aura donc certainement un nouveau toit avant la fin de l’année et les citoyens de Saint-André auront pu profiter de plusieurs activités sans même se rendre compte qu’ils auront payé la note.