Steeve Charland, originaire de Grenville-sur-la-Rouge, est actuellement en procès pour sa participation à la manifestation du Convoi de la liberté qui a eu lieu à Ottawa, l’année dernière.
Charland, membre du groupe de protestation québécois, Farfadaas, a comparu devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario à Ottawa, le lundi 23 octobre, pour le premier jour d’un procès qui devrait durer trois semaines. Il est accusé pour sa participation à la manifestation antigouvernementale qui a eu lieu l’année dernière. Cette manifestation a eu lieu en janvier et février, lorsque des centaines de camions de transport ont été stationnés dans le quartier de la Colline du Parlement et aux environs pendant trois semaines. Ce blocage a entraîné une perturbation majeure de la circulation régulière, avec des klaxons retentissant presque continuellement jour et nuit. La manifestation avait pour objectif de protester contre les mesures de santé publique, y compris la vaccination obligatoire, mises en place pour lutter contre la COVID-19.
Charland a plaidé non coupable face aux accusations de méfait et d’incitation à commettre un méfait lors de la manifestation du Convoi de la liberté, qui a eu lieu l’année dernière.
Tamara Lich et Chris Barber, deux des organisateurs initiaux du rassemblement, sont actuellement en cours de jugement pour divers chefs d’accusation liés à leur participation à la manifestation. Cette manifestation a suscité un large soutien et mobilisé un vaste éventail de groupes et de personnes voulant faire connaître leurs causes.
Les Farfadaas sont un groupe basé au Québec, qui s’est également opposé à certaines des mesures de santé publique utilisées pour faire face à la pandémie de COVID-19. Le symbole du groupe, une variante du drapeau patriote représentant un gnome tenant le drapeau du Québec, est visible sur diverses photos prises par les médias et d’autres personnes, lors du rassemblement du Convoi de la liberté à Ottawa l’année dernière. Pendant le rassemblement, le groupe aurait installé son propre stand sur la rue Wellington, près de la Colline du Parlement, ainsi qu’un quartier général dans un parking loué au centre-ville de Gatineau, d’où les membres des Farfadaas traversaient le pont pour se rendre au centre-ville d’Ottawa.
Le juge Robert Pelletier préside le procès de M. Charland, qui se déroule entièrement en français.
L’argument présenté par la Couronne au cours du procès est que M. Charland était le chef du groupe des Farfadaas qui s’est joint au rassemblement du Convoi de la liberté et qu’il aurait commis des méfaits, notamment en fournissant de l’argent de soutien aux camionneurs qui avaient stationné leurs véhicules autour de la Colline du Parlement. La preuve à l’appui de ces allégations comprend des vidéos de M. Chartrand prises pendant la manifeststion où il déclare: «On n’est plus dans un pays libre !» et «Les truckers ont allumé un grand feu. Nous autres, on a décidé de venir l’alimenter avec eux.»
L’avocat de M. Charland, Nicolas St-Pierre, plaide en faveur du rejet des accusations, affirmant que son client exerçait son droit de manifester en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés.
Charland a nié toute implication dans des actes de violence lors du rassemblement du Convoi de la liberté. Il a été arrêté le 27 février 2022 à Vankleek Hill et placé en détention pendant 23 jours.
Pour couvrir ses frais d’avocat, lesquels sont estimés entre 40 000 et 50 000 dollars, M. Charland a fait appel aux médias sociaux pour solliciter des dons.
Il convient de noter que c’est la deuxième fois que M. Charland est jugé pour des actions de protestation contre les mesures sanitaires pendant la pandémie. Il avait précédemment participé à la manifestation des Farfadaas qui avaient bloqué le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine au Québec, en mars 2021. Il avait alors été reconnu coupable de méfait et de complot et avait été condamné à une peine avec sursis assortie d’une injonction d’effectuer 120 heures de travaux d’intérêt général.