En réaction à l’article de La Presse «À la recherche des coupables» paru le 9 septembre dernier, l’Organisme de bassin versant de la rivière du Nord (Abrinord) souhaite rallier le monde municipal pour adresser ensemble les enjeux liés à la qualité de l’eau de la rivière, dans une solidarité entre l’amont et l’aval.
Comme les travaux de la Fondation Rivière le révèlent, des problèmes au niveau des déversements d’eaux usées subsistent encore. La qualité de l’eau de la rivière du Nord figure parmi les six problématiques priorisées dans le Plan directeur de l’eau (PDE) de la rivière du nord pour 2024-2034 et devient un sujet préoccupant. À l’approche des activités de concertation pour établir un plan d’action 2024-2034, Abrinord a interpellé l’ensemble des municipalités de son territoire pour former un comité de concertation spécial sur les eaux usées.
L’idée est de mobiliser autant les municipalités de l’amont que de l’aval à participer aux réflexions et à prendre des engagements solidaires pour améliorer la qualité de la ressource. Jusqu’à maintenant, dix des treize municipalités détenant une station d’épuration des eaux usées ont signifié leur intention de participer au comité, ce qui démontre le grand intérêt du secteur municipal pour la question.
«C’est dans une optique de résolution de problème et non de recherche de coupable que la Ville de Prévost a participé au financement de cette étude. Les résultats, pris globalement, montrent que chaque municipalité bordant la Rivière-du-Nord à son bout de chemin à faire. L’initiative d’Abrinord prend ici tout son sens et reflète exactement ce que Prévost et Saint-Jérôme souhaitaient entraîner avec cette démarche; une réelle collaboration de toutes les municipalités riveraines au bénéfice des citoyens et des utilisateurs de notre majestueuse rivière», a déclaré Paul Germain, maire de Prévost.
La vulnérabilité des sources d’eau potable
« La qualité de la rivière du Nord n’est pas seulement un enjeu pour la baignade, c’est un enjeu pour la production d’eau potable», souligne Mélanie Lauzon, directrice générale d’Abrinord. En effet cela est le cas à Saint-Jérôme, où l’eau est puisée directement dans la rivière, et incidemment à Mirabel, dont une partie du territoire est approvisionné par l’usine de Saint-Jérôme. La solidarité des municipalités dans l’amont du bassin versant est donc nécessaire pour bien protéger cette source. C’est dans cette optique qu’Abrinord est également engagé depuis près d’un an dans une démarche de mobilisation, pour bientôt réaliser un plan de protection des sources d’eau potable en partenariat avec plusieurs municipalités. Un tel plan de protection adresserait, entre autres, les menaces principales pour la qualité de l’eau. Les travaux du comité de concertation spécial sur les eaux usées seront donc très pertinents.
Que peuvent faire les citoyens?
Les citoyens peuvent, eux aussi, faire leur part afin de réduire les débordements et les surverses lors des épisodes de pluies intenses. En effet, en évitant d’utiliser le lave-vaisselle et la laveuse en période de pluie, ils envoient moins d’eau dans le réseau et allègent la pression sur l’usine d’épuration. De plus, en débranchant leurs gouttières et en infiltrant l’eau de pluie sur leur propre terrain, ils réduisent également la pression sur le réseau. Finalement, en évitant de jeter des déchets dans la toilette, les risques de colmatage sont réduits. Voilà autant de petits gestes simples que tous peuvent adopter!
À propos d’Abrinord
L’organisme de bassin versant (OBV) est l’organisme désigné par le gouvernement du Québec pour assurer la concertation nécessaire permettant aux acteurs du territoire de réaliser une planification des ressources en eau, des usages et des milieux qui leur sont associés. Cette planification vise à déployer des mesures concrètes pour protéger, utiliser et gérer l’eau et les milieux aquatiques de façon responsable, intégrée et durable.