Tous les dignitaires qui se sont adressés au public lors d’un 3 à 6 organisé conjointement par le groupe Boda et la CCIA d’Argenteuil ont souhaité «longue vie» au Club de golf Lachute, qui célèbre son centenaire en compagnie des nouveaux propriétaires, dont la présidente Alice Minying Wu.
Alice Minying Wu est la présidente du groupe Boda qu’elle a fondé en 2006. Elle a acquis le Club de golf Lachute en 2017. Titulaire d’un baccalauréat de l’université des études internationales de Shanghai et d’une maîtrise de l’Université McGill, elle cumule plus de 20 ans d’expérience dans le domaine immobilier et 30 années d’expérience en gestion d’entreprise.
«On parlait de la place des femmes dans les clubs de golf dans les années 20… Il ne devait pas y en avoir beaucoup. On est ici en 2023, 100 ans après, avec une Madame Alice qui est présidente du groupe Boda et propriétaire. Je pense que ça vaut la peine de souligner ceci!», a mis en valeur Nathalie Malo, présidente de la Chambre de commerce et d’industrie d’Argenteuil et entrepreneure émérite.
Pour la petite histoire, Mme Minying Wu était assise lors d’un souper auprès de l’ambassadeur du Canada en Chine, M. Guy St-Jacques, à qui elle confie avoir fait l’acquisition d’un terrain de golf à Lachute. Le Club de golf Lachute a été, bien sûr, visité par de nombreuses célébrités, a accueilli des tournois prestigieux, mais quel ne fut pas la surprise de cette dame au leadership naturel d’apprendre que l’ambassadeur (2012-2016) provient de la région et y a travaillé comme caddie durant sa jeunesse. Le Club de golf Lachute, bâti au cœur de la ville par la famille de Thomas Henri Ayers en 1923, a fait travailler une grande partie de la population et compose les souvenirs de plusieurs familles et de jeunes qui y ont financé, entre autres, leurs études postsecondaires.
En tant que site privilégié au cœur de la Ville de Lachute pour des célébrations de toutes sortes -tel que le mariage de la députée et du préfet d’Argenteuil- les murs de l’antre en ont vu de toutes les couleurs. Parmi les invités jeudi dernier, Guy St-Jacques, officier de l’ordre national du Québec, était sur place pour fêter avec grand plaisir. Le natif habitait à l’époque la rue Hammond, dans un secteur qui s’appelait Ayersville, a-t-il précisé. Lors de l’expo 67, il a commencé à travailler comme caddie dans ce club autrefois privé (ça lui aura aussi permis d’apprendre les rudiments du sport qui deviendra une activité familiale privilégiée avec son père René). «C’était une bonne source de revenus. Il y avait un banc le long du mur, près du proshop, et on attendait notre tour pour être choisi et accompagné des joueurs. Une année, il y avait eu le tournoi des Canadiens de Montréal qui m’avait permis de rencontrer Jean Béliveau, Robert Rousseau, un professionnel du golf, de raconter M. Saint-Jacques. Serge Savard, qui était un jeune homme, je crois qu’à l’époque il avait 26 ans, avait un vieux sac de golf et des souliers qui avaient vu de meilleurs jours. Mais quand il s’est placé sur le court de départ et qu’il a frappé sa balle, j’ai dit attention, respect, parce que la balle a voyagé. C’était, je dirais, une belle époque!» Il évoque aussi le souvenir de son oncle Louis-Georges, décédé cette année à l’âge vénérable de 96 ans, qui s’est occupé longtemps de l’entretien des terrains après la vente de sa ferme du secteur St-Jérusalem. D’ailleurs la grande famille des Saint-Jacques a profité des lieux le 19 août dernier pour le 34e tournoi de golf annuel.
Avec 100 ans d’histoire, des histoires comme celle-ci, il y en a des tonnes. D’ailleurs, un livre sera produit sur les 100 ans du club, dont 3 prestigieux architectes ont conçu autrefois les terrains. «Grâce à ces grands hommes, le golf était, est et sera toujours un grand terrain de golf!», a mentionné le directeur général Benjamin Painchaud. Cette journée communautaire du 100e anniversaire, le 31 août dernier, a permis à près de 200 citoyens de parcourir un 9 trous gratuitement. «Un merci sincère d’être venu, c’est très touchant», a-t-il déclaré, visiblement ému de voir le club de golf renaître de ses cendres alors que celui de Saint-André d’Argenteuil a rendu l’âme. M. Painchaud a aussi remercié la fidélité des employés et la présence de plusieurs nouveaux visages, qui procurent un souffle nouveau au mythique établissement.
Rappelons que le Groupe Boda, qui désire s’investir dans les communautés où il s’établit et veut contribuer à bâtir un Québec à l’image des Québécois, avait signé une entente pour créer un sentier de marche hivernal en collaboration avec la Ville de Lachute lors des événements reliés à la Covid-19. L’ancien maire, Carl Péloquin, est venu saluer l’équipe de direction, avec qui il dit avoir eu un excellent souvenir de collaboration. Les sentiers sont toujours disponibles depuis cette première signature qui a concrétisé un fier partenariat avec la Ville de Lachute. Le Club de golf Lachute est sans aucun doute un vecteur économique d’importance. Il accueillera le Tournoi de golf de la Fondation Jérémie Paradis, ce week-end.
