Une équipe qui vaut son pesant d’or!

par Mylène Deschamps - EAP
Une équipe qui vaut son pesant d’or!
Une partie de la bande du camp de jour de la Ville de Lachute: Lavande, Colibri, Nitro, Salami, Jujube, Tarzan, Scooby-Doo, Gazou, Coconut et Roucool. (Photo : fournie)

La créativité de leur noms -Salami, Jujube, Tarzan, Fidji, Gazou, Coconut, Binou ou Roucool- n’a d’égale à celle de faire vivre jour après jour des journées d’été formidables aux enfants qui fréquentent le camp de jour de la Ville de Lachute.

C’est une équipe qui vaut son pesant d’or par sa richesse de qualifications, sa diversité et son expérience. La grande Manitou, Barbie (un nom de circonstance qui a été choisi voilà près de 10 ans), a elle-même vécu l’expérience d’animation avant de prendre les guides de cette équipe en tant que régisseuse aquatique camp de jour et sport. Josianne Bélanger et David Toussaint, chef de division et de développements des infrastructures de loisirs, sont à la tête de cette belle organisation, qui aide les parents à allier le travail et les vacances des tout-petits. Parce qu’avant tout, ce camp est pour savourer les plaisirs de pratiquer des activités entre amis, sans crayon ni bureau.

La beauté de ce camp, qui existe depuis nombre d’années au parc Ayers, est qu’il mixe des enfants de toutes les classes sociales, mais surtout qu’il inclut depuis quelques années des enfants présentant des troubles de comportement ou d’habiletés sociales.  C’est entre 150 et 200 jeunes par semaine (les enfants de Gore se sont ajoutés cette année), qui profitent des activités organisées par l’équipe dès le début du mois de mai.  Avant la première semaine de camp, un précamp est organisé pour former les animateurs et accompagnateurs avec de nouveaux jeux, des ateliers de leadership et de collaboration, des formations en premiers soins ou ciblés selon les diagnostics actuels, des mises en situation et de la formation quant à la logistique.  Cette année, d’anciens animateurs ont donné au suivant en participant à l’accueil des anciens et des nouveaux.

Les 7 accompagnateurs (dont 6 filles, mais le masculin l’emporte!) se joignent à la vingtaine de moniteurs.  Plusieurs sont des étudiants en sciences sociales. La responsable des moniteurs-accompagnateurs depuis trois étés, Matcha (Sarah Pilon), a complété rien de moins qu’un baccalauréat en neurosciences cognitives, qui se poursuivra avec une maîtrise en orthophonie de l’Université de Montréal.  Forte d’une expérience en loisir en CHSLD avec les personnes âgées dans son bagage, elle sait comment stimuler et éveiller. «On a une devise ici qui est de faire des interventions fermes et chaleureuses. Dans mes cours, on nous apprend que l’on doit être capable de mettre nos limites, tout autant que d’être patient. Travaillez en prévention, avoir de l’initiative et de l’autonomie sont primordiales», souligne Sarah Pilon, lors de la journée de clôture le 18 août dernier.  Ses accompagnateurs, qui supervisent jusqu’à 3 enfants, se joignent à un groupe dit «régulier» au cours de la journée qui se déroule de 9h à 16h. Le rôle de l’accompagnateur, souvent moins extraverti que les animateurs, est de gérer et de voir à ce que les enfants, selon leurs besoins, puissent bien fonctionner dans le groupe.  Parfois, ce sont les moments de transition dans la journée, la défaite dans un jeu ou une crise de colère qui doivent être gérés par l’accompagnateur afin de pénaliser le moins possible les autres jeunes qui poursuivent leur parcours avec les deux animateurs. «Tout en gardant à l’esprit qu’ils puissent avoir le plus d’autonomie possible», ajoute la responsable.

«C’est davantage un programme d’intégration et d’inclusion.  Ils ne font pas des activités séparément. Si tu regardes présentement, c’est difficile d’identifier ce sont quels jeunes qui sont en accompagnement», démontre Mme Bélanger. Tout autour de nous, les enfants mangent les épis de maïs servis par l’équipe municipale, jouent dans les jeux gonflables, un cadeau pour célébrer la fin de l’été, qui annonce la rentrée scolaire. Et malgré trop de pluie, la gang a été au poste avec le sourire durant les 8 semaines offertes à un prix qui n’a pas été encore frappé par l’inflation galopante.  Semble-t-il que le Festi-Mousse, une activité spéciale, a été le must de l’été.  De souvenirs impérissables se sont fabriqués autant pour les enfants que leurs moniteurs. On dit aussi que la fréquentation des enfants à un camp de jour, surtout lorsqu’ils proviennent d’un milieu défavorisé, est bénéfique pour les enseignants qui accueillent les enfants aujourd’hui même.

Esprit de famille

«Ça va au-delà du travail.  On tisse tellement des liens forts, on passe tout un été ensemble, je vois ces personnes plus que ma propre famille. On est tellement occupé, on s’investit tellement, on donne notre temps, ça devient notre famille!», ajoute Matcha, qui perçoit dans le regard des enfants le goût à leur tour de devenir un jour moniteur.  Tout comme Tarzan, 17 ans, qui dit avoir apprécié la patience de ses moniteurs lors de son passage au camp de Lachute, «parce que je tirais bien du jus, mettons!»  Il essaie aujourd’hui de mettre en pratique cette même patience! «J’essaye», ricane-t-il, cherchant du regard l’appui de ses patrons.

Pourtant, malgré toute cette richesse d’expériences uniques, chaque année est un combat pour recruter des jeunes qui animeront le parc Ayers.  Ils sont de plus en plus jeunes, les CV se font rares.  Il faut dire que la pandémie a frappé de plein fouet cet esprit de convivialité alors qu’un gros noyau a pris leur retraite en 2020.  «Travailler dehors avec des amis et des jeunes apporte beaucoup pour le futur, mais ça se décrit difficilement dans une offre d’emploi.  Avant on engageait 2 moniteurs pour 25 CV, maintenant on engage 20 jeunes avec 3 CV!  Mais on a toujours été choyé et on réussit à engager de bons jeunes!.» S’ajoutent à ces étudiants, une dizaine de sauveteurs pour la sécurité de la piscine municipale et quelques bras pour l’entretien du terrain.

 

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