Les travaux de réhabilitation du canal de Grenville prévus pour être achevés cet automne font sourciller des citoyens qui s’interrogent sur leur exécution et leur état d’avancement.
«Naturellement, dans une construction, on a hâte que ça se termine. Là, les travaux sont souvent modifiés, on n’a pas d’informations sur ce qui se fait», a avoué Josée, une riveraine du canal.
D’autres citoyens rencontrés sur le terrain admettent avoir vu les esquisses du projet, mais disent aujourd’hui ne plus reconnaître grand-chose de l’ouvrage qui est en train d’être réalisé sur le terrain.
«Je ne sais pas ce qu’ils vont faire ici. Ça va être une place pour marcher ou pour stationner ? À un certain niveau, ils défont et ils se mettent à recreuser pour reconstruire, il y a beaucoup de reprises», a déploré un autre voisin.
«On dirait même qu’ils avaient oublié entretemps qu’il devrait y avoir l’égout pluvial», a soutenu une autre riveraine qui, comme le premier, préfère garder l’anonymat.
Pronex se justifie
Du côté de la firme Pronex, à laquelle le projet a été confié, on avance que c’est normal de creuser et de reprendre les travaux. L’entreprise rapporte qu’elle réalise de grands travaux à Montréal, et qu’il n’y a rien de grave à faire des changements au cours de l’exécution d’un projet. Pronex a expliqué que l’essentiel pour elle est d’effectuer correctement le travail pour ne pas avoir à le reprendre après.
«Ils vont finir par finir», a lâché, sourire aux lèvres, Pierre. Cependant, il a mentionné un point positif. Il réalise comme certains Grenvillois que «le contremaître est vraiment sympathique. Il fait vraiment attention. S’il y a quelque chose, il nous avertit, les ouvriers nettoient bien la rue. On a une très belle collaboration avec le contremaître.» À en croire les riverains, le problème réside au niveau de l’exécution des travaux et de leur finition.
La municipalité rassure
Pour leur part, les autorités municipales refusent que les travaux du canal piétinent et réaffirment qu’ils seront terminés cet automne.
«Les travaux avaient débuté un peu avant les inondations. Le niveau de la rivière des Outaouais ayant augmenté de beaucoup, les travaux s’étaient arrêtés. Depuis, les travaux ont repris et ça va bon train. Les inondations ne les ont retardés que de trois à quatre semaines», a expliqué Alain Léveillé, directeur général de Grenville.
De 50 à 60% des travaux seraient déjà effectués. Au niveau des murs, il reste environ 45 à 50% à compléter, a relevé le DG. M. Léveillé a mentionné que l’ajout de lampadaires au projet pourrait porter le coût des travaux à 5,3 millions de dollars.