Rencontre avec la garde rapprochée en santé

Mylène Deschamps - Éditions André Paquette
Rencontre avec la garde rapprochée en santé
Bernard Bigras-Denis agit à titre de porte-parole des élus municipaux d’Argenteuil dans le Comité «Sauvons notre hôpital». -photo de courtoisie (Photo : Courtoisie)

La lettre visant à dénoncer la réduction de l’offre de services en radiologie du maire de Lachute Bernard Bigras-Denis n’aura pas été morte auprès des instances gouvernementales alors qu’il a été invité à l’assemblée des MRC organisée par la Fédération québécoise des municipalités à Québec (FQM) pour parler du sujet et à une rencontre «Teams» avec la garde rapprochée du ministre de la Santé Christian Dubé.

Bigras-Denis aura reçu l’appui unanime des 9 maires des MRC environnantes pour la défense des intérêts des citoyens d’Argenteuil, en réponse au cri du cœur lancé par le Dr Pierre-Charles Deschênes. Appuyé par 21 des 23 médecins pratiquant au Centre de multiservices de santé et de services sociaux d’Argenteuil, la création d’un comité Sauvons notre hôpital répondant à la fermeture soudaine et temporaire du service de radiologie de nuit en avril dernier a fait grand bruit. «Ce n’est pas juste moi, tout le monde est inquiet pour la survie de l’hôpital et on est tanné de se faire retirer des services, même si vous spinnez en disant que ce sont des mesures temporaires», s’insurge M. Bigras-Denis. La mobilisation citoyenne confirme aussi l’importance de l’hôpital pour la communauté.

Le maire aura reçu une invitation du président du FQM, Jacques Demers, pour parler du dossier de l’hôpital d’Argenteuil devant les préfets réunis à l’occasion à Québec les 31 mai et 1er juin derniers. Selon lui, la façon de faire du CISSS des Laurentides allait tout simplement à l’encontre des positions que le FQM réclame, soit une décentralisation des services en santé. Des membres du cabinet du ministre Dubé, sur les lieux, lui auront donné un rendez-vous à cette occasion pour discuter du dossier.

La rencontre s’est déroulée mardi matin avec la députée d’Argenteuil, Agnès Grondin, et 3 membres du cabinet du ministre Dubé. Aucune annonce n’a été faite.  Par contre, M. Bigras-Denis sait que le dossier est sur la table du ministre et qu’il sera pris en considération dans le projet de loi 15 de la réforme du réseau de la santé. «Ils ont reconnu qu’il y a les Laurentides, qui ont un retard d’investissements, mais qu’il y a aussi Argenteuil qui est différente, souligne le premier magistrat, heureux de cette ouverture. On reconnaît qu’il y a une différence, une particularité dans Argenteuil et ça, ce n’est jamais arrivé. C’est un gain.» La garde rapprochée a reconnu qu’Argenteuil est un territoire isolé et présente des besoins spécifiques, surtout en raison de sa grande partie de la population défavorisée autant économiquement que socialement. Le peu de transport en commun de ce vaste territoire ainsi que le  vieillissement de la population demeurent au cœur des préoccupations.

Dans les recommandations de la FQM, on aspire à créer des conseils d’établissements, qui remplaceraient les conseils d’administration centralisés des CIUSSS et des CISSS.  Ces conseils, représentant un territoire plus petit, devraient impliquer 4 élus municipaux, qui sont la voix tangible du terrain, un rôle déterminant pour défendre les acquis au nom de sa population. On préconise aussi la nomination d’un directeur-cadre de proximité pour l’hôpital facilitant la communication autant avec le personnel en place qu’avec les institutions environnantes.

«Pour moi, c’est un enjeu de sécurité.  M. Deschênes me dit que les médecins ne veulent pas pratiquer sans radiologie. Les mesures que le CISSS nous a annoncées, la lettre pour nous dire que le service serait rétabli le 15 (aujourd’hui), sont des mesures temporaires.  C’est une réaffectation de ressources et ça, c’est inquiétant.  Ce n’est pas une mesure qui est pérenne.  Ils ont aussi une inquiétude au niveau du bris de service des urgences.  Eux, ils entendent à l’interne qu’il y aurait peut-être un bris de service  au niveau des urgences», rapporte M. Bigras-Denis, qui a rencontré Dr Deschênes, voilà une semaine.

Maison des aînés

Il n’y aurait toujours pas d’emplacement pour la Maison des aînés, dont la construction imminente avait été annoncée par la CAQ lors de leur première élection. On nous souffle à l’oreille que le CISSS des Laurentides ne voudrait pas payer le prix actuel du marché pour un terrain. On sait que le marché immobilier a explosé depuis 3 ans. «Il n’y a pas un promoteur qui va donner son terrain en ce moment, indique le maire. Nous, on aimerait que ce soit aligné avec nos infrastructures.  Il faut ce que soit près d’une artère et on doit avoir la capacité de les desservir.  Mais en ce moment, on n’a aucun pouvoir de décider où ils vont.  Je trouve ça dommage et j’aimerais être impliqué davantage dans les conversations.»

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