« Nous assistons à des coupes à blanc à Plantagenet, Hawkesbury Est et dans tout Prescott-Russell, a dit Thaila Riden, présidente d’Éco Est. Cela se passe encore ici et pourrait augmenter. »
Avec 8,8 %, la perte du couvert forestier dans les CUPR est plus importante que dans les régions de Stormont, Dundas et Glengarry (6,3 %), d’Ottawa (5 %) et du comté de Lanark (1,3 %).
Bien que la majorité des pertes soient dues aux développements résidentiels, la coupe à blanc pour les produits du bois et les terres agricoles demeure un problème.
« Il y a beaucoup de pression sur les agriculteurs, ils essaient donc d’étendre leur production, a dit M. Riden. Ainsi, beaucoup d’entreprises extérieures viennent récolter le bois et coupent à blanc les boisés. »
Les implications de la perte continue de la couverture arborée vont bien au-delà des préoccupations liées au changement climatique et à la capacité des arbres à extraire le dioxyde de carbone de l’atmosphère. La coupe de grandes étendues de forêts détruit les corridors fauniques, qui permettent aux animaux de se déplacer entre des habitats comme la forêt Larose et la tourbière d’Alfred.
Elle peut également avoir des répercussions importantes sur l’agriculture, car les arbres contribuent à réduire l’érosion et à retenir les eaux souterraines. Une couverture arborée accrue le long des routes et des autoroutes peut même réduire le coût du déneigement en réduisant l’accumulation de neige.
« Il y a des retombées qui affectent de nombreux aspects de la vie dans la région », a dit M. Riden.
Selon la présidente, il incombe actuellement aux municipalités et aux CUPR de réglementer les pratiques forestières non- durables telles que la coupe à blanc (suppression de toute une zone forestière), mais Mme Riden a déclaré qu’il n’y avait pas de véritables règlements en place pour empêcher cela.
Louis Prévost, directeur de la planification et de la foresterie aux CUPR, a déclaré qu’il y a plusieurs années, la question de la coupe à blanc et des règlements relatifs à la gestion forestière a été portée à l’attention des CUPR. La décision prise à l’époque était de transférer la responsabilité aux municipalités individuelles. Selon M. Prévost, aucune des municipalités des CUPR n’a adopté de règlement pour réduire l’impact de la déforestation à grande échelle.
Prévost ajoute que le sujet est difficile à aborder étant donné l’importance du secteur agricole dans la région.
« Si vous parlez à la communauté agricole, ce n’est pas un problème, mais si vous parlez aux agences environnementales, c’est un problème, a déclaré M. Prévost. C’est un défi de trouver le bon équilibre. »
« Je n’ai rien contre le fait qu’un propriétaire veuille débarrasser sa terre des arbres s’il s’agit d’une bonne terre agricole, a ajouté M. Prévost. Ce qui me pose problème, c’est qu’il défriche le terrain et qu’il se rende compte que ce n’est pas bon pour les cultures. J’ai peur de répéter les erreurs du passé. »
Ces erreurs comprennent la forêt Larose, qui a été défrichée pour le bois et la production agricole, puis laissée en jachère, car aucune culture ne pouvait être semée sur le sol sablonneux, jusqu’à ce qu’elle soit reboisée à partir des années 1920.
Prévost a déclaré que pour l’instant, l’administration des CUPR ne peut pas faire grand-chose, à moins que la question ne soit ramenée au conseil par les municipalités.
M. Riden et Éco Est continuent à sensibiliser les gens aux impacts de la coupe à blanc et à mettre en avant des pratiques forestières plus durables, comme la coupe sélective et les efforts de reboisement.
« Nous avons demandé aux municipalités d’élaborer des plans d’action, a souligné Mme Riden. Je pense que la sensibilisation et l’accueil de ces idées sont vraiment en hausse. Nous sommes tous sur la même planète. Il existe des solutions et nous devons vraiment trouver des solutions équilibrées. »
Éco Est organise un événement de plantation d’arbres en mai (la date reste à déterminer) et recherche des propriétaires fonciers qui se porteraient volontaires pour que leurs terres accueillent gratuitement jusqu’à 900 espèces d’arbres indigènes. Les propriétaires intéressés et les volontaires souhaitant participer à la plantation sont invités à contacter Éco Est.