Les dates de présentation restent à être précisées, mais la troupe espère, comme par le passé, la présenter à la fin mai et en juin. Cette œuvre, basée sur des faits vécus, raconte l’histoire de deux hommes qui, étouffés par les sorts de la vie, choisissent de tuer un employé de ferme pour «joindre les deux bouts». Mais sont-ils coupables? C’est ce que M. Guy Rouleau et Me Ian McKechnie tentent d’élucider.
Le premier acte se joue sous le grand chapiteau de l’ancienne prison de l’Orignal. Le procès, qui figure au deuxième acte, se présente dans la même salle d’audience du palais de justice de l’Orignal qui abrita le véritable procès des deux accusés en 1932.
«Nous sommes extrêmement redevables au ministère du Procureur général de l’Ontario de nous avoir accordé cette permission. C’est grâce à lui si nous avons pu remplir nos salles lors des neuf dernières séries de représentations. La communauté lui doit, ainsi qu’à nos administrateurs locaux, un énorme merci; ça montre que notre appareil judiciaire a le cœur à la bonne place», a mentionné M. Rouleau.
Comme par le passé, tous les profits de la pièce seront versés à des organismes caritatifs; la troupe croit atteindre la somme de 75,000 $, remise à la communauté pour aider ceux et celles dans le besoin.
L’histoire de l’histoire
À la suite de longues recherches menées par Me McKechnie, un juriste bien connu de la région, la réponse se cache derrière une intrigue humaine, marquée par la politique et la religion de l’époque.
«Il ne faut pas oublier que nous étions au beau milieu de La Grande Dépression qui a marqué les années 30; la survie et le bien-être de chacun étaient loin d’être assurés», a renchéri l’auteur.
Me McKechnie et M. Rouleau ont choisi de rédiger la pièce en empruntant les expressions et les tournures de phrases qui prévalaient à cette époque. Ils laissent aux spectateurs le choix de décider si les deux accusés sont coupables ou non.
M. Gilles Bélanger, un compagnon de scène de longue date, assure la mise en scène.
«Ce n’est pas facile de diriger les gestes et les déplacements de seize comédiens sur une petite scène. Heureusement, je compte sur de vrais vétérans pour faire certain que le produit que l’on offre aux gens en est un de qualité. Je fais du théâtre avec Guy depuis 40 ans déjà; je me souviens de notre premier entretien. Il m’avait téléphoné en 1983 pour m’offrir le rôle principal dans la pièce Bousille et les Justes. Guy était à la tête du Cercle Gascon 2 à l’époque et cherchait un comédien pour le rôle de Bousille. Moi, je dirigeais la troupe de théâtre Hyradote à Vankleek Hill. «Écoute Gilles, m’a-t-il dit, je ne te connais pas et tu ne me connais pas, mais je te promets que si tu décides de prendre le rôle, tu n’auras pas à la regretter.» Guy devait absolument combler ce rôle puisque l’acteur choisi était affaibli par des troubles de santé. J’ai pris le soin de sortir du bain et j’ai réfléchi à tout ça. Je lui ai dit oui peu de temps après. Depuis, nous sommes devenus des compagnons de scène. «Gilles, je t’en dois une! m’a-t-il confié. Tu n’as qu’à me le demander et je serai là.» Je lui ai demandé de m’aider avec ma troupe de théâtre en 1987. Il venait tout juste de terminer une production qui s’intitulait: Un simple soldat, de Marcel Dubé.
Avec le théâtre Hyradote, Guy et Gilles ont réussi à monter des pièces à grand déploiement. Ils présentèrent coup sur coup: Des souris et des hommes de John Steinbeck, Ils étaient tous mes fils d’Arthur Miller, Vol au-dessus d’un nid de coucou de Ken Kesey et La Dernière Pendaison.
«Nous présentions non seulement à Hawkesbury, mais aussi dans les villages environnants tels que L’Orignal, Plantagenet et Lefaivre. Nous étions comme les troupes de théâtre d’antan qui voyageaient d’une place à l’autre, a raconté Gilles. Le point culminant de tout ça a été de nous présenter à quatre reprises au Studio du Centre National des Arts à Ottawa. Nous comptions, et nous comptons toujours, sur une équipe solide. D’ailleurs, nous avons des comédiens qui sont avec nous depuis 10, 20 et 30 ans. Comme metteur en scène, ça me rend la tâche plus facile. L’essentiel, c’est de choisir des gens qui aiment travailler en équipe et qui ont un bon tempérament. On évite les semeurs de trouble. L’important, c’est de présenter un spectacle de qualité tout en s’amusant.»
Ils se lancèrent plus tard dans les soupers-mystères en produisant deux spectacles musicaux écrits par Guy Rouleau, soit: Le Red Balloon Saloon, dont l’intrigue se déroulait dans le Far West et Le Tic-Toc Club qui empruntait le thème des gangsters à l’époque d’Al Capone.
«Encore là, mettre en scène des spectacles musicaux représentait tout un défi. Mais nous comptions sur d’excellents comédiens», a conclu M. Bélanger.
Encore une fois
En 2010, Mme Louise Bédard, membre du comité du patrimoine de l’Orignal communiqua avec M. Rouleau pour lui proposer de présenter à nouveau La Dernière Pendaison.
«C’était pour célébrer le 125e anniversaire de fondation de la paroisse St-Jean Baptiste de l’Orignal, a ajouté M. Rouleau. Louise était d’avis que la pièce était une tranche fidèle de notre histoire puisque le gros du drame, le procès, s’était déroulé au palais de justice de l’Orignal. Nous avons fait appel à notre équipe; nous n’avons pas essuyé un seul refus.»
Aujourd’hui, la Troupe des Non-Coupables a comme mandat de venir en aide à la communauté et ses profits sont versés à des banques alimentaires ainsi que des centres et des individus qui viennent en aide à nos citoyens qui sont en détresse ou qui vivent des moments difficiles.
«C’est très valorisant pour nos membres, ainsi que pour les spectateurs, de savoir que nous aidons la communauté, soit en faisant partie de la troupe, soit en achetant des billets», a déclaré M. Rouleau.
L’honorable Laura Albanese, ministre des Affaires civiques et l’Immigration, de concert avec l’honorable Kathleen Wynne, jadis première ministre de l’Ontario, remettait à la Troupe des Non-Coupables le prix June Calwood, en 2017, pour sa contribution exceptionnelle à la qualité de la vie de notre collectivité.
On cherche d’autres membres
La troupe des Non-Coupables est à la recherche d’autres membres qui aimeraient faire partie de sa grande famille.
Il n’est pas du tout nécessaire d’avoir de l’expérience dans le théâtre ou comme technicien de scène ou de maquillage.
«Nous n’avons jamais recours à des auditions, dit M. Rouleau, et on se dit que si quelqu’un a l’intérêt et le courage de communiquer avec nous pour faire partie de la troupe, nous lui trouverons sûrement une place. Ceux et celles qui veulent faire partie de la troupe des Non-Coupables n’ont qu’à communiquer avec Gilles Bélanger au 613-674-1497 ou au 613-678-1497.»
Ils peuvent aussi consulter la page Facebook de la Troupe des Non-Coupables en consultant le lien suivant: https://www.facebook.com/troupenoncoupable/.
On peut aussi communiquer avec la troupe par courriel en composant: ggbelan@hawkigs.net.
«Laissez-nous vos coordonnées et nous vous trouverons une place avec nous C’est une promesse!», a conclu Gilles Bélanger.