Une famille de huit se bat pour garder un toit au-dessus de sa tête

Par Raymond Berthiaume
Une famille de huit se bat pour garder un toit au-dessus de sa tête
derecho family

Malgré les dégâts considérables subis par leur garage et leur grange, qui abrite la plupart de leurs centaines de têtes de bétail, il semble que leur maison soit sortie en grande partie indemne de la tempête. Des bardeaux avaient été arrachés du toit et ils devaient maintenant s’occuper de la compagnie d’assurance, mais à première vue, c’était tout.

Mais à mesure que la saison avançait, de plus en plus de problèmes sont apparus. La pluie pénétrait par le toit et le vent entrait par les fenêtres, signe que la structure avait peut-être bougé pendant la tempête.

La famille a essayé de faire venir l’assureur pour une nouvelle inspection, mais plus de six mois s’étaient écoulés, il était trop tard. La famille de huit personnes a été contrainte de quitter sa maison alors que le toit commençait à s’effondrer. 

Après deux grandes tempêtes hivernales en décembre, le poids de la neige a commencé à peser sur la maison. Les fermes du toit ont cédé et les murs ont commencé à se replier sur eux-mêmes.

« Le sol et le plafond ont commencé à se tordre, a raconté André. Nous savions que nous devions sortir de là et faire quelque chose. »

Ils ont déplacé leur famille hors de danger et maintenant le couple et leurs six enfants, âgés de 6 à 15 ans, vivent dans une remorque louée, sur leur propriété.

Sans toit et mal protégée par des bâches jetées à la hâte sur la structure, l’eau s’est infiltrée dans la maison, nécessitant un nettoyage complet de la maison, autrefois parfaitement habitable.

D’autres retards de la part de la compagnie d’assurance et des problèmes avec les entrepreneurs, initialement engagés pour réparer le toit, ont obligé André à abandonner sa petite entreprise de pose de cloisons sèches et à se consacrer à plein temps à la réparation de la maison, ce qui a mis à mal les finances de la famille.

Natacha a également réduit son travail, et les enfants, normalement scolarisés à la maison, ont dû commencer à suivre des cours à l’école, une adaptation difficile.

Luttant contre les larmes alors qu’il se tient devant la structure délabrée qui était autrefois un foyer aimant pour ses enfants, André dit qu’il doit faire tout ce qu’il faut pour que ses enfants retournent dans leurs chambres, jouer avec leurs Lego et leurs poupées.

Un rêve devient un cauchemar

Ayant grandi à Ottawa, Natacha et André rêvaient de déménager leur famille grandissante à la campagne et de se construire une propriété familiale. En 2020, ils ont fait le grand saut et ont acheté une maison sur une modeste parcelle de terrain, avec une grange et un vieux silo à grains désaffecté. Pour la jeune famille, c’était idyllique. 

Les anciens citadins ont adopté la vie à la ferme avec aplomb. Des poules, des cochons, des chèvres et des canards se sont joints à la famille, ainsi que d’innombrables chats de grange et une couvée croissante de chiens d’élevage des Pyrénées (à vendre, si quelqu’un est intéressé).

Brigitte Tessier, une amie de longue date de Natacha et André, a dit qu’il était difficile de les voir avoir besoin d’aide. Elle a décidé de mettre en place un GoFundMe après avoir vu l’une des publications Facebook de Natacha, la première à révéler réellement la situation désespérée de la famille. 

Selon Mme Tessier, le couple était réticent à demander de l’aide, ne voulant pas être un fardeau pour les autres. Le déménagement à la campagne étant un effort pour être plus autonome, compter sur la communauté est une pilule difficile à avaler. 

« Ce sont généralement eux qui nous tendent la main, » a dit Mme Tessier.

Mais financièrement, la famille est au bord du gouffre. Accepter de l’aide était la seule option.

« C’est embarrassant. Cela vous remplit de honte, a précisé André, décrivant ce que l’on ressent lorsque l’on est incapable de subvenir aux besoins de ses enfants. Mais je dois mettre cela de côté. Je dois faire ce qui est le mieux pour mes bébés. »

Trouver la lumière dans les moments sombres

Malgré les circonstances difficiles, la famille reste positive. Ils plaisantent sur certains aspects positifs, comme la découverte des poutres du plancher en bois d’origine de la vieille ferme, encore en bon état après avoir arraché toutes les cloisons sèches.

« Nous allons probablement les garder exposées, a indiqué Natacha en riant. C’est donc agréable. »

Ils sont reconnaissants que la grange et le garage soient suffisamment réparés pour protéger leur bétail. Lorsque le temps se réchauffera, les chats pourront retourner en toute sécurité dans la grange et au moins la famille n’aura pas à s’inquiéter autant pour eux.

« Au moins, nous avons la chance que tout le monde soit en sécurité et que personne ne soit blessé, » a confié Natacha.

Le travail continue

Trouver des fermes, monter le toit et empêcher les intempéries d’entrer est la priorité. André a ajouté qu’il ne pense pas que la structure puisse supporter de prendre plus d’eau. 

« Si je peux empêcher la pluie et l’eau d’entrer, il sera facile de terminer la charpente et de poser les cloisons sèches, a dit André. Je pourrai alors faire revenir ma famille dans sa maison. »

Entre-temps, André continue de nettoyer le désordre, arrachant le bois et l’isolation moisis et pourris et sécurisant la charpente interne.

Bien qu’il ne s’agisse que d’une fraction de ce dont la famille aura besoin pour terminer les travaux, l’objectif de 15 000 dollars du GoFundMe couvrira au moins les coûts associés aux fermes de toit, pendant qu’ils attendent que la compagnie d’assurance réponde à leurs appels à l’aide.

Ceux qui souhaitent soutenir la famille peuvent se rendre sur le site https://gofund.me/8d9559a3.

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