Y a-t-il une vie après la politique?

Par Karine Audet
Y a-t-il une vie après la politique?

Le jeune David Whissell, c’est de lui qu’il s’agit, a comme la plupart des citoyens des opinions politiques, mais il n’a aucune idée du travail de terrain.  Après s’être informé de ce qu’on attend de lui, il accepte jugeant qu’il peut bien consacrer quelques heures par semaine à une activité qui durera tout au plus trente-cinq jours. Surprise. Il travaille d’arrache-pied pendant trois mois, le temps d’attraper la piqûre (ou le virus, c’est selon) de la politique. C’est sans doute pour cela qu’il accepte quelques mois plus tard de participer à un congrès du parti libéral provincial (composé en partie du même monde que son homonyme d’Ottawa). Suis une série d’événements imprévus (notamment, la démission du député provincial d’Argenteuil suivie de celle du leader du parti, Daniel Johnson fils) qui pousseront le jeune Whissell à devenir candidat puis député d’Argenteuil dans une élection partielle en 1998. Il ne siège que peu de temps à Québec parce quelques semaines plus tard, le gouvernement déclenche des élections générales. Élu dans le comté, David Whissell se voit confirmé dans son rôle de député. Deux élections en moins de six mois, c’est quand même beaucoup pour un novice en politique. 

On connaît la suite: un des plus jeunes députés du parti, David Whissell apprend vite. Au point de gravir rapidement la hiérarchie du parti (adjoint parlementaire de Jean Charest, président du caucus puis enfin, ministre du Travail en 2007). Sa carrière prend fin brusquement à la suite d’une apparence de conflit d’intérêts qui l’incite à démissionner de son poste de ministre en 2009, puis de son rôle de député d’Argenteuil en 2011. Une décision qu’il qualifie de déchirante, mais qu’il a prise avec sa famille. Tout bien réfléchi, même si la politique est une activité gratifiante, il reste que c’est un contrat qu’on doit renouveler aux quatre ans et qui exige de nombreux sacrifices. «On renonce à sa vie professionnelle», dit-il sans amertume. Il aurait pu se retrouver sur les bancs de l’opposition. Mais, il y avait aussi la famille.  Il choisit la vie civile. Il avoue toutefois que «s’il n’y avait pas eu cet épisode, je serais resté en politique.» 

Il garde d’excellents souvenirs de ces quatorze années passées à Québec. D’ailleurs, il n’a jamais dit qu’il n’y retournerait pas un jour.

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