Protection du patrimoine: y a-t-il des assureurs dans la salle?

Par Karine Audet
Protection du patrimoine: y a-t-il des assureurs dans la salle?

Selon Radio-Canada, on parle de hausse pouvant atteindre plus de 300% pour les propriétaires de bâtiments patrimoniaux; plusieurs ayant peine à trouver des acheteurs puisque les banques exigent des preuves d’assurances pour prêter. 

Sur la table, tout comme dans le monde de l’agriculture avec l’assurance récolte qui par le biais du gouvernement protège les récoltes des risques associés aux conditions climatiques et aux phénomènes naturels incontrôlables, on discute de la possibilité de protéger la valeur patrimoniale du patrimoine bâti par un organisme public. Le ministre Mathieu Lacombe se montre toutefois prudent sur le sujet et bien que les MRC tentent de protéger toute forme de patrimoines bâtis (lieux de culte, des cimetières, des monuments commémoratifs, des croix de chemin de fer, etc.), il n’en demeure pas moins que ce sont les propriétaires de maisons qui doivent faire les frais des assurances qui ne cessent de croître.  

Par ailleurs, les travaux de restauration ou de rénovations pour la conservation de ce patrimoine sont aussi exigeants et demandent une main-d’œuvre qualifiée de plus en plus rare. À titre d’exemple, il importe de conserver le toit d’une maison traditionnellement québécoise qui est recouverte de tôle. Pour une demeure située au 937 route des Outaouais, une soumission pour un toit de tôle était de 49 500$ plutôt que 6 900$ pour un toit de bardeau d’asphalte. Malgré la durée de vie du dit toit, les coûts sont souvent décuplés. Tout comme la forme de toit mansardé qui constitue l’une des plus belles caractéristiques de ces bâtiments anciens, mais qui exige un savoir-faire d’entrepreneurs.   

«Depuis le 1er avril 2021, des modifications à la Loi provinciale sur le patrimoine culturel oblige l’ensemble des MRC à se doter d’un inventaire à jour des immeubles construits avant 1940 et présentant une valeur patrimoniale, et ce, d’ici le 1er avril 2026. De leur côté, les municipalités du Québec doivent notamment adopter, avant le 1er avril 2023, un règlement relatif à la démolition d’immeubles visant minimalement les immeubles inscrits dans l’inventaire à jour de la MRC», dénote la MRC par voie de communiqué. 

Il existe un programme de soutien au milieu municipal en patrimoine immobilier et certaines subventions, mais comme dans tout bon programme gouvernemental, les délais et exigences découragent certains propriétaires et plusieurs acheteurs potentiels. 

  

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