Des sentiers de motoneiges bloqués

Par Karine Audet
Des sentiers de motoneiges bloqués

D’après Sylvain Cloutier, président du Club de motoneige d’Argenteuil, l’agriculteur qui bloque le sentier 317 a reçu une amende du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCC) pour avoir déboisé et avoir fait des travaux près d’un cours d’eau alors qu’il n’en avait pas l’autorisation. Aucune solution n’a été trouvée à date pour contourner la section du sentier 317 bloquée. 

De son côté, le club de motoneige Les Lynx de Deux-Montagnes a réussi à trouver une manière de contourner la section du sentier 333 bloquée.  

M. Cloutier explique que les deux agriculteurs contestent, en fait, une disposition du règlement sur les exploitations agricoles mis en place en 2004, le moratoire sur les superficies en cultures. Le moratoire empêche les cultivateurs de créer des nouvelles parcelles de terres dans les bassins versants dégradés, là où la qualité de l’eau est jugée critique, à moins qu’ils reboisent d’autres parcelles de terres qui leur appartiennent. «En réalité, ils contestent le règlement du ministère de l’Environnement. Ils ne sont pas assez pesants au Québec pour faire changer la loi», a-t-il dit.

D’après M. Breton, les moyens de pressions de ces deux agriculteurs sont inefficaces. «Le blocage est très local, a-t-il affirmé. Il représente un total de 30 ou 40 km sur un total de 33 000 km.» 

Néanmoins, le litige n’est pas entre les clubs de motoneige et les agriculteurs. Les deux clubs disent être des otages dans le combat des deux agriculteurs. «Le litige n’est pas avec nous, il est avec le ministère de l’Environnement, a expliqué Daniel Breton, président du Club de motoneige Les Lynx de Deux-Montagnes. On discute avec eux. Ils veulent qu’on mette de la pression, pis on en met, mais ça n’aura pas le résultat qui est escompté.»  

Pour les clubs de motoneiges, il peut être difficile de contourner les sentiers déjà existants, là où il y a des cours d’eau verbalisés. Les sentiers requièrent des infrastructures comme des ponts et des clôtures. Cependant, les clubs de motoneiges doivent obtenir un rapport du MELCC, au coût de près de 10 000$, avant la construction d’un pont. Ces rapports peuvent aussi prendre plusieurs mois à obtenir.  

La majorité des pistes de motoneiges se retrouvent sur les terres de cultivateurs. Tous les agriculteurs peuvent refuser le droit de passage des motoneigistes à tout moment. Le passage des motoneiges peut endommager le sol sous les sentiers et avoir un effet néfaste sur la culture près des sentiers.  

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