La camionnette Dodge du mari de Jackie Gauthier a été volée dans leur allée de la rue Ruby à Morris Village, fin novembre. Lorsqu’ils sont allés se coucher le 27 novembre, la camionnette, dont ils avaient pris possession huit semaines auparavant, était toujours dans l’allée.
« Quand je me suis réveillée ce matin-là, mon mari est venu me voir et m’a demandé où était le camion, a dit Mme Gauthier. Je me suis dirigée vers la porte d’entrée et le camion n’était plus là. »
Gauthier a immédiatement appelé la police. Après avoir terminé avec l’agent envoyé par la Police provinciale de l’Ontario (PPO), le voisin de Mme. Gauthier est sorti pour les informer que son pick-up Jeep avait également été volé la même nuit.
Choquée d’apprendre que cela s’était produit dans un quartier de banlieue qu’elle croyait sûr, Mme Gauthier a publié un message sur Facebook dans l’espoir d’alerter sa communauté. La réponse qu’elle a reçue l’a surprise encore plus.
« Les gens m’ont contactée pour me parler du vol de leur voiture ou celles de leurs voisins, a ajouté Mme. Gauthier. J’ai parlé à au moins huit ou neuf personnes qui se sont fait voler leur véhicule. »
Anecdotiquement, Mme. Gauthier dit qu’elle connaît 20 personnes dans Morris Village qui se sont fait voler leur véhicule au cours des 12 derniers mois.
La Police provinciale de l’Ontario (PPO) n’a pas été en mesure de fournir des statistiques exactes sur le nombre de véhicules volés dans la région. Depuis le 29 novembre, le détachement de Russell de la PPO a informé le Vision que 14 personnes, âgées de 18 ans à 27 ans, toutes originaires du Québec, avaient été arrêtées pour possession de biens volés, possession d’outils d’effraction ou possession d’un passe-partout pour automobile.
Un porte-parole de la PPO a ajouté que de nombreuses voitures sont volées dans la région et que des incidents se produisent chaque semaine.
Ils cherchent à prendre les choses en main
Mme. Gauthier, ainsi que d’autres membres d’un groupe communautaire sur Facebook pour Morris Village, sont de plus en plus inquiets du manque de communication et d’action de la part de la police et de la ville. Malgré les nombreux rapports sur les groupes de criminels organisés qui frappent les grandes villes canadiennes, les résidents de Clarence-Rockland ont également l’impression d’avoir été laissés dans l’ignorance de la persistance du problème dans leur ville.
« Tout d’abord, il faut avertir les gens qu’il y a une organisation criminelle sérieuse qui travaille dans leur communauté, a indiqué Mme. Gauthier, en espérant que la Ville fasse quelque chose comme frapper aux portes ou remettre des prospectus. »
Mme. Gauthier a également suggéré qu’une présence policière accrue pourrait être une solution, mais elle comprend que la Police provinciale de l’Ontario étire déjà suffisamment ses ressources. Selon les représentants de la ville, le maire, le conseil municipal et l’administration de la ville parlent avec la PPO pour recevoir des mises à jour régulières.
« Ils sont au top, a dit le maire Mario Zanth, en soulignant les nombreuses arrestations dans la région. Mais ils sont submergés. Ils font aussi des vérifications de l’aide sociale des enfants, arrêtent les chauffards, interviennent sur les accidents. »
M. Zanth ajoute que ce n’est pas le rôle de l’administration de dicter ce sur quoi la police doit se concentrer, ni d’être celle qui communique les informations concernant les enquêtes de police en cours.
Compte tenu de ce qu’elle perçoit comme de l’inaction, Mme Gauthier a dit qu’un certain nombre de résidents l’ont approchée pour mettre en place une surveillance de quartier, des patrouilles de citoyens dans Morris Village et des permanences aux principaux points d’entrée de la banlieue.
« À un moment donné, je comprends que la PPO ne peut pas tout faire, a déclaré Mme Gauthier. Il est temps pour nous de prendre la relève et de reprendre le contrôle de nos rues en tant que communauté, en tant que citoyens. »
M. Zanth encourage les résidents à faire tout ce dont ils ont besoin pour se sentir plus en sécurité dans leur communauté. Cependant, la Ville ne peut s’impliquer dans aucune organisation communautaire telle qu’une surveillance de quartier.
Des efforts d’atténuation souvent contrecarrés
La PPO suggère aux résidents de prendre des mesures pour réduire les risques que leur voiture soit la prochaine cible. Par exemple, le fait de garder votre porte-clés loin de la porte d’entrée et dans une boîte Faraday, qui bloque le signal de la clé à votre voiture, peut rendre le démarrage du véhicule plus difficile pour les voleurs. D’autres options consistent à utiliser une massette, qui bloque le volant en place, rendant le départ du véhicule plus difficile.
Toutefois, ces méthodes ne sont pas non plus infaillibles. Les voleurs ont toujours trouvé un moyen de contourner ces mesures. Mme. Gauthier raconte que ses clés étaient dans une boîte et qu’un bâton avait été installé, mais qu’ils ont quand même réussi à s’emparer du camion de son mari.
Même le fait de garer une autre voiture derrière le camion ne les dissuade pas toujours. Des caméras de sécurité ont filmé des voleurs traversant des pelouses et des jardins pour s’emparer de camions barricadés.
Les vols de voitures, un problème pancanadien
Le nombre de véhicules volés au Canada a augmenté au cours des dernières années, les vols ayant atteint un niveau record en 2022. À Ottawa, où les données sont disponibles, le nombre a doublé en 2022 pour atteindre 1 200 voitures volées. Plus de 8 000 ont été volées à Toronto,
Principalement dirigées par des groupes criminels organisés, les voitures sont ensuite expédiées à l’étranger, en Afrique de l’Ouest et en Europe, principalement via le port de Montréal.
Selon l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), le nombre de véhicules volés arrêtés au port a augmenté de 20 % entre 2020 et 2021, passant de 816 à 1 020.
Les voleurs ciblent des marques et des modèles particuliers, notamment les camionnettes Ram et Ford, les Jeeps, les Toyota Highlander et Tacoma, les Honda CRV et la série Lexus RX.