Artiste de l’année pour Jacques Charbonneau

Par Karine Audet
Artiste de l’année pour Jacques Charbonneau

L’artiste multidisciplinaire, reconnu tout d’abord en avril à l’International Prize Caravaggio Master of art d’Italie et en octobre avec le Prix international de Paris remis au Carrousel du Louvre, reçoit avec cette reconnaissance un montant de 10 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec. La soirée des Grands prix de la culture des Laurentides 2022, organisée par Culture Laurentides au Théâtre Le Patriote à Sainte-Agathe-des-Monts, avait lieu mercredi dernier.  

«Jacques Charbonneau poursuit une longue carrière artistique, en s’assurant de conserver une démarche pertinente et engagée, et en demeurant toujours très actif dans sa région. Son apport pour le milieu des arts numériques est absolument considérable et fait de lui un précurseur dans son milieu. Ses œuvres en lien avec le Recyclart sont généreuses et font la démonstration d’une conscience humanitaire et écologique», ont mentionné les membres du jury réunis par le Conseil.   

Rencontré dans sa maison secondaire de Grenville-sur-la-Rouge acquise en 1993, l’artiste, visiblement ému et honoré d’un premier prix de cette ampleur au Québec, a exprimé qu’il «était beaucoup plus à l’aise dans son atelier que devant un micro». Malgré tout, il perçoit déjà les effets de cette annonce alors qu’il devrait être exposé prochainement à Tremblant. M. Charbonneau rêve aussi d’approcher très rapidement le milieu des arts visuels à New York et aimerait être accompagné d’artistes de la relève d’ici. Accompagné de sa conjointe Sylvie Pronovost, dans cet atelier où s’empilent des tonnes d’œuvres créées à travers les années, le couple savourait cette reconnaissance avec beaucoup de fébrilité. 

C’est en 2001 que Jacques Charbonneau fonde à Calumet Recycl’Art qui réunit vingt-six sculpteurs à qui il confie la mission de créer des œuvres à partir de matériaux récupérés. Le Recycl’Art est un art récent, qui s’est surtout développé au Japon, en France, en Belgique aux États-Unis et au Canada. Au Québec, il est reconnu comme un pionnier en ce domaine. Il a notamment créé Le Sentier des arts de la rivière Rouge, un parcours jalonné de sculptures in situ le long de la rivière Rouge. Les matériaux de «seconde main» utilisés dans la fabrication des sculptures et installations créent un pont entre les classes sociales érudite et populaire en raison de leur facilité d’accès et leur aspect accessible. Par ce choix, l’artiste manifeste son engagement social et la sensibilisation à l’art. Le parcours aura été malheureusement abandonné puisqu’on voulait faire payer un droit d’accès aux visiteurs l’été dernier. On regarde aujourd’hui pour créer un nouveau sentier dans une autre municipalité d’Argenteuil. 

La liste des réalisations de Jacques Charbonneau regroupe les galeries et centres d’art qu’il a fondés et dirigés. Ces institutions lui ont permis de gagner sa vie et simultanément d’avoir une production personnelle, donc de consacrer entièrement sa vie à l’art. Sans ces institutions artistiques, les arts médiatiques et le Recycl’Art n’auraient pas eu une telle reconnaissance au Québec.  

Pour découvrir son travail, une capsule vidéo portant sur sa démarche artistique sera disponible prochainement sur La Fabrique culturelle, la plateforme culturelle numérique de Télé-Québec. L’Argenteuil a aussi produit un texte sur l’artiste en avril dernier alors qu’on avait été reconnu son talent en Italie.  

Prix passion 

Dans la catégorie Prix passion, ce n’est pas une, mais bien deux personnalités de la région qui faisaient partie des 3 finalistes pour les Laurentides. Le prix Passion est décerné à une personne qui s’engage au-delà de son mandat professionnel et qui continue de promouvoir et de faire vivre les arts de la scène. Bien que le prix ait été remporté par Marie-Ève Boucher, une Jérômienne qui a mis sur pied la Tribu de Gaïa qui a comme vocation de danser en solidarité, les finalistes d’Argenteuil étaient très émues de cette reconnaissance. Marie-Claude Hénault, dont la candidature avait été déposée par des membres de la troupe La belle gang qu’elle dirige, réalise l’immense privilège de cette nomination offerte par ses pairs du milieu des artistes. «Je n’ai peut-être pas gagné, mais ce sont des gens qui ne me connaissaient pas qui m’ont choisi parmi les finalistes.  C’est fou, mais ça vient de me donner un élan!», reconnaît la comédienne et metteure en scène originaire de Lachute. 

Quelle ne fut pas la surprise de Nathalie Bélanger, directrice et présidente de l’Espace Saint-Gilles, dont deux dossiers ont été déposés, l’un par la Ville de Brownsburg-Chatham et la branche culturelle et l’autre par son père, vice-président de l’organisme fondé il y a tout juste 15 mois d’être nommé. «J’ai trouvé surprenant d’être parmi les finalistes, ça ne fait pas longtemps que je suis dans le décor, admet Mme Bélanger, dont l’ouverture de la salle a concordé avec les restrictions sanitaires dans le milieu culturel. Ce fut une surprise touchante qui me motive à continuer. Je vois aussi que je réponds à un réel besoin et ça me pousse à vouloir développer une plus belle offre culturelle encore.» D’ailleurs, un hommage en Brassens, dernier spectacle de la saison automnale, est présenté ce samedi. 

Culture Laurentides Culture Laurentides œuvre au développement et au rayonnement des arts et de la culture par ses activités de représentation, d’accompagnement, de formation, de concertation et de veille. Il collabore avec les municipalités et les intervenants socio-économiques dans l’intérêt de ses membres et du milieu culturel de la région des Laurentides. 

Partager cet article