Pénurie de main d’œuvre : Le CSEPR publie les résultats de l’enquête

Par Martine Laval
Pénurie de main d’œuvre : Le CSEPR publie les résultats de l’enquête

« Ça fait longtemps qu’on discute de la pénurie de main-d’œuvre et de logement et de leur impact sur le développement économique, a affirmé Mario Zanth, maire de Clarence Rockland. Ça fait longtemps qu’on m’en parle et enfin, d’avoir un rapport, c’est ce dont on avait besoin. Ceci nous donne vraiment un outil pour être capable de travailler ensemble. »

L’enquête, menée entre juin et août 2022, s’est fait par l’envoi de courriels massifs, de lettres par la poste et d’appels téléphoniques. Des 2 317 entreprises avec plus d’un employé, répertoriées dans Prescott-Russell, 750 ont entamé le sondage et 360 l’ont complété, soit 16% des entreprises sondées. Des courriels de suivis ont été envoyés à des entreprises ciblées pour leur importance.

Les résultats publiés sont des estimations basées sur des calculs statistiques, fait après la compilation des donnés du sondage. Bien que les résultats soient fiables, les estimations peuvent varier dans leur précision. Vu le taux de réponse relativement faible, il n’a pas été concevable de faire des estimations fiables par secteur d’activité industriel.

Dans Prescott-Russell, l’enquête estime qu’il y a plus de 3 670 postes vacants, et environ 21 251 personnes travaillant dans une entreprise locale. Environ 2 855 postes à combler sont des postes à temps plein, et 815 sont des postes à temps partiel.

Au moins 1 318 des postes à combler se trouvent dans la tranche salariale entre 15$ et 18$ l’heure, tandis que 1 537 se trouvent dans la tranche entre 19$ et 26$ l’heure. Dans la tranche salariale entre 27$ à 34$ l’heure, on retrouve 478 postes vacants, et 337 postes offrent un salaire au-dessus de 35$ l’heure.

Plus de 50% des entreprises ayant répondu au sondage avait un ou des postes à combler au 1er juin 2022. De ceux-ci, 78% étaient des postes à temps plein et 42% étaient des postes affichés depuis 3 mois.

Le sondage a été structuré pour qu’il puisse être reproduit dans le futur, pour mesurer l’efficacité des solutions. Le CSEPR a déboursé 20 000$ pour que l’enquête soit menée par Statistique Canada.

Solutions

Le but de l’enquête est de développer un plan d’action ciblé pour remédier à la pénurie de main-d’œuvre, particulièrement pour déterminer le nombre de logements qui manquent dans chaque municipalité afin de pouvoir loger les travailleurs requis et leur famille.

Bien que d’autres solutions aient été proposées, comme le maintien des travailleurs expérimentés sur le marché du travail, le virage numérique, l’automatisation et la formation en entreprise, l’enquête révèle que la pénurie de main-d’œuvre est directement liée au manque de logement abordable. « On doit attirer des travailleurs de l’extérieur des Comtés unis pour pourvoir les postes vacants », a déclaré Benjamin Bercier, anciennement de la municipalité de La Nation.

Le taux de chômage dans l’Est ontarien est de 4,9%, d’après le dernier recensement, et aussi bas que 3% dans certaines municipalités de Prescott-Russell. « La plupart de ceux qui peuvent travailler sont déjà à l’emploi, a expliqué Caroline Arcand, directrice générale du CSEPR. Même ceux qui ont moins d’intérêt pour travailler, si on leur donnait un emploi, il y a 50% des 3 600 postes qui ne seraient pas combler. »

D’après Mme Arcand, la région de Prescott-Russell aurait besoin d’au moins 2 500 nouveaux logements pour accueillir des nouveaux travailleurs et leurs familles.

Normand Riopel, maire de Champlain, propose comme solution possible la construction de mini maisons. « Acheter une maison à 400 000$, un jeune de 22-23 ans n’est pas capable, a-t-il affirmé. » Il veut, de cette façon, rendre l’accès à la propriété plus abordable pour les plus jeunes, et offrir des plus petits logements aux personnes âgées qui ne sont pas toujours en mesure d’entretenir une plus grande maison.

Les coopératives d’habitation ont aussi été proposées comme solution possible au manque de logement abordable. Ces coopératives sont des organismes à but non-lucratif, offrant habituellement des loyers plus modestes que les logements habituels. Néanmoins, ces organismes doivent obtenir du financement pour la réalisation de leur projet.

« Ce qu’on essaie de faire c’est de favoriser le développement de logements plutôt abordables, a  expliqué Pascal Billard, de la coopérative HabitAction. Quand on dit logement abordable, on doit se tourner davantage vers la coopérative d’habitation. Il y en a très peu dans la région. » Il y a seulement une coopérative d’habitation dans la région de Prescott-Russell, à Rockland.

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