Un extraterrestre qui regarderait l’historique des guerres terriennes pourrait vraisemblablement conclure que les humains prennent plaisir à se taper dessus et que la guerre est leur mode d’expression privilégié.
La guerre de 14-18, la Grande Guerre, celle qui devait être la «der des der», s’est révélée un des plus épouvantables carnages que l’humanité ait connu. La plupart des sources s’entendent sur 20 millions de morts: 10 millions de soldats et autant de civils. Il faut compter environ le même nombre de blessés, dont plusieurs gravement mutilés. On les appellera les gueules cassées.
Même si c’est en Europe qu’on se battait, les nôtres ont été touchés à cause du jeu des alliances.
Le 11 novembre dernier, Brownsburg-Chatham s’est souvenu au cénotaphe du Parc des vétérans des 21 jeunes gens qui sont morts dans la boue des tranchées de 14-18. On s’est aussi souvenu des 24 soldats tués durant la Seconde guerre mondiale et la guerre de Corée. La plus récente victime de la guerre est Alexandre Péloquin qui a perdu la vie en Afghanistan et dont la mère, Monique Chevrier, est venue déposer une couronne de fleurs. La cérémonie était présidée par Sheila Park dont le mari, Trevor Holmes, a été capitaine des cadets de l’armée pendant plusieurs années dans la région. Mme Park est également présidente de la Légion canadienne de Brownsburg-Chatham (filiale 71). La cérémonie s’est déroulée en présence du député fédéral d’Argenteuil/Petite-Nation Stéphane Lauzon, de la députée provinciale d’Argenteuil, Agnès Grondin ainsi que du maire de Brownsburg-Chatham, Kévin Maurice. Selon Mme Park, environ quatre-vingt personnes auraient participé à la célébration, une des participations les plus nombreuses des dernières années. Des commémorations comme celle-ci ont eu lieu dans toutes les villes d’Argenteuil et du Québec.
C’est en mémoire des disparus de la guerre de 14 que le Parlement canadien a institué en 1919 le Jour du souvenir. En 1921, cette journée a été définitivement fixée au 11 novembre. Avec le temps, on inclura le souvenir des morts de la Deuxième guerre mondiale, des guerres de Corée et d’Afghanistan ainsi que des nombreuses missions de maintien de la paix auxquelles s’est jointe l’armée canadienne.
Quant au coquelicot c’est une Américaine, Moïna Michael, qui en a fait le symbole du souvenir des soldats morts au combat. Le coquelicot est une fleur qui a envahi les champs de bataille de Belgique et de Flandre que les obus avaient labourés. Moïna Michael s’est inspiré de Flanders Fields, un poème d’un soldat canadien, le lieutenant-colonel John McRae, et dont voici les premiers vers: « In Flanders fields the poppies grow/ Between the crosses, row on row/ that mark our places. (Dans les champs de Flandre/ entre les rangs de croix marquant nos tombeaux/ poussent des coquelicots).
Une canadienne, Lilian Freiman, qui a consacrée sa vie et sa fortune à des œuvres philanthropiques, se mit en frais avec plusieurs de ses amies de fabriquer des coquelicots en soie et de les vendre afin de subvenir aux besoins des familles des soldats disparus. La campagne fut un succès et depuis 1921, les Canadiens arborent à la boutonnière un coquelicot en tissu.
En 2021, Poste Canada a émis un timbre commémoratif afin de souligner le centenaire de l’adoption du coquelicot pour célébrer la mémoire des soldats disparus dans les nombreux conflits auxquels le Canada a participé.