L’Espace culturel Saint-Gilles: 1er anniversaire

Par Karine Audet
L’Espace culturel Saint-Gilles: 1er anniversaire

C’était le premier spectacle de la saison 2022-23 de l’Espace culturel Saint-Gilles, tout à fait dans l’esprit de ce lieu qui veut chatouiller la curiosité du public sans pour autant faire de compromis sur la qualité de ce qu’on peut y voir. Car l’Espace culturel Saint-Gilles a maintenant un an et une douzaine d’événements à son actif (concerts, expositions, récitals, films, etc.).  

Animée par Nathalie Bélanger, l’ancienne église anglicane de Cushing est devenue en peu de temps un incontournable joueur dans la vie culturelle non seulement de Brownsburg, mais aussi d’Argenteuil. Alliée de la Branche culturelle de BrownsburgChatham qui y présente son ciné-club et ses caféscanopée consacrés au loisirs culturels, l’Espace Saint-Gilles se veut plus qu’un diffuseur. C’est un lieu de rencontre pour les artistes et les amoureux des arts, un endroit convivial ouvert à tous, même à ceux qui croient (à tort) que la culture appartient aux seuls détenteurs d’un diplôme universitaire.  

Nathalie Bélanger est infirmière. Elle travaille depuis 2004 avec les Premières nations dans le grand Nord. Née dans une famille de musiciens (père trompettiste, mère et grand-mère pianistes, frère, jazzman), elle a fait le conservatoire mais s’est vite rendu compte que son karma ne le destinait pas à la scène (elle était affligée d’un trac paralysant). Elle caressait plutôt le projet d’animer un lieu consacré à l’art sous toutes ses formes, «un point de jonction de différentes plaques tectoniques culturelles». Mais un tel projet demande des moyens que ni elle ni ses amis ne possédaient à l’époque.  

Elle devra attendre 2019 pour réaliser son rêve: offrir à une population hors de Montréal ce lieu consacré à l’art et aux artistes. C’est un peu par hasard qu’elle a découvert cette ancienne église sur la route 344. Une bâtisse comportant une estrade et une salle avec une mezzanine pouvant accueillir jusqu’à 125 personnes.  

Le mot «découverte» revient souvent dans la conversation avec Nathalie. C’est le goût de la découverte de l’autre qui est à l’origine de son travail d’infirmière auprès des Premières nations dans le Grand Nord. C’est ce même appétit pour la nouveauté qui transparaît dans la programmation variée de l’Espace Saint-Gilles, une programmation conçue pour un public de curieux. C’est ainsi que, outre la rareté du duo Stick and Bow, le lieu accueillera le 22 octobre Amélie Prévost, championne mondiale de slam en 2016, qui donnera aussi un atelier de slam le 16 dans le cadre d’un café canopée.  

Les 29 septembre et 1er octobre, les Journées de la culture rendront hommage aux peuples autochtones avec la collaboration du Wakiponi mobile, d’un théâtre d’ombres pour illustrer les légendes amérindiennes et d’une table ronde composée d’écrivains autochtones et non-autochtones.  

Novembre, le sombre mois des morts, accueillera la très vivante trompettiste Rachel Therrien et son groupe de jazz. Depuis 2015, Rachel Therrien accumule les honneurs, joue à New York, à Paris et ailleurs dans le monde. On la tient pour une étoile montante dans le ciel du jazz international.  

Décembre. Les amateurs de chanson française seront servis avec le trio d’André Laplante qui présente un spectacle tout Brassens. Du Gorille aux Bancs Publics en passant par Les Copains d’abord, une soirée nostalgique pour les plus vieux, découverte pour les plus jeunes. Du côté des arts visuels, l’Espace Saint-Gilles accueille à compter du 24 septembre une exposition de Guylaine Gagné, artiste-peintre amoureuse de la couleur.  

Artiste dans l’âme, Nathalie Bélanger a quand même les deux pieds sur terre. Depuis qu’elle a ouvert l’espace Saint-Gilles, elle s’est employée à nouer des liens avec d’autres intervenants culturels du milieu d’Argenteuil. Si bien que Brownsburg-Chatham et la MRC se sont montrés intéressés par le projet et contribuent financièrement à l’existence de l’entreprise. Nathalie a toutefois bien hâte de terminer sa deuxième année d’opération ce qui lui ouvrira les portes et les poches des instances culturelles provinciale et fédérale. Pour le moment, elle mène sa barque presque seule. Heureusement, les artistes qu’elle invite se souviennent que rien n’est facile au début; ils acceptent de travailler pour des cachets honnêtes, mais réduits (Nathalie refuse de demander aux artistes de bénévoler). Ces derniers acceptent parce qu’ils croient au projet et aussi parce qu’ils découvrent après coup que les gens d’ici sont «du bon monde» qui apprécient ce qu’ils font.  

Côté alliance, Nathalie a réussi un coup de maître: offrir en association avec Denis Pelland du Pub Sir John Abbot un souper-théâtre comprenant un billet pour la soirée et le choix de deux menus, asiatique ou québécois, au prix de 76$ par personne taxes et pourboires inclus. Une offre difficile à battre et encore plus à refuser. En attendant, laissez les neurones de la curiosité vous titiller et partez à la découverte des trésors que L’Espace Saint-Gilles vous propose.  

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