Hélaine Demers est l’une des trois personnes du comité exécutif d’Action Champlain. «Il nous faut absolument continuer de manifester l’opposition de la majeure partie de nos résidents du canton face à ce projet de cimenterie. Je sais, a-t-elle ajouté, que notre nouveau député Stéphane Sarrazin a à maintes reprises déclaré publiquement qu’il était lui aussi contre le projet de Colacem. Ça veut dire qu’il nous faudra le prendre au mot pour qu’il nous aide à défendre notre cause face au gouvernement de Doug Ford.»
Reste à voir, cependant, comment Stéphane Sarrazin pourra le faire comme simple député d’arrière banc du parti progressiste-conservateur, le groupe parlementaire au pouvoir à Queen’s Park. Hélaine Demers: «Peu importe! Ce n’est pas une raison pour lâcher, car il a le devoir de continuer d’informer tant le premier ministre que le ministre de l’Environnement, que la population de Champlain ne veut pas d’une cimenterie qui prévoit utiliser du petcoke comme combustible dans la fabrication du ciment.» Le petcoke, un sous-produit du pétrole des sables bitumineux de l’Alberta, s’accumule quelquefois en immenses tas à ciel ouvert. Le vent balaie le tas et soulève des poussières hautement toxiques pour le système respiratoire des mammifères du voisinage et des humains.
Par ailleurs, à Action Champlain, on affirme que même Colacem reconnait ne pas avoir absolument besoin d’une cimenterie à L’Orignal parce qu’il en existe bien d’autres en Ontario qui ne produisent même pas à pleine capacité. D’autant plus, a rappelé Hélaine Demers, que des experts maintiennent que l’étude environnementale qui a permis au ministère de l’Environnement d’approuver le projet, repose sur des données erronées. À titre d’exemple, on aurait utilisé la tonne impériale au lieu de la tonne métrique pour mesurer la production éventuelle de la cimenterie.
Action Champlain va continuer de faire pression, entre autres en coordonnant une campagne de lettres au ministre de l’Environnement. «Faut pas lâcher, on continue!», a lancé Mme Demers.