Il n’y a pas que la construction qui bouge. D’autres domaines connaissent aussi des poussées de croissance. Le camping par exemple qui s’est considérablement agrandi avec sa nouvelle capitainerie où on a installé un restaurant néo asiatique, le Long’So. Et puis il y a la culture. Dix ans après la Fondation de La Branche culturelle, on reconnaît l’importance de cette mal aimée des pouvoirs publics. Est-ce un effet de la pandémie qui a limité les sorties de la plupart des citoyens depuis deux années? Est-ce l’apport de nouveaux résidents qui veulent profiter de la nature sans pour autant renoncer aux stimulations culturelles de la ville? Peut-être un peu des deux. Même les nouveaux bacs à fleurs des rues Principale et des Érables ont pris le virage culturel où apparaissent gravées au laser dans le métal des phrases de Sénèque, Platon ou Pythagore.
Il reste que si 2020 et 2021 ont été des années dures pour l’univers culturel, à Brownsburg-Chatham, dans l’ombre, du neuf se préparait. Il faut dire que La Branche culturelle, l’organisme qui jusqu’à présent initiait le gros des activités culturelles dans la ville, a perdu son local dans les hauteurs de l’Église Saint-Louis-de-France. Au même moment, la vieille église méthodiste Saint-Gilles à Cushing passait entre les mains laïques de Nathalie Bélanger, une super-infirmière qui passe la moitié de son temps à soigner les habitants de la Baie de James et l’autre moitié à fréquenter les classiques sur son piano à queue. Issue d’une famille où la culture importe autant que la nourriture, Nathalie entend faire de l’ancienne église un monument culturel de premier ordre. Elle l’a prouvé en présentant dès l’automne 2021, en pleine pandémie, au rythme d’un concert par mois, une brochette d’artistes de tous genre: depuis Saratoga jusqu’au jazz de Suzie Arioli en passant par un concert consacré au compositeur français Gabriel Pierné et bien d’autres.
Lorsque, à la Branche culturelle, on a entendu parler de ce nouveau joueur dans l’univers brownsbourgeois; on a décidé de se rencontrer, de se parler et au bout du compte, de s’entendre. La Branche a donc installé ses pénates à Saint-Gilles pour y présenter une fois par mois son Café Canopée, mais surtout son Ciné-club que la pandémie avait mis sur pause pendant plusieurs mois.
Tout en demeurant deux entités distinctes, l’Espace Saint-Gilles et La Branche s’associent pour présenter leurs activités respectives. C’est ainsi que le 9 juin dernier, la présidente de La Branche Cynthia Dubé et Gilles Bélanger, porte-parole de l’espace Saint-Gilles (aucun lien de parenté) et père de Nathalie (elle était chez les Inuit) ont annoncé leur programmation estivale. On notera d’entrée de jeux que les deux organismes comptent sur la présence au camping de Brownsburg-Chatham des quelques centaines de vacanciers qui passent une partie de l’été.
Le Ciné-club propose des projections ciblées famille: cela commence le 27 juillet par Le loup et le lion, une charmante histoire d’amitié…. entre un loup et un lion. Puis le 17 août, Pas de chicane dans ma cabane, un film qui plaira certainement aux ados puisqu’il raconte comment un groupe des jeunes, écœurés des chicanes de famille, incitent leurs parents à se séparer.
À l’espace Saint-Gilles, on ouvre la saison estivale le 25 juin avec le spectacle de Patrick Beauséjour alias Barbu de ville. Le show s’intitule Les deux mains dans l’folklore.
Puis on visite les romantiques français (le 16 juillet) avec le Duo Gabriel Pierné formé du pianiste Antoine Laporte et de la violoniste Marie-Claire Vaillancourt, deux musiciens qui mènent une carrière internationale. Toujours en juillet (30), le Brésil est à l’honneur avec le bien nommé Trio Brasil, trois multi instrumentistes qui ont le diable brésilien au corps. Ils seront suivis le 20 par des oiseaux étranges, Grégoire Jeay et Louis Jeay-Beaulieu qui mêlent l’acoustique et l’électronique pour créer des univers sonores envoûtants. La saison d’été se terminera le 3 septembre avec Thomas Carbou et ses acolytes qui puisent leur inspiration dans la tradition, l’électro-jazz et le folk. Cerise sur le sundae, les membres de la FADOQ profitent d’un rabais de 10% sur le prix des billets et les étudiants de tous âges, sur preuve de leur fréquentation scolaire, ne paieront que 15$ pour tous les concerts.
On trouvera d’autres détails de la programmation culturelle estivale de Brownsburg-Chatham sur le site de la ville.