Le débat des candidats de Glengarry-Prescott-Russell

Par Karine Audet
Le débat des candidats de Glengarry-Prescott-Russell

Victor Brassard 

Le candidat du nouveau parti bleu Victor Brassard s’est présenté comme la seule alternative à la politique traditionnelle en lançant un appel à tous ceux et celles qui se sentent oubliés par le système. 

Monsieur Brassard s’est aussi prononcé plusieurs fois contre les dépenses gouvernementales, s’opposant notamment à la reprise du contrôle de la route 174 par le gouvernement provincial ou encore aux investissements dans le développement de technologies agricoles plus vertes, qu’il a qualifiées de « dépenses inutiles ». 

Pour Monsieur Brassard, les problèmes économiques sont causés par des élites politiques déconnectées des préoccupations populaires et du monde rural. 

Le candidat du nouveau parti bleu s’est également opposé aux obligations vaccinales et aux restrictions sanitaires, affirmant que celles-ci briment les libertés individuelles : 

« Je suis contre les obligations et les restrictions, parce que je pense que ça enlève de la qualité de vie. On est sage. On est capables de suivre des règles à l’intérieur de nous. Chaque personne ici a la responsabilité de gérer sa vie, sa famille, sa communauté et le monde autour d’eux. La qualité de la vie est développée dans une communauté qui parle ensemble, qui agit ensemble, et qui marche ensemble, sans crainte, mais avec la liberté. » 

Thaila Riden 

Le candidat du parti vert Thaila Riden a eu de la difficulté à s’exprimer en français, mais son effort n’est pas passé inaperçu alors que le candidat progressiste-conservateur et la candidate néo-démocrate ne s’étaient même pas présentés au débat. 

Pour Monsieur Riden, la priorité du gouvernement devrait être d’investir dans la transition vers une économie plus verte. Selon le candidat du parti vert, le gouvernement devrait investir dans les petites entreprises, notamment dans le domaine de l’agriculture, en favorisant les exploitations familiales et en limitant l’expansion des entreprises agricoles industrielles. C’est en ce sens que le parti vert s’engage à faciliter l’accès à la terre pour la rendre plus abordable et à protéger les récoltes afin de garantir un revenu aux agriculteurs. 

Monsieur Riden a également souligné l’importance d’investir dans les systèmes de santé et d’éducation, qui ont été grandement éprouvés durant la pandémie. Il souhaite voir une augmentation du salaire des préposés aux bénéficiaires et s’engage à investir dans les soins à domicile, tout en s’opposant à la privatisation des centres de soins de longue durée. 

Monsieur Riden s’est aussi opposé à l’agrandissement de la route 174, en insistant sur l’importance de trouver d’autres alternatives plus écologiques, comme le transport en commun. Le candidat du parti vert réclame donc « du logement, pas des autoroutes » : « Pour l’accès au logement, il y a un vrai problème. Nous on veut attaquer le problème de la spéculation immobilière. On ne parle pas de propriétaires qui achètent une première ou même une deuxième maison, mais des spéculateurs qui achètent des maisons qui restent vides. Les gens qui ont 4, 5, 10, 20 maisons et qui en font une business. Nous on veut introduire une nouvelle taxe pour combattre ça. Les maisons c’est pour les gens, pas pour les spéculateurs. » 

Amanda Simard 

La candidate du parti libéral Amanda Simard a été critique de la gestion de la pandémie par le gouvernement Ford, dénonçant le manque de communication avec les entrepreneurs et les organismes communautaires qui étaient souvent pris au dépourvu par les annonces du gouvernement. Elle rappelle aussi certaines décisions inéquitables du gouvernement qui ont laissé les magasins à grandes surfaces comme Walmart et Costco opérer au plus fort de la pandémie alors que les plus petites entreprises étaient contraintes de fermer leurs portes. 

Pour s’attaquer au problème de la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans l’Est ontarien, Madame Simard compte revaloriser les métiers d’enseignant et d’infirmière qui ont été dévalorisés par le gouvernement selon elle. Madame Simard s’engage donc à investir plus de ressources pour appuyer les travailleurs dans ces secteurs. Une autre solution potentielle au problème de la pénurie de main-d’œuvre, selon la candidate libérale, serait dans le contrôle de l’immigration par le gouvernement provincial, afin de cibler et d’aller chercher les travailleurs dont la province a besoin. 

Madame Simard s’est aussi engagée à encourager la relève dans le secteur agricole et à augmenter le remboursement de la taxe carbone pour les fermiers. 

Dans le domaine de l’éducation, Madame Simard propose d’imposer une limite de vingt élèves par classe, ce qui nécessitera la formation et l’embauche de 10 000 nouveaux enseignants, un investissement massif, mais nécessaire selon la députée actuelle de GPR. 

Afin de désengorger les centres de soins de longue durée, Madame Simard propose d’élargir l’offre des soins à domicile et à les rendre accessibles universellement. 

Un thème sur lequel la candidate libérale est revenue à plusieurs occasions est la défense de la langue française. Selon elle, les francophones ont été trahis par le gouvernement de Doug Ford. 

Madame Simard a eu la réplique suivante lorsqu’elle fut interrogée sur son changement de parti depuis les élections de 2018 : « En 2018 les Ontariens ont envoyé un message clair au parti libéral. Depuis ce temps-là, on s’est retroussé les manches, on a reconstruit le parti. On a une équipe forte, un chef solide et une plateforme qui est ajustée aux priorités des gens. Moi je voulais faire partie de ce mouvement. Ceux qui ont voté pour Monsieur Ford et qui ont fait confiance à Monsieur Ford, comme moi, ont été trahis. Je pense que c’est justifié, quand quelqu’un nous trahi de travailler pour changer les choses. » 

 

 

 

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