La députée libérale de Glengarry-Prescott-Russell a présenté un projet de loi privé le 14 avril à Queen’s Park. Mme Simard souhaite que la Loi sur l’éducation de l’Ontario soit modifiée pour rendre obligatoire un cours d’éducation civique dans tous les programmes d’études secondaires de la 9e à la 12e année.
«Mon objectif est de faire en sorte que les gens comprennent les différences entre les gouvernements fédéral, provincial et municipal», a déclaré Mme Simard lors d’une entrevue.
La députée souligne que son projet de loi d’initiative parlementaire ne demande pas seulement le rétablissement du cours d’éducation civique traditionnel pour les élèves du secondaire. Elle veut que les élèves apprennent comment fonctionne le gouvernement au Canada, mais elle veut aussi s’assurer qu’ils apprennent à reconnaître et à traiter la désinformation sur les droits et les responsabilités légales des individus en tant qu’électeurs et citoyens du Canada.
Les écoles enseigneraient aux élèves à reconnaître les fausses nouvelles, et ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, et comment vérifier les sources. En comprenant vos droits et en sachant reconnaître la désinformation, vous pouvez prendre des décisions éclairées qui contribueront à façonner votre avenir.»
L’inspiration de l’occupation d’Ottawa
on de l’occupation d’Ottawa Mme Simard pense depuis longtemps à un cours d’éducation civique obligatoire pour le programme d’études secondaires. Elle a eu l’idée de rédiger son projet de loi d’initiative parlementaire à la suite de l’occupation récente d’Ottawa par les participants du «Convoi de la liberté» sur la question de la vaccination obligatoire contre la COVID-19 pour les camionneurs transfrontaliers, et des nombreux blocages de la frontière par les camionneurs et d’autres personnes qui étaient d’accord avec les organisateurs de l’occupation d’Ottawa et les soutenaient.
La députée se dit préoccupée, d’après les divers reportages médiatiques sur les manifestations et les entrevues avec les organisateurs et les participants, par le fait que de nombreux Canadiens ne comprennent pas le fonctionnement du gouvernement ni même leurs droits et responsabilités tels qu’ils sont énoncés dans la Constitution canadienne et la Charte des droits. Selon elle, le problème s’aggrave grâce aux fausses informations diffusées par les médias sociaux.
Elle cite l’exemple un manifestant qui a tenté de faire valoir, lors d’une audience de mise en liberté sous caution, que les droits du Premier amendement des manifestants avaient été violés lorsque le gouvernement fédéral a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence pour donner à la GRC et à la police d’Ottawa le pouvoir de commencer à arrêter les participants au convoi et à mettre leurs véhicules en fourrière. Le juge qui présidait l’audience sur le cautionnement a dû rappeler à l’individu que le Premier amendement fait partie de la Constitution des États-Unis et que les Canadiens et le gouvernement canadien sont régis par leur propre Constitution et la Charte des droits.
Sensibilisation
La majorité des projets de loi privés ne sont pas approuvés et ne dépassent parfois pas l’étape de la deuxième lecture. De plus, à l’approche des élections provinciales du 2 juin, le projet de loi de Mme Simard et de nombreux autres projets de loi risquent d’être suspendus ou de mourir au feuilleton lors de la dissolution de l’Assemblée législative au déclenchement de la campagne d’une élection générale.
Mme Simard reconnaît que son projet de loi d’initiative parlementaire pourrait ne pas être adopté en deuxième lecture avant le début de la campagne électorale. Mais elle espère que la présentation de son projet de loi «sensibilisera» les gens à la nécessité d’une meilleure éducation civique pour les étudiants.
«Je voulais soulever cette question pour montrer qu’elle est importante», a-t-elle dit, ajoutant que les députés des deux côtés de la législature ont également exprimé leurs préoccupations au sujet de la désinformation sur diverses questions.
La députée libérale de Glengarry-Prescott-Russell indique également que si son parti remportait l’élection du 2 juin et qu’elle était réélue, elle présentera de nouveau son projet de loi. «Oui, je suis sûre à 100 % que je le ferai et mon parti l’appuie, dit-elle».