Quelques-uns des participants étaient d’Argenteuil, mais plusieurs venaient d’aussi loin que de Lévis, Hemmingford, Gatineau ou Ottawa. Bon nombre de candidats aux futures élections assistaient à l’événement dont plusieurs avaient brigué les suffrages au nom du Parti conservateur lors de l’élection de 2021. Il y avait même un ex-candidat au leadership du parti conservateur québécois désormais sous la gouverne d’Éric Duhaime. Bref, une partie du gratin québécois du nouveau PPC était présent.
Dans l’assistance, peu de têtes grises. La majorité des gens présents étaient dans la quarantaine, quelques-uns dans la jeune cinquantaine. Certains avaient emmené leurs enfants. Durant l’attente du service, on discutait tranquillement de tout et de rien, on faisait connaissance, on parlait voyages, vacances, très peu de politique.
Au bout d’un moment, l’organisatrice de la journée et Présidente de l’Association régionale Outaouais-Laurentides, Evy Lacroix Jodoin prend la parole. Elle remercie tout le monde de s’être déplacé malgré le mauvais temps (il pleut à boire debout). Cette mère de cinq enfants sera candidate dans Argenteuil/Petite-Nation «pour défendre leurs droits et libertés parce qu’il n’y en a plus» contre «notre gouvernement tyrannique». Puis elle présente le chef, Maxime Bernier sous des applaudissements nourris.
M. Bernier, calme et souriant, salue «la fin des mesures draconiennes du gouvernement Trudeau» et rappelle que son parti est à l’origine du mouvement des camionneurs qui a perturbé les rues d’Ottawa durant le mois de février.
Dans un discours assez bref, il annonce que son parti va présenter des candidats dans toutes les circonscriptions canadiennes, qu’il sera de l’éventuel débat des chefs et que les idées que défend le PPC «sont plus grandes que nous» qu’il s’agit «des valeurs fondamentales de l’Occident» marquées au coin «du gros bon sens».
C’est au nom de ce «gros bon sens» et de la liberté, les deux mots qui reviennent le plus souvent dans son discours, que Maxime Bernier entend faire campagne lors des prochaines élections fédérales «qui viendront tôt ou tard, c’est pourquoi il faut être prêt». Il travaille fort pour arrimer le PPC dans toutes les régions du Canada. Il prépare d’ailleurs une offensive dans les provinces de l’Atlantique pour le mois de mai. Il affirme que la présente campagne du parti conservateur du Canada représente une opportunité pour le PPC qui doit profiter de cette course pour rendre publiques ses idées. «Car c’est bien d’un débat d’idées qu’il s’agit et en ce qui nous concerne, nous ne ferons pas de compromis.»
Tout en rappelant les quatre grands piliers sur lesquels se fonde le PPC – liberté, responsabilité, équité et respect – Maxime Bernier aborde la question de la péréquation qu’il juge injuste et qu’il promet de réformer s’il prend le pouvoir. D’ailleurs, il note qu’il n’y a pas si longtemps, ce sujet était jugé tabou parce trop difficile à comprendre. Mais depuis qu’il en parle un peu partout, les Canadiens s’y intéresseraient de plus en plus. Ce qui permet à M. Bernier d’affirmer que les idées font leur petit bonhomme de chemin.
Pour le reste, M. Bernier invite son auditoire à consulter le site du PPC où les intentions du parti sont formulées sans équivoque, notamment sur les changements climatiques qu’il attribue à un phénomène naturel où l’intervention humaine est négligeable. Il parle aussi de liberté, car à la base, l’orientation du PPC se résume à une dénonciation de l’intervention de l’État dans la vie de ses citoyens. C’est pourquoi, une fois au pouvoir, il éliminera les incitatifs aux entreprises vertes, enverra la taxe carbone aux orties, abattra les barrières au commerce interprovincial, encouragera la croissance et la productivité notamment dans les secteurs des énergies fossiles et mettra fin au multiculturalisme officiel afin de favoriser la culture et les valeurs canadiennes. Maxime Bernier note que « les idées changent le monde» et affirme que celles du PPC, s’il est élu, marqueront le début d’une «révolution idéologique» au Canada, une utilisation pour le moins singulière du mot révolution, traditionnellement réservée aux mouvements de gauche.