La hausse de taxes fait encore jaser à Lachute

La hausse de taxes fait encore jaser à Lachute

Les propriétaires d’institutions sur la rue principale, tel J.B. Dixon ou l’Hôtel Laurentien s’expliquent mal ces décisions, alors que la pandémie frappe toujours.  Pour les sœurs Dixon, la vente d’uniformes de travail a sauvé la mise face à la Covid-19, mais elles pensent aux restaurateurs et aux boutiques qui en ont payé grandement les frais.  Daniel Pilon, propriétaire de l’Hôtel Laurentien, qui appartenait à son père, vit sa 3e fermeture de bar en deux ans. Il a conservé son personnel alors que son hôtel et sa buanderie sont demeurés ouverts, mais la pandémie a «mangé son argent!», s’exclame-t-il.  

Les discussions autour d’une possibilité de la création d’une piste cyclable sur la rue principale étaient aussi un sujet de mécontentement.  Le manque de stationnement pour les clients sévit toujours déjà durant les heures de semaine. «L’été, la rue principale, avec les fleurs et les touristes, c’est super.  On ne veut pas de bicyclette, ce ne serait pas sécuritaire, avance Rose Dixon, entre deux clients. La pire chose qui peut arriver, c’est quand tout le monde de la même équipe entre au pouvoir!»  

L’augmentation possible des loyers avec une hausse de 8,9% pour les blocs de 6 logements et plus n’aide en rien la crise du logement qui sévit au Québec. Le nouveau maire de Lachute, Bernard Bigras-Denis, invite la population à se renseigner quant aux recours possibles si des propriétaires abusaient de hausses excessives. «Il y a des recours si les propriétaires exagèrent», mentionne-t-il. 

Pour Stéphane Campeau  agent immobilier  et propriétaire de 9 immeubles à logements à Lachute, cette hausse représente plus de 5000$.  «On est une ville en pleine expansion et l’assiette de nouvelle taxation est grande avec l’arrivée de plein de nouveaux logements.  C’est une hausse qui ne s’est jamais vu dans la région, se questionne M. Campeau. qui n’aime pas avoir à refiler la facture à ses locataires. C’est difficile de tout comprendre, ça nous prendrait un fiscaliste, mais quand je regarde mon compte de taxes net, j’ai des augmentations de plus de 16%! » 

Questionné à savoir si les élus pourraient retourner à la table de travail étant donné le passage de la vague Omicron après l’adoption du budget, M. Bigras-Denis assume les choix faits par son équipe. «La première proposition était une augmentation de plus de 12,5%, affirme le magistrat.  Je suis à l’aise avec cette hausse parce qu’il y avait des choses qu’on ne pouvait pas bouger, sinon nous devions couper dans les services et les investissements et faire pire que ce qui se faisait auparavant.»  

Pour sa part, Hugo Lajoie, conseiller du district représentant entre autres Ayer’sville, un secteur économiquement plus défavorisé, avait le même discours. «Depuis 8 ans, je suis un grand défenseur des familles, des loisirs et des aspects culturels de la ville, explique-t-il.  Dans ce budget, je vois des bénéfices pour les familles et les jeunes alors qu’on bonifie l’offre de service.» Le Conseil de la Ville de Lachute a adopté une augmentation 3,5 millions (14,1%) au budget. 

De son côté, l’ancien conseiller Alain Lanoue n’en revient juste pas. «En 8 ans, on a monté les taxes d’une moyenne de 2% par année. L’été dernier, on a enlevé la taxe des terrasses sur la rue principale pour leur laisser une chance de respirer.  Je crois qu’ils doivent retourner faire leur devoir et regarder où ils peuvent couper, avance M. Lanoue qui a mordu la poussière avec 48% des voix.  Je suis déçu de Mme Desforges et M. Lajoie, qui ont de l’expérience avec les budgets. J’invite tout le monde à venir faire du bruit devant l’hôtel de ville à 19 h lors de la prochaine séance du conseil pour manifester leur mécontentement.» 

L’indice des prix à la consommation (IPC) a connu sa plus forte hausse le mois dernier avec un 5%, tandis que les salaires ont une augmentation de 2,4%. Cette spirale inflationniste dangereuse se reflète surtout sur le panier d’épicerie qui représente plus de 6,9% d’augmentation.  Les marchés s’attendent à une hausse d’intérêt de la Banque du Canada pouvant faire grimper rapidement les coûts d’emprunt, rien pour aider la dette des villes.  

La prochaine séance du conseil est le lundi 7 mars. 

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