Une trentaine de cabanes ont été installées par des pêcheurs dans la baie Dubé à Wendover pour la saison. Si la plupart des gens sur la rivière sont des habitués de la pêche sur glace, on y retrouve aussi certains curieux qui s’adonnent à cette activité pour la première fois.
C’est le cas de Stéphane et François, qui ont monté une cabane sur la rivière pour la première fois cette année: «C’est la première fois qu’on fait ça. On vient juste d’installer nos lignes. On a déjà fait de la pêche sur la glace, mais ça fait assez longtemps, genre 3-4 ans passé.»
C’est le goût de faire une activité hivernale en famille qui a poussé les amis à venir s’installer sur la rivière pour la saison: «C’est plus de quoi à faire en famille pour l’hiver. Là c’est le fun avec les petits, on a monté la cabane pis on a fait une glace pour patiner. C’est le fun de faire des activités à l’extérieur comme ça, surtout en ce moment avec le confinement.»
D’autres pêcheurs sont plus expérimentés. C’est le cas de Raymond, qui pratique la pêche blanche depuis près de 50 ans. «Ça doit faire 45-50 ans que je fais ça. J’ai commencé à faire de la pêche sur la glace quand j’avais 14-15 ans.»
Cette activité le tient très occupé tout au long de l’hiver: «Je viens juste de finir de nettoyer mon rond avant de m’en venir ici. Après ça on va aller à la pêche, pis après ça on va aller faire une ride de skidoo!»
La rivière des Outaouais présente une belle variété de poissons aux pêcheurs de la région: «Y’a du doré, de l’esturgeon et du brochet surtout. Un peu de perchaude des fois. Si t’as une ligne à l’eau t’as une chance que ça morde. Y’a des fois que ça mord pas, y’a des fois que t’es icitte pour rien, pis des fois ça mord sans arrêt. La limite c’est six chaque. Je dirais 4-5 poissons par jour en moyenne, mais sont pas gros ici.»
Mais la pêche blanche n’est nécessairement faite pour tout le monde. Il ne faut pas avoir peur du froid et il faut aimer le grand air: «Faut t’aimes être dehors, faut pas être dérangé par le froid.»
Mais il faut surtout avoir beaucoup de patience. La construction et le maintien d’une cabane sur la rivière demande un investissement de temps et d’énergies considérables: «Faut tu sois patient. Avoir une cabane sur la rivière, c’est pas juste tu t’en viens l’installer pis c’est fini. Là avec la quantité de neige qu’on a, dès qu’on va avoir un froid la glace va caller, l’eau va monter sur la glace pis faut venir relever les cabanes pour pas qu’elles restent pris, et faut suivre ça tout l’hiver.»
Il faut aussi être très prudent, car l’épaisseur de la glace peut varier beaucoup d’un endroit à l’autre sur la rivière: «Y’a trois spots qui n’ont pas gelé d’ici à Rockland. Le monde qui ne savent pas où ils s’en vont: restez sur la trail dure, venez pas explorer où nous les expérimentés on va. Plus que la neige est paquetée, plus que ça gèle, plus que la glace est solide. À toutes les fois qu’il neige moi je viens et je passe pis je pacte ma trail pour être capable d’avoir une bonne glace en dessous.»
La Croix rouge canadienne rappelle aux pêcheurs d’éviter les trous sur la rivière et d’éviter d’aller sur la glace après la tombée du soleil. N’allez surtout pas pêcher seul sur la rivière, habillez-vous chaudement et portez des équipements de flottaison.