Entre le 6 et le 8 novembre, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a prélevé 156 échantillons sur des cerfs dans la région des Cantons de l’Est, au Québec, et des tests ultérieurs ont montré que trois d’entre eux avaient contracté la COVID-19. Le SRAS-CoV-2 est présent dans la faune, et bien qu’il ne s’agisse que de trois cas, il y en a probablement beaucoup plus. Le virus a déjà infecté plusieurs espèces d’animaux domestiques ou en captivité, notamment des chats, des chiens et des visons. Les États-Unis publient des études montrant que le virus est passé de l’homme au cerf à plusieurs reprises.
Au début de la pandémie, le Canada a commencé à utiliser les approches One Health pour comprendre l’impact de la COVID-19 dans la faune sauvage. Il est important de suivre la trace de la COVID-19 dans la faune, car si la COVID peut passer de l’animal à l’homme, des poches du virus pourraient rester dans la faune et réinfecter la population, même après son éradication chez l’homme. Les animaux pourraient également donner naissance à de nouvelles variantes dangereuses, et celles-ci pourraient ne pas être évidentes. Le cerf positif à la COVID ne présentait aucun symptôme extérieur, et un cerf n’aura pas l’application d’alerte COVID, après tout.
Le CCCE prévoit recevoir jusqu’à 2 700 échantillons de cervidés dans tout le pays au cours des prochaines semaines, et la collecte et les tests se poursuivront jusqu’en 2022. Ils recueilleront également des échantillons de mustélidés (visons, martres, belettes, loutres), de canidés (coyotes, loups), de félidés (lynx roux), d’espèces périurbaines (ratons laveurs, lièvres, mouffettes) et d’autres espèces qui pourraient être sensibles. Les laboratoires partenaires ont déjà analysé plus de 900 animaux sauvages appartenant à ces catégories, mais tous se sont révélés négatifs.
Le mode de transmission le plus probable pour les cervidés est celui des particules en suspension dans l’air. Le service d’inspection sanitaire des animaux et des plantes du ministère américain de l’agriculture (USDA-APHIS) a montré que les cerfs infectés pouvaient excréter le virus et infecter d’autres cerfs dans un enclos séparé, divisé par une haute paroi en plexiglas. Ils ont conclu que la transmission par voie aérienne joue probablement un rôle important dans la propagation du virus d’un cerf à l’autre et pourrait jouer un rôle important dans la transmission de l’homme au cerf.
Il est très rare qu’un humain attrape la COVID-19 d’un animal et, jusqu’à présent, cette maladie n’a été signalée que dans les élevages commerciaux de visons. Rien ne permet non plus de penser que la COVID puisse être transmise par la préparation ou la consommation d’aliments; par conséquent, un moratoire sur la chasse au chevreuil est peu probable.
Cela dit, les responsables de la santé publique avertissent les gens de ne pas s’approcher des animaux sauvages, et surtout de ne pas s’approcher des cerfs. L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) avertit les chasseurs de ne pas chasser ou consommer des animaux qui semblent malades ou qui sont trouvés morts. Elle demande également aux chasseurs de porter un masque lorsqu’ils manipulent des tissus et des fluides respiratoires provenant de chevreuils. Bien que la consommation de viande de chevreuil soit sans danger, les gens doivent être prudents lorsqu’ils manipulent l’animal vivant ou la carcasse.
L’information ci-dessus a été fournie par Catherine Soos, chercheuse à Environnement et Changement climatique Canada (ECCC).