Lorsque Marc Séguin a fondé MS Taxi à la fin des années 1990, l’industrie du taxi était à son apogée. «Au début des années 2000, les bars marchaient à la planche. C’était fou la nuit. » se souvient Rémi Lamarche, qui est devenu chauffeur de taxi pour l’entreprise en 1999. «Quand on avait plus le droit de fumer dans les bars, les bars ont descendu. Là l’entreprise le soir c’est plus tranquille. Aujourd’hui, le monde sortent moins en gang, les gens aillent plus dans les partys de maison».
La pandémie COVID-19 a changé la donne parce qu’elle a transformé les habitudes de transportation des gens. Chantal Lamarche, qui est propriétaire de MS Taxi depuis le décès de Marc Séguin en 2014, affirme que c’est maintenant difficile de trouver le personnel nécessaire pour répondre à la demande.
«On est partis de 15 chauffeurs à 8 chauffeurs pour couvrir les 24 heures de la journée. Là on commence à avoir des chauffeurs tranquillement, mais c’est difficile de trouver des gens pour les quarts de nuit».
Le besoin de personnel est d’autant plus criant que la demande est à la hausse en ce moment avec le déconfinement des espaces publics.
«Ça recommence à rouler un peu la nuit. Les gens recommencent à sortir, les bars débloquent, ils ont droit à la pleine capacité, la musique recommence, les gens ont le droit de danser avec des masques, ça recommence à bouger. La réouverture des restaurants aussi nous a aidé, parce que là les gens veulent aller au restaurant et vont prendre le taxi pour y aller. ».
Mais malgré les défis, Chantal Lamarche aime son métier: «C’est plaisant, j’aime mon équipe, j’aime mes employés ».
Elle apprécie particulièrement le rapport qu’elle a développé avec sa clientèle au fil des années.
«C’est les petites personnes âgées et leur bonne humeur qui nous tiennent aller. À longue ça devient des amis. On les reconnaît quand on les croise dans la rue. »
Au plus fort de la pandémie, Rémi Lamarche affirme même que certaines personnes prenaient des taxis simplement pour parler avec quelqu’un.
«Dans le gros de la COVID, ceux qui étaient renfermés tout seuls dans un trois et demi, ben ils prenaient un taxi et ils allaient au magasin. J’en ai même vu un qui s’est promené pour 100$ parce qu’il avait juste besoin de jaser avec quelqu’un. Ça faisait deux, trois mois qu’il n’avait pas vu personne.»
Mais conduire un taxi n’est jamais ennuyant, et on ne sait jamais où le prochain client va nous emmener.
«Nous on va partout. On va jusqu’où la personne veut aller. Moi le plus loin que je suis allé c’est Toronto. C’était pour un bris de voiture. Un client qui avait une conférence à Toronto le lendemain, il fallait vraiment qu’il soit à Toronto, mais il ne pouvait pas louer de char la nuit.»