Crise de l’eau: on tente de clarifier la situation

Crise de l’eau: on tente de clarifier la situation

Plus particulièrement dans la nuit du 6 au 7 juin dernier, la crise s’est accentuée alors que le système a subi un bris complet. «C’est notre karma avec l’eau à Saint-André, on est dedans et on doit le gérer.  Il n’y a pas eu des inondations cette année, mais c’est l’inverse qui s’est produit avec un niveau d’étiage extrêmement bas et hâtif», déplore le maire Marc-Olivier Labelle, qui souligne aussi que plusieurs autres municipalités ont été aux prises avec des problèmes semblables cet été.  

Le résilient duo, qui a travaillé de concert toute la saison estivale pour obtenir des réponses, a rencontré les médias lundi ainsi que la population mardi afin de faire état de la situation.  Ils ont présenté les schémas et les analyses techniques réalisées par les ingénieurs et une équipe de soutien de la Ville de Lachute et présenté les actions qui seront entreprises dès cette semaine. À force d’analyses complexes et nécessaires afin de trouver et tenter de résorber le problème, des inspections par caméra ont permis d’obtenir un minimum d’informations. De plus, les recherches ont permis de constater qu’une zone tampon de 30 pouces dans le réservoir est toujours nécessaire afin de protéger le système des sédiments, ce qui réduit la disponibilité en eau en tout temps. 

En plus de l’ajout d’une pompe dans l’un des puits pour obtenir davantage d’eau de la nappe phréatique, les investigations mèneront aussi à l’installation d’un débitmètre dans les puits  et à des travaux de nettoyage des crépines du système de captation.  Ces travaux seront entrepris au coût d’environ 40 000$ sur les deux puits existants, le plus vieux, mais le plus performant de 1976 ainsi que sur celui de 1985. 

Consommation d’eau

Malgré les affiches et des demandes incessantes de recourir à une consommation responsable, la consommation de l‘eau potable par les 611 portes desservies par la municipalité serait plus forte que la moyenne nationale, menant l’équipe à soupçonner des fuites au niveau d’une partie du réseau souterrain datant des années 1950 sur environ 1,3 kilomètre.  Ce tuyau, nommé B, sera analysé ce vendredi.  On parle d’environ 50 000 gallons É.-U. par jour de perte dans le réseau sur une consommation journalière qui se situe entre 150 000 à 250 000 gallons É.-U. par jour par la communauté.  Afin de demeurer stable, la population devrait consommer un maximum de 178 000 gallons par jour afin de ne pas toucher à la réserve.  «On comprend que  ce n’est pas un réflexe naturel de bien gérer sa consommation d’eau, mais c’est une denrée qui n’est pas infinie», d’avertir le maire, qui a dû recourir à plus de 100 000$ d’achat en camion-citerne afin de soutenir le réseau dans les moments critiques.  Ce n’est pas un bon investissement quand on pense que plus de 80% de cette eau va se ramasser dans les toilettes, dans les douches, sur des gazons ou pour remplir des piscines.  Ça reste que c’est la réalité.» 

Toutes ces analyses et recherches sont aussi nécessaires afin d’aider la Ville de Saint-André d’Argenteuil à obtenir des subventions du gouvernement. «On essaie d’avoir une permission du ministère pour la création d’un 3e puit temporaire.  Présentement, c’est refusé parce que la consommation d’eau est trop élevée par habitant selon eux», d’expliquer Benoit Grimard, le directeur général. 

Le maire tient à ce que le dossier de l’eau ne devienne pas un enjeu électoral.  La Ville de Saint-André d’Argenteuil travaille fort pour obtenir des réponses et trouver des solutions, mais compte aussi sur la participation citoyenne et pense qu’en expliquant la situation, elle pourra mieux adhérer à la démarche.  Bien que le gouvernement du Québec plancherait sur un projet de loi des compteurs d’eau obligatoire dans les entreprises, entre autres, M. Labelle indique que la municipalité ne viendrait pas à cette solution.  Mais il invite fortement les citoyens à diminuer leur consommation encore au maximum, avec des idées telles que l’achat d’économisateur d’eau dans les résidences, afin de rendre le réseau moins vulnérable.  Par chance, la météo semble plus clémente, mais il souhaite régler le problème à sa source. 

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