L’opposition au projet de cimenterie de Colacem a attiré l’attention du candidat fédéral du NPD, Konstantine Malakos. Il a inscrit la question dans son programme électoral et a intégré une pétition d’Action Champlain dans son site Web. Action Champlain est le groupe communautaire basé à L’Orignal qui s’oppose au projet et a tenté de l’arrêter en faisant appel auprès du Tribunal d’appel en matière d’urbanisme.
«Le changement climatique est une crise existentielle, a déclaré M. Malakos, concernant son opposition au projet de cimenterie, et le béton a des impacts très négatifs sur l’environnement.»
M. Malakos a noté que, bien que Colacem ait soumis une évaluation environnementale en 2016, les normes ont changé depuis.
«Même le juge qui présidait l’affaire a reconnu qu’elle présentait de nombreux problèmes», a déclaré M. Malakos. Il a en outre cité l’impact sur la Première Nation de Kanesatake, qui verrait les eaux de ruissellement et les déchets de l’usine être emportés en aval sur leur territoire.
M. Malakos a également cité le tourisme comme un facteur, affirmant que l’industrie touristique de L’Orignal est déjà en déclin. Si le projet va de l’avant, il faudra accroître l’activité dans la carrière voisine pour fournir les matières premières, ce qui signifie une augmentation du dynamitage, du concassage et de la machinerie lourde. Il y aurait également une cheminée de 410 pieds de haut qui disperserait la pollution sur une très grande surface.
Lorsqu’on lui a demandé ce qui aurait dû être fait, M. Malakos s’est montré très critique à l’égard de l’inactivité dont a fait preuve le député Francis Drouin de Glengarry-Prescott-Russell.
«Il n’a pas vraiment géré la situation, a déclaré M. Malakos, ajoutant que le député aurait pu intervenir. C’est un problème qui dure depuis 10 ans. Il a été en poste pendant six ans et est resté silencieux sur la question. S’il s’en était remis aux gouvernements municipaux et aux lois sur le zonage, il aurait pu ouvrir des discussions avec les maires locaux pendant le processus de zonage. Il aurait pu faire intervenir immédiatement le ministre des Pêches, car il s’agit d’eaux interprovinciales. La loi sur les pêches aurait pu les arrêter.»
«Il aurait également pu entamer des conversations avec la nation de Kanesatake», a déclaré M. Malakos, qui a parlé à la fois avec l’ancien grand chef Serge Otsi Simon de Kanesatake et l’actuel grand chef Victor Bonspille. Il a ajouté que M. Drouin aurait pu faire de même.
«Ce n’est qu’à la 11e heure que [Drouin] a écrit une lettre qui était relativement faible, et au-delà de cela, il n’a rien fait, a déclaré M. Malakos. Il a choisi de rester en dehors de la question, sauf maintenant que les élections se profilent à l’horizon. Il a eu amplement le temps de s’impliquer s’il s’en souciait vraiment.»
Lorsqu’on lui a demandé comment les membres de la communauté pouvaient s’impliquer, M. Malakos a cité la manifestation d’Action Champlain qui aura lieu le mardi 17 août à 19h.
«J’espère que les gens viendront en grand nombre», a-t-il dit. La manifestation aura lieu sur le site de la carrière de Colacem Canada, sur la route de comté 17.