Négociation en CPE: une offre salariale décevante

Négociation en CPE: une offre salariale décevante

L’offre, bien en deçà de la demande monétaire de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), ne rejoint pas les besoins actuels, tel que l’explique Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ : «On est à peu près à mi-chemin je vous dirais. C’est un premier dépôt, alors on a espoir de dire qu’ils se sont donné une marge de manœuvre pour continuer à négocier.» 

La proposition se résume ainsi : une augmentation de 2% par année pendant 3 ans pour l’ensemble des salariés en CPE, ainsi qu’une augmentation supplémentaire au cours de la troisième année (2022-2023) de 3% pour les éducatrices non qualifiées, et de 6% pour les qualifiées.  

L’offre inclut également une clause remorque dans le secteur public pour la quatrième et dernière année de la convention collective. Valérie Grenon résume le point de vue de son organisation ainsi: « […] Pour la quatrième année, on n’a aucune idée de ce serait quoi l’augmentation. [Le ministère et la Mutuelle] ont beaucoup axé sur les éducatrices, ce qu’on trouve déplorable parce qu’il n’y a pas juste des éducatrices dans un CPE. Il y a des responsables en alimentation, des préposés à l’entretien, des conseillères pédagogiques. Eux auraient seulement 6% sur 3 ans. Parfois, ça peut paraître gros, mais on a de bas salariés, les éducatrices partent à 16,75$ de l’heure. Alors on peut bien parler de 12%, mais 12% sur rien, ça ne donne pas grand-chose».  

Le syndicat demandait un salaire de 30,50$ au dernier échelon, soit une augmentation de 21,4%. Ce montant correspond par ailleurs à la rémunération maximale d’une technicienne en service de garde scolaire. L’offre déposée prévoit quant à elle une rétribution aux éducatrices qualifiées de 28,25$ de l’heure pour ce même échelon au cours de la troisième année de la convention collective (2022- 2023). Mme Grenon ajoute que rien n’a été proposé afin de pallier à la pénurie de main-d’œuvre qui ne s’accentue au fil du temps ni pour la rétention des employés une fois dans le réseau.  

La FIPEQ-CSQ déplore également que d’autres demandes syndicales n’aient pas été retenues, notamment une réévaluation des emplois pour une meilleure reconnaissance des nouvelles responsabilités des intervenantes. En ce sens, aucun budget supplémentaire n’est prévu dans la proposition actuelle pour l’augmentation des ressources visant à mieux intervenir auprès des enfants ayant des besoins particuliers.  

Par ailleurs, bien que le syndicat ait martelé l’importance de la mise en place d’un plancher d’emploi en soutien aux éducatrices, qui permettrait entre autres des interventions de meilleure qualité, rien n’a été offert en ce sens. Prochaine étape : des mandats de grève. La FIPEQ-CSQ travaille actuellement à établir un calendrier de négociations alors que sa présidente assure qu’elle considère que la table n’est pas fermée. Parallèlement, les syndicats locaux consulteront leurs membres du 30 août au 18 septembre 2021 afin d’obtenir des mandats de grève, une étape importante selon Mme Grenon: « Les parents, on les a de notre côté comme jamais. Alors je pense qu’avec la pression qu’on va mettre, et que les parents vont mettre, bien on va avoir ce qu’on veut: des places pour les parents et une reconnaissance salariale pour les éducatrices.» Elle conclut qu’il est temps que les vraies négociations commencent: «Je ne pense pas qu’on soit à un point de rupture, il y a une marge de manœuvre. Alors on va se donner une chance. Une chance rapide par contre.»  

Partager cet article