Les impacts des fermetures d’écoles sur les jeunes varient d’un océan à l’autre

Les impacts des fermetures d’écoles sur les jeunes varient d’un océan à l’autre

Les répercussions possibles pourraient comprendre un isolement social accru, une détérioration de la santé mentale, des pertes d’apprentissage, de l’insécurité alimentaire et une vulnérabilité aux mauvais traitements.

Par l’entremise de l’outil interactif «Fermetures d’écoles et COVID-19» mis au point par Statistique Canada, en collaboration avec «Les enfants d’abord», il est possible d’avoir une idée assez précise des répercussions des fermetures d’écoles sur des populations que l’on savait déjà vulnérables, avant la pandémie. 

Cet outil, qui comprend des cartes interactives indiquant l’emplacement des communautés vulnérables, fournit aux décideurs, aux dirigeants de l’industrie, aux enseignants et aux parents un point d’accès unique aux données de Statistique Canada sur le sujet, secteur par secteur. 

Degré de préparation des écoles

On y trouve notamment des données sur l’accès à internet et à la possession d’appareils appropriés, l’incidence sur l’activité physique et sur la santé mentale. On y établit des corrélations entre les niveaux d’études des parents et la motivation des enfants à participer activement à leur enseignement à la maison. 

Le degré de préparation des écoles à adopter un mode d’enseignement virtuel est également passé à la loupe. Dans cette section, on apprend qu’en 2018, avant la pandémie, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) a demandé aux directeurs d’école d’évaluer la capacité de leurs établissements à améliorer l’apprentissage et l’enseignement à l’aide de dispositifs numériques.

Environ 60 % des élèves âgés de 15 ans avaient des directeurs d’école jugeant alors que leurs écoles disposaient de ressources suffisantes pour soutenir un enseignement à distance. 

En particulier, ces directeurs disaient disposer de suffisamment de personnel qualifié en assistance technique, d’enseignants disposant de compétences techniques et pédagogiques suffisantes pour intégrer des appareils numériques dans leur enseignement, d’une plateforme efficace d’aide à l’apprentissage disponible en ligne et de ressources professionnelles efficaces à la disposition des enseignants pour apprendre à utiliser les appareils numériques.

Cette même étude de 2018 disait par exemple que 95 % des élèves de 15 ans de l’Île-du-Prince-Édouard avaient accès à un ordinateur à la maison.

Corrélation entre la réussite des élèves et le niveau d’étude des parents 

Au cours des premiers mois de la pandémie, une vaste proportion des parents ont exprimé des inquiétudes quant à l’année scolaire et à la réussite scolaire de leurs enfants.

Selon une initiative d’approche participative menée par Statistique Canada en juin 2020, les préoccupations des parents quant à l’année scolaire de leurs enfants variaient selon leur niveau de scolarité : 42 % des parents participants possédant un baccalauréat ou un diplôme d’études supérieures déclaraient s’inquiéter de l’année scolaire et de la réussite scolaire de leurs enfants, par rapport à 56 % des parents participants possédant un diplôme d’études secondaires ou un niveau de scolarité moins élevé.

Consultez le site du journal La Voix acadienne

La fréquence de la participation des enfants aux activités scolaires à la maison pendant la pandémie variait également selon le niveau de scolarité des parents.

Quatre-vingts pour cent des participants titulaires d’un baccalauréat ou d’un grade supérieur ont déclaré que leurs enfants s’adonnaient à des activités scolaires structurées à la maison trois fois par semaine ou plus, comparativement à 72 % des participants titulaires d’un certificat ou d’un diplôme collégial, à 69 % des titulaires d’un certificat ou d’un diplôme d’une école de métiers et à 67 % de ceux ayant un diplôme d’études secondaires ou moins.

À l’Île-du-Prince-Édouard, selon le recensement de 2016, 19,1 % des personnes de 15 ans et plus, à l’Ile, avaient des études au niveau du baccalauréat ou supérieures. Au Canada, cette proportion varie de 4,2 % à 45,4 %.

Moins d’intimidation?

Avec la fermeture des écoles et d’autres activités, les enfants sont plus ou moins confinés à la maison. Pour les enfants déjà à risques de violence familiale, l’école n’est alors plus disponible comme espace sécuritaire.

En 2019, on a dénombré 69 691 enfants et jeunes (âgés de 17 ans ou moins) ayant été victimes d’affaires de violence déclarées par la police au Canada. Parmi ces victimes, 22 299 enfants et jeunes avaient été agressés par un membre de leur famille.

L’agresseur le plus courant était un parent (60 %), suivi d’un autre membre de la famille (comme un grand-parent, un oncle ou une tante) ou encore un frère ou une sœur.

En 2014, un tiers des Canadiens et Canadiennes âgés de 15 ans ou plus (33 %) ont déclaré avoir subi une forme ou une autre de mauvais traitement avant l’âge de 15 ans.

Ainsi, 26 % de la population canadienne ont déclaré de la violence physique pendant l’enfance et 8 %, de la violence sexuelle. 

Environ 93 % des victimes de violence physique et/ou sexuelle survenue pendant l’enfance n’ont pas signalé les sévices à la police ou aux services de protection de l’enfance avant l’âge de 15 ans. Environ deux tiers des victimes (67 %) n’ont parlé à personne de cette violence, y compris à leurs amis ou à leur famille.

La pandémie peut ajouter un stress mental et financier sur les ménages pouvant accroitre le risque de violence familiale. De plus, avec un nombre réduit d’options disponibles, les enfants peuvent également être moins portés à déclarer ces violences ou à demander de l’aide.

En termes d’intimidation scolaire, alors que ne pas fréquenter l’école peut entraîner une réduction du harcèlement en personne, un plus grand recours à internet pourrait accroitre le risque de cyber-intimidation. 

Avant la pandémie, en 2014, environ 17 % des jeunes âgés de 15 à 29 ans ayant utilisé internet ont déclaré avoir été victimes de cyberintimidation ou de cyber-harcèlement.

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