Les spectacles au Top Shot dans la zone grise

Les spectacles au Top Shot dans la zone grise

Face à la nouvelle de la réouverture des salles de spectacle, George Aranitis, copropriétaire du Top Shot avec son frère Angelo, se montre mitigé : «je suis content pour les artistes et l’industrie au complet, parce qu’à un moment donné il faut que ça reparte, mais pour nous ça ne change rien parce que le Top Shot n’est pas uniquement une salle de spectacle, c’est un resto-bar. Nous sommes dans une zone grise, on ne sait pas si on est en droit de présenter un spectacle actuellement».  

  

À ce jour en effet, la réouverture des lieux de diffusion possédant un permis de bar et de restauration est toujours incertaine. Si ces derniers venaient à rouvrir, ce serait probablement sans l’apport de la vente de nourriture et de boisson. Or, puisque la principale source de revenus des soirées-spectacles du Top Shot repose sur ces ventes, George et Angelo ne peuvent réalistement envisager une réouverture de la salle sans l’apport de la restauration : «l’ensemble de l’argent provenant de la vente de billet sert à payer les artistes et les dépenses pour le spectacle. Nous ne cherchons pas à faire de profit sur les billets : c’est ce qui nous permet de garder les prix des spectacles plus bas que la majorité des salles».   

  

Afin de continuer à offrir des billets à prix raisonnables, il faudrait que le Top Shot puisse accueillir environ 70% de public par rapport à la jauge habituelle et qu’il puisse offrir un service de restauration et de bar. Les copropriétaires attendent donc que les restrictions soient au plus bas, voire qu’elles disparaissent complètement avant d’ouvrir la salle de spectacle. «Mon côté optimiste espère que les choses reprennent en mai ou en juin, lorsque la moitié de la population aura été vaccinée et que les cas diminueront, mais, je pense, plus réalistement que ce sera en septembre ou octobre», se désole Georges Aranitis. Car aux contraintes financières et sanitaires s’ajoute également la contrainte du temps, puisque la majorité des spectacles doivent être programmés (ou annulés) minimum six mois d’avance.   

  

Le dernier spectacle présenté au Top Shot, un hommage à Creedence Clearwater Revival (CCR) a eu lieu le 13 mars 2020, il y a maintenant plus d’un an. «Nous venions d’entendre l’annonce de la fermeture générale et nous avons décidé de présenter le spectacle malgré tout!», raconte Stéphane Arseneau, directeur technique et co-programmateur. Depuis, il attend avec impatience la réouverture de la salle de spectacle.  Depuis un an, le Top Shot offre un service de restauration à emporter qui leur permet de maintenir la santé financière de l’entreprise et assurer ainsi sa pérennité dans le paysage lachutois.  

 

  

Malgré tout, la pandémie leur a néanmoins permis d’apporter des modifications notoires au lieu: le système de son a été refait à neuf, l’artiste Luc Duguay a réalisé une murale et les surfaces d’écrans du bar ont été bonifiées. «On a amélioré la salle et on a modifié des choses qu’on n’avait jamais le temps de faire pendant que ça roulait!», explique George Aranitis. Le lieu est donc prêt à accueillir le public, tout comme l’ensemble de l’équipe : «on est prêts, on a hâte !» et Stéphane Arseneau renchérit : «on a tellement hâte !». Parions que les gens de la région d’Argenteuil sont tout aussi impatients.  

  

En attendant cette réouverture, les personnes qui désirent renouer avec le spectacle vivant peuvent consulter les programmations du Centre d’art La petite église et du Zénith, situé à Saint-Eustache, du Théâtre Gilles Vigneault à Saint-Jérôme ou encore de l’Odyscène à Sainte-Thérèse. Ces lieux de diffusion reprennent graduellement leurs activités dès le 26 mars et offrent une vaste programmation de spectacles de musique, de théâtre, de danse et d’humour.  

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