le Samedi 1 avril 2023
le Mercredi 22 janvier 2020 20:29 | mis à jour le 8 avril 2022 19:43 L'ARGENTEUIL

Kiss jusqu’aux os

Chez Michel Durand, tout respire le groupe Kiss — photo Frédéric Hountondji
Chez Michel Durand, tout respire le groupe Kiss
photo Frédéric Hountondji
Le Lachutois Michel Durand n’aime pas simplement Kiss, il l’adore. Il vénère tellement ce groupe new-yorkais de rock qu’il a transformé sa maison en un majestueux temple où tout respire Kiss du plafond aux toilettes.

Des milliers d’objets à l’effigie de cet
orchestre, qui a vendu plusieurs millions d’albums aux quatre coins du globe et
fait danser la planète entière, composent le décor chatoyant du domicile de
Michel Durand, sur la rue Ray à Lachute. Ici, disques phonographiques, photos,
coupures de magazines, t-shirts, affiches, affiches de toute nature et autres
accessoires symboliques laissent leur empreinte indélébile KISS sur tout.
Frigidaire, tables, chaises, assiettes, cuisinière, poêles, machine à laver,
armoires, draps, jetés, toilettes…tout est Kiss sans exception chez M. Durand,
un adepte indécrochable et invétéré du célèbre groupe de rock américain qui l’a
toujours séduit par sa musique et par ses œuvres de charité.

«Ma vie, c’est Kiss et le hockey, a résumé, tout sourire, le quinquagénaire. Lorsque mes parents sont décédés, j’étais tout seul au monde et je me suis dit : Tu as une maison, pourquoi tu ne montres pas ce que tu es, où tu te sens heureux ici, à part être avec tes parents. C’est dans ma salle de musique. J’ai monté ma salle de musique en haut, mais j’ai découvert qu’elle était beaucoup plus petite que la maison. Au lieu de faire une dépression, j’ai décidé de faire du bricolage, des choses que je n’ai pas pu faire avant parce que je travaillais. Là je ne travaillais plus, j’étais invalide.» Cette merveilleuse œuvre dédiée à la formation Kiss est donc, pour Michel Durand, une manière de guérir de ses blessures physiques et morales tout en manifestant son attachement indéfectible au groupe musical qu’il aime tant et qu’il a connu à l’âge de huit ans.  L’homme a mis son invalidité au service de la vitalité de l’art et de la culture.

Carlos Sauvé, la relève

«Je suis encore invalide, a confirmé M. Durand. J’ai eu beaucoup de blessures en jouant au hockey. Malgré mon invalidité, j’ai décidé de foncer. Je travaille au minimum au resto-bar Top Shot et je me déplace un peu plus. J’ai perdu du poids, ça m’aide et je suis revenu à la vie. Au lieu de faire une dépression, j’ai fait tout ça.» Ces paroles sont appuyées par des gestes forts provenant d’un homme pétillant de forme au milieu de chatons, qui ont douillettement élu domicile dans son lit, et d’un gros chien qui rôde dans les allées comme l’imperturbable gardien du temple Kiss.

On pourrait même parler du Château fort de l’orchestre de rock américain à Lachute. Son actuel propriétaire ne veut pas le voir échouer dans n’importe quelles mains le jour où il ne sera plus de ce monde. «Ça fait longtemps que je dis qu’il faut que j’aille chez le notaire, a-t-il révélé. Moi je laisse ça à mon cousin Carlos (Sauvé). Il a dix ans, c’est mon petit cousin, le neveu de ma mère. Je veux que ça continue, que ça reste dans la famille. Moi j’ai eu la maison de ma mère et je vais la laisser à Carlos. Il fera ce qu’il veut avec. S’il veut la garder comme ça, il la garde comme ça. Ça se décolle tout ça, c’est du carton, des caisses de bière de Coors, Black Label et Molson. C’est juste du tapis au plafond. Tout s’enlève.»

Carlos est prêt à préserver, voire continuer l’œuvre entamée par son oncle. Lors de notre visite, on l’a vu en plein atelier de décoration avec M. Durand, à qui il a apporté une poubelle qu’il voudrait entièrement voir à l’effigie de Kiss. « La décoration m’impressionne beaucoup, la maison est incroyable, je ne sais pas comment décrire ça. Je suis fier de l’avoir, je vais la faire visiter à mes amis et je vais tout faire pour que ça continue », a juré Carlos Sauvé.

photo Frédéric Hountondji