L’amélioration des services de sécurité incendie passerait par Lachute

Par Francis Legault
L’amélioration des services de sécurité incendie passerait par Lachute
Les cinq municipalités de l’est de la MRC d’Argenteuil seraient en discussion pour transférer la gestion de l’état-major des services de sécurité incendie à la Ville de Lachute. (Photo Francis Legault, EAP)

Cinq municipalités de la MRC d’Argenteuil ont annoncé être en discussion afin d’améliorer conjointement la couverture incendie de leur territoire, une amélioration qui passerait par le partage des ressources de la Ville de Lachute dans ce domaine.

Dans un communiqué conjoint émis le 22 mai dernier, les municipalités de Wentworth, Gore, Mille-Isles, Lachute et Saint-André-d’Argenteuil indiquent être en discussion pour trouver des pistes de solution pour améliorer la couverture incendie sur leur territoire. La firme Raymond Chabot Grant Thornton a été mandatée pour appuyer les décideurs dans le cadre d’une étude sur ce sujet.

D’après ce qui est avancé, la Ville de Lachute pourrait se retrouver responsable de l’état-major de tous les services de sécurité incendie des municipalités concernées à travers une entente de fourniture de service. On ne parle cependant pas de fusion des services de sécurité incendie à proprement parlé.

« On va assumer l’état-major et la gestion de crise à Lachute mais les municipalités vont garder leurs casernes, leurs camions et leurs équipements, explique le maire de Lachute, Bernard Bigras-Denis. On est en train de regarder la structure qui serait la plus appropriée pour satisfaire tout le monde et assurer une couverture dans l’ensemble des municipalités. »

Selon le maire, cette façon de faire devrait permettre d’avoir toujours assez de pompiers prêts à répondre rapidement à une urgence, peu importe la municipalité.

« L’enjeu que l’on a présentement est que le schéma de couverture incendie nous impose un nombre X de pompiers par feu, dépendamment de la situation, et on n’est pas nécessairement capable de respecter ça parce qu’on a trop de pompiers qui sont sur appel et ce ne sont pas toutes les municipalités qui ont une garde interne, explique-t-il. Actuellement, avec les autres municipalités, on fonctionne avec une facturation avec l’entraide automatique. On se dit que ce serait beaucoup plus efficace si on mettait une structure municipale de partage de ressources avec un état-major qui contrôlerait le tout. »

En tout, les cinq services de sécurité incendie comptent ensemble plus d’une soixantaine de pompiers et de ce nombre, seulement une trentaine sont à temps plein, tous à Lachute.

« On aurait ainsi une personne qui gère le feu et qui sera capable de déployer ses pompiers selon ses besoins. Le fait d’avoir plus de pompiers à temps plein permettra de répondre plus efficacement selon la force de frappe qui est requise. »

Économies d’échelle

La forme juridique que prendra cette nouvelle façon de faire n’est pas encore déterminée mais monsieur Bigras-Denis écarte une régie ou une coopérative. Il souligne par contre que cela permettra de faire des économies d’échelle à moyen et long terme pour toutes les municipalités concernées.

« Par exemple, chaque service de sécurité incendie doit avoir un camion dit prioritaire, qui a une durée de vie de 20 ans et qui coûte environ un million de dollars. Si Lachute devient gestionnaire principal, les quatre autres municipalités n’auraient plus à avoir un camion prioritaire, ce qui allonge la durée de vie utile de leurs camions, illustre le maire lachutois. Toutes les municipalités pourront aussi faire un partage d’autres équipements, ce qui devrait permettre de réduire les investissements potentiels à long terme dans les équipements des municipalités et de devenir plus efficace à Lachute également. »

Bernard Bigras-Denis tient aussi à rassurer les citoyens que l’objectif de la démarche n’est pas de réduire les effectifs des services de sécurité incendie mais bien de mieux gérer ceux-ci.

Selon lui, le rapport de Raymond Chabot Grant Thornton devrait être déposé dans les prochaines semaines et les municipalités concernées s’assoiront ensuite ensemble pour mettre en place cette nouvelle structure qui devrait être effective dès le début de 2026.

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