Retour sur 50 ans de carrière de l’artiste Ann McCall au Centre d’art

Par Francis Legault
Retour sur 50 ans de carrière de l’artiste Ann McCall au Centre d’art
L’exposition rétrospective d’Ann McCall retrace les grandes lignes d’une carrière artistique s’étendant sur plus de 50 ans. (Francis Legault, EAP)

Jusqu’au 13 avril, le Centre d’art d’Argenteuil présente Les Voix de la Nature, une rétrospective de l’artiste Ann McCall dont la carrière s’échelonne sur plus d’un demi-siècle.

Originaire de Toronto, Ann McCall a déménagé à Montréal dans le cadre de ses études à l’Université McGill à l’âge de 18 ans. C’est là qu’elle a rencontré son futur époux, enseignant en philosophie à la vénérable institution et dont la famille était propriétaire d’une ferme sur le chemin de la Rivière-du-Nord, à la limite entre Lachute et Mirabel. C’est sur cette ferme que madame McCall a eu le coup de foudre pour la nature qui est devenue le sujet de prédilection de ses œuvres.

« Au début, c’était les être humains qui m’intéressaient, explique la dame de 83 ans. Mais en découvrant la ferme [de la famille de mon mari], ça changé. Je me promenais souvent à cheval dans la montagne, j’y faisais du ski de fond, je prenais des marches… La beauté de la nature m’a frappée. Au fil des ans, même si les techniques changeaient, la nature restait le sujet de mes œuvres. »

Pourtant, madame McCall aurait pu ne pas devenir artiste en arts visuels. Plus jeune, la musique l’intéressait plus particulièrement.

« Quand j’étais jeune, je prenais des cours de piano car je voulais devenir pianiste, raconte-t-elle. Un jour, j’ai suivi un cour de peinture : dès lors, j’ai décidé de vendre mon piano pour devenir peintre! Je ne l’ai jamais regretté! »

Évolution

L’exposition qui est consacrée à Ann McCall au Centre d’art d’Argenteuil retrace ainsi plus de 50 ans de carrière artistique à travers plus d’une quarantaine d’oeuvres. On y retrouve l’une de ses premières œuvres, un autoportrait au fusain datant de 1963, des toiles très récentes faites en techniques mixtes et, entre les deux, des œuvres réalisées au fil des ans qui permettent de voir l’évolution du style et des techniques de l’artiste.

« Un des premiers médiums que j’ai utilisé est la sérigraphie, raconte-t-elle. Puis, pendant une vingtaine d’années, j’ai fait de la collagraphie et aujourd’hui, je suis plus dans les techniques mixtes. Mais la nature y est toujours présente. C’est pour ça que l’exposition s’appelle Les Voix de la Nature. »

Celle qui a notamment enseigné à d’autres artistes en herbe indique que bien souvent, l’inspiration pour ses œuvres lui vient spontanément au gré de ses balades dans la nature.

« Par exemple, j’ai croisé un renard sur le Mont-Royal à Montréal. J’ai tout de suite décidé de faire une œuvre là-dessus, dit-elle. Mais dans mes œuvres, il y a aussi beaucoup d’arbres. J’aime les arbres, tout le monde aime les arbres! Ils m’inspirent beaucoup. »

Même si elle habite dans la région depuis très longtemps, madame McCall n’avait encore jamais pris part à une exposition en solo dans la région. L’hiver dernier, elle avait cependant pris part à une exposition collective au Centre d’art.

« Je suis tellement ravie de faire cette exposition et j’apprécie énormément que les gens aient envie de venir la voir, lance-t-elle. C’est très excitant pour moi : comment j’ai fait pour continuer à créer sans arrêt pendant plus de 50 ans? Ce qui est exposé ici est un petit pourcentage de ce que j’ai créé durant toute ma carrière. Je n’ai jamais eu de blocage créatif. »

Et ce n’est pas demain la veille qu’Ann McCall va cesser de créer. « Je ne me repose jamais! Je monte encore à cheval, je m’entraîne, je joue au tennis et je peins encore, mais seulement trois jours par semaine. Mais chaque fois, j’ai toujours hâte de créer! », conclut-elle.

L’exposition rétrospective Les Voix de la Nature d’Ann McCall se tient jusqu’au 13 avril au Centre d’art d’Argenteuil (585, rue Principale, Lachute). L’endroit est ouvert du mercredi au dimanche, de 11h à 17h.

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