Mark Carney est le nouveau chef du parti libéral fédéral et c’est une bonne nouvelle pour le député libéral de Glengarry-Prescott-Russell, Francis Drouin.
« Je soutiens Mark Carney », a déclaré M. Drouin lors d’une entrevue jeudi dernier, alors que lui et le ministre fédéral du Travail Steven MacKinnon était à l’Hôpital général de Hawkesbury et du district pour annoncer des changements au Programme canadien de remise de prêts aux étudiants qui profiteraient aux médecins et aux infirmières des communautés rurales et éloignées.
Au cours d’une entrevue séparée avec l’EAP, M. Drouin a expliqué qui il appuyait lors du congrès à la direction du Parti libéral fédéral qui aura lieu trois jours plus tard, dimanche, et pourquoi M. Carney était son choix pour prendre la tête du parti maintenant que Justin Trudeau quitte le poste.
« Je pense qu’il (Carney) est ‘l’adulte dans la pièce’ », a déclaré M. Drouin, ajoutant que M. Carney avait plus d’expérience pratique et d’expertise en matière de politique monétaire que les chefs des partis d’opposition au sein du gouvernement fédéral.
Avant de se porter candidat à la direction du parti libéral fédéral, M. Carney n’a jamais été impliqué dans la politique ni occupé de fonction publique. Né à Fort Smith, dans les Territoires du Nord-Ouest, et élevé à Edmonton, en Alberta, M. Carney est diplômé de l’université Harvard aux États-Unis. Il a ensuite travaillé pendant 13 ans pour Goldman Sachs, une importante société de conseil financier et d’investissement, dans ses bureaux de Londres, Tokyo, New York et Toronto, avant d’entrer dans la fonction publique canadienne. Il est devenu gouverneur de la Banque du Canada en 2008, à la suite d’une nomination par le gouvernement conservateur dirigé par le Premier ministre de l’époque, Stephen Harper.
« Il a été un bon gouverneur de la Banque du Canada », a déclaré M. Drouin.
Pendant que M. Carney travaillait à la Banque du Canada, le monde a plongé dans une grave récession, déclenchée par l’effondrement de la « bulle de prospérité financière » créée par une horde de sociétés « dot.com » basées sur Internet, dont la plupart n’étaient « riches » que de nom, n’ayant d’autres actifs réels que leurs sites Web, leurs noms de marque et les promesses offertes pour des idées de nouveaux logiciels, d’échanges économiques ou d’autres propositions. L’échec des dot.com s’est accompagné d’un bouleversement des marchés immobiliers dans de nombreux pays, causé par des spéculations immobilières alimentées par les politiques de prêt ouvertes de certaines banques, y compris de nombreuses banques commerciales aux États-Unis, qui ont fini par fermer leurs portes. La Grande Récession a endommagé les économies de plusieurs petits pays au point qu’ils ont perdu leur statut auprès du Fonds monétaire international, ce qui a affecté leur capacité à obtenir des prêts pour soutenir leur propre monnaie.
L’économie canadienne a survécu à la Grande Récession parce que son système bancaire comprend un petit nombre de banques nationales, ainsi que des coopératives de crédit et des caisses populaires, qui appliquent des politiques de prêt plus strictes. Lorsqu’il était gouverneur de la Banque du Canada, M. Carney a fortement réduit les taux d’intérêt et a pris des mesures pour s’assurer que les banques canadiennes disposaient de suffisamment de liquidités pour pouvoir fonctionner. Il a également appelé à une vaste réforme des systèmes financiers mondiaux afin de réduire le risque d’une nouvelle grande récession.
M. Carney a ensuite dirigé la Banque d’Angleterre, devenant ainsi le premier non Britannique à occuper ce poste depuis la création de la banque centrale du Royaume-Uni en 1694. Il a aidé la Banque d’Angleterre et le Royaume-Uni à surmonter les retombées économiques du Brexit, lorsque le Royaume-Uni s’est retiré de l’Union européenne. M. Carney a depuis été envoyé spécial des Nations unies pour l’action climatique, puis a travaillé pour la société d’investissement Brookfield Asset Management avant de choisir de se lancer dans la course à la direction du parti libéral.
M. Carney a remporté la course à la direction par une victoire écrasante à l’issue du congrès de dimanche. Il a obtenu 85 % des voix au premier tour de scrutin par rapport aux trois autres candidats. M. Trudeau a déclaré aux médias nationaux qu’il s’attendait à ce que M. Carney prête serment en tant que nouveau premier ministre « dans les jours ou la semaine à venir ».
M. Carney a indiqué par le passé qu’une position anti-libre-échange n’était pas bonne pour le Canada, mais il ne pense pas non plus que le Canada doive se laisser intimider par les menaces tarifaires du président Donald Trump. M. Drouin estime que M. Carney est le bon choix pour le gouvernement libéral qui doit traiter avec le président américain au sujet de ses tarifs douaniers qui violent l’accord CUSMA et de ses récents commentaires spéculatifs sur la « renégociation » de la frontière canado-américaine et d’autres traités juridiques antérieurs.
« Il s’agit d’envoyer un message aux futurs présidents : lorsque vous signez un accord, vous ne pouvez pas le modifier comme bon vous semble, a déclaré M. Drouin. Nous devons envoyer un signal fort aux États-Unis : « Nous ne sommes pas une balle rebondissante avec laquelle vous pouvez jouer ». Quand on signe un accord, on s’y tient ».