Les résidents de La Nation protestent contre la hausse des taxes et demandent une révision du budget

Par Gabrielle Vinette - IJL-Réseau.Presse-Reflet
Les résidents de La Nation protestent contre la hausse des taxes et demandent une révision du budget
La municipalité de Nation étend son interdiction des projets d'énergie renouvelable à grande échelle, citant les études en cours et les préoccupations de la communauté concernant les éoliennes et les installations de stockage de batteries. (Photo : Photo d'archives)

Un nombre important de résidents de La Municipalité de La Nation expriment leur opposition à l’augmentation de taxes de 9,51 %, réclamant un processus budgétaire plus durable et transparent. 

S’exprimant devant le conseil de La Nation, le résident et vétéran militaire Steven Gingras a présenté une pétition électronique signée par 1 233 résidents, bien que 795 signatures aient été retirées en raison de données personnelles incomplètes. Gingras a souligné que malgré l’inflation des trois dernières années, la municipalité n’a pas mis en place une augmentation progressive des taxes, forçant plutôt les résidents à « avaler la pilule » d’un seul coup. 

« Cette situation soulève des préoccupations importantes quant à la capacité du conseil municipal et du directeur général à bien prévoir les dépenses », a déclaré Gingras. « Si les taxes avaient augmenté progressivement de 1 à 1,5 % par an, nous ne serions pas dans cette situation insoutenable. C’est une sacrée pilule à avaler pour les résidents qui sont déjà fortement touchés financièrement par l’inflation. » 

La pétition réclame des mesures immédiates de réduction des coûts, notamment un gel des augmentations salariales pour le conseil et les employés municipaux en 2025 et 2026, le report des projets non essentiels, ainsi que la réduction des dépenses inutiles. Les résidents demandent également un plan financier à long terme pour éviter de futures hausses de taxes aussi drastiques. 

Gingras a exhorté le conseil à reconsidérer sa résolution budgétaire, à tenir un vote enregistré et à ordonner à l’administration de trouver d’autres économies. Il a également demandé au maire de s’engager à discuter de ces préoccupations lors de la prochaine réunion du conseil. 

La communauté reste optimiste, espérant que le conseil prendra en compte leurs préoccupations et adoptera une approche plus progressive et durable en matière de taxation. 

Le conseil répond aux préoccupations et souligne ses efforts pour réduire l’impact 

La conseillère Marjorie Drolet (quartier 6) a défendu la décision du conseil, insistant sur les efforts considérables déployés pour réduire l’augmentation initialement proposée et sur l’engagement de la municipalité envers une planification financière à long terme. 

Drolet a reconnu les préoccupations des résidents et a précisé que les membres du conseil n’étaient pas satisfaits non plus du pourcentage élevé. Cependant, elle a souligné que l’augmentation initialement prévue était de 18,5 %, mais qu’elle avait été réduite à 8 %, avec un 1,5 % supplémentaire pour les coûts policiers, après des coupes budgétaires rigoureuses. 

« Nous avons passé au moins 20 heures en réunion, à travailler en équipe pour trouver des solutions », a-t-elle expliqué. « Chaque service a fait de son mieux pour proposer des idées et des suggestions. Nous avons fait des coupes autant que possible avec les ressources dont nous disposions. » 

Elle a également mis en avant les efforts accrus de la municipalité pour obtenir des subventions, permettant ainsi de compenser certaines hausses de taxes. Bien que des fonds restent en attente, elle s’est dite optimiste quant au fait que ces aides financières soutiendront les futurs projets sans imposer un fardeau supplémentaire aux résidents. 

Drolet a encouragé les résidents à participer activement au processus budgétaire en proposant des suggestions pour réaliser davantage d’économies. 

« Si nous avons oublié quelque chose, je serai heureuse de vous représenter et de soumettre vos propositions à nos services municipaux. Peut-être que nous trouverons une solution ensemble. Nous sommes ouverts aux options, car cela nous concerne tous. » 

Malgré les défis financiers, les membres du conseil assurent qu’ils font de leur mieux pour équilibrer les dépenses nécessaires avec la capacité de payer des résidents, tout en visant une gestion financière durable et responsable. 

Le conseiller Tim Stewart (quartier 1) met en lumière les décisions budgétaires difficiles 

Le conseiller Tim Stewart a répondu aux frustrations des résidents en soulignant les décisions difficiles que le conseil a déjà prises pour réduire les dépenses. 

Stewart a salué l’engagement des citoyens, mais il a rejeté l’idée que le conseil n’avait pas suffisamment travaillé pour trouver des économies. 

« Il y a cette perception, sur Facebook et dans les courriels que je reçois, que le conseil n’a pas fait le travail difficile, qu’il n’a pas assez réfléchi ou qu’il n’a pas pris les décisions nécessaires pour limiter les augmentations au strict minimum », a-t-il déclaré. 

Il a énuméré quatre mesures majeures de réduction des coûts ayant un impact significatif sur la communauté. 

Parmi ces mesures, la fermeture d’une patinoire extérieure dans son quartier, un site ayant une importance personnelle et historique, a permis d’économiser quelques milliers de dollars, illustrant ainsi l’engagement du conseil à réduire les dépenses. 

Le conseil a également voté la fermeture d’une caserne de pompiers, évitant ainsi l’achat d’un camion de pompier d’un million de dollars. 

D’autres mesures incluent le transfert de la gestion de trois salles communautaires à des comités de bénévoles, une décision qui, selon Stewart, l’empêche de dormir en raison des incertitudes quant à sa réussite. 

De plus, le conseil a réduit le financement des bibliothèques de 200 000 $, entraînant la démission du directeur général, la dissolution quasi totale du conseil d’administration et la fermeture temporaire de trois bibliothèques. 

Stewart a souligné que la municipalité fonctionne avec très peu de dépenses « de confort », puisque la majorité du budget est consacrée aux services essentiels imposés par la province. 

« Nous avons des obligations dans chaque département, imposées par la province, et nous avons du mal à respecter ces standards », a-t-il expliqué, précisant que contrairement au gouvernement fédéral, les municipalités doivent équilibrer leur budget sans déficit. 

Reconnaissant la pression financière sur les résidents, Stewart a assuré que le conseil continue à chercher des économies, mais a précisé que les coupes nécessaires ont déjà été faites. 

« Je veux juste que les gens comprennent qu’on le ressent aussi. Nous faisons de notre mieux, et nous avons déjà effectué des coupes massives, significatives et concrètes. » 

Le maire prône la transparence et encourage l’engagement des citoyens 

Le maire Francis Brière a insisté sur le fait que le processus budgétaire était entièrement transparent, avec toutes les discussions et réunions préalablement annoncées et ouvertes au public. 

Il a reconnu que la décision finale était difficile, mais a souligné l’importance de l’implication des résidents tout au long du processus, et non seulement après l’adoption du budget. 

« Je comprends qu’il est de notre responsabilité d’informer le public, mais à un certain moment, les citoyens doivent aussi s’impliquer avant—et pas seulement après—l’annonce des résultats », a déclaré Brière. 

« Le résultat cette année est horrible. Et comme M. Stewart, j’ai perdu beaucoup de sommeil à cause de ça. Ce n’est pas une décision plaisante, et ça ne l’a jamais été. » 

Ses propos soulignent la complexité de la gestion budgétaire municipale et l’importance de l’engagement continu des résidents dans les discussions financières. 

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