L’Argenteuil a appris le décès, à l’hôpital de Lachute, de Cécile-Hélène Wojas le 15 février dernier à l’âge de 81 ans. Cette passionnée des sciences de la vie aura laissé sa marque sur Argenteuil.
Originaire de Pointe-aux-Trembles, née d’un père polonais et d’une mère québécoise, Cécile-Hélène Wojas aura laissé des souvenirs à plusieurs générations d’Argenteuillois. D’abord enseignante à Montréal pendant six ans, elle débarque à Lachute en 1967 pour y enseigner les sciences. À partir de 1974 et jusqu’à sa retraite en 1997, elle sera responsable des cours d’écologie du programme de secondaire 1 à l’école Monseigneur-Lacourse.
En parallèle à sa carrière d’enseignante, elle s’impliquera dans la communauté. À partir de 1970, elle sera responsable pendant 13 ans du Club 4-H de Lachute, un organisme qui vise à développer l’intérêt et les connaissances des jeunes relativement à la forêt, la nature et l’écocitoyenneté.
Sa vie basculera le 19 juillet 1983, à l’âge de 40 ans, alors qu’elle chutera d’une échelle, la laissant paralysée à partir de la taille. Malgré ses blessures, elle retrouvera son travail, devenant ainsi la seule enseignante paraplégique du Québec. Elle sera d’ailleurs nommée enseignante de l’année en 1990 par la Centrale de l’enseignement du Québec et sera nommée au Gala Excellence de La Presse la même année.
Son histoire sera la base du téléfilm T’es belle, Jeanne, écrit par sa sœur Claire Wojas, qui a aussi co-scénarisé les films Cruising Bar. La production, diffusée en 1988 et mettant en vedette Marie Tifo, Pierre Curzi et Michel Côté, sera d’ailleurs récompensée par cinq Prix Gémeaux.
Même si elle se déplace en fauteuil roulant depuis son accident, Cécile-Hélène Wojas continuera son implication dans la communauté. En 1993, elle verra à la fondation de la corporation du Transport adapté de la MRC d’Argenteuil pour offrir du transport aux personnes à mobilité réduite dans la région. L’organisme sera absorbé en 2013 par la MRC après vingt années d’existence au cours desquelles madame Wojas siégera sans arrêt sur son conseil d’administration.
Elle poursuivra son implication dans diverses causes, que ce soit sur le comité de circulation de la Ville de Lachute, en tant que participante au Relais pour la vie ou encore en tant que relayeuse lors du tronçon lachutois du Relais du 25e anniversaire de la Tournée mondiale Rick Hansen en 2011.
« Tout au long de son riche et inspirant parcours de vie, madame Wojas a également offert sa généreuse contribution à des organismes régionaux tels que le Centre local de développement d’Argenteuil, Rond Point Loisirs et la Citad’Elle, pour n’en nommer que quelques-un, a déclaré la MRC d’Argenteuil par voie de communiqué. Ayant à cœur l’accessibilité et l’intégration des personnes handicapées à la société, madame Wojas a mis son courage et son leadership au profit du bien commun et de l’amélioration des conditions de vie des gens qui, comme elle, vivaient avec des limitations physiques importantes. »
Moins présente à l’avant-scène ces dernières années, Cécile-Hélène Wojas avait cependant été honorée en novembre 2018 alors que l’auditorium de la polyvalente Lavigne avait été renommé en son honneur par le Centre de services scolaires de la Rivière-du-Nord. Autrement, elle passait plusieurs heures par jour à entretenir ses plants de tomates, elle qui affirmait en avoir plus de 300 sortes différentes.
Visiblement, les sciences de la vie auront fait partie de Cécile-Hélène Wojas même au-delà de la mort. « À la fin de ma vie, je vais donner mon corps à la science pour qu’ils puissent apprendre des choses par rapport au vieillissement du corps d’une personne paraplégique, avait-elle déclaré à l’émission Seul à seul sur les ondes de la TVC d’Argenteuil en 2017. Si ça peut aider la société, allons-y! Au lieu de me faire incinérer ou embaumer, je m’en vais me faire ‘scientifiquer’! »
Un hommage à sa vie aura lieu le samedi 22 mars prochain, de 13h à 16h, au Salon Roland Ménard de Lachute (395, rue Grâce). La famille invite la population à faire un don en son honneur auprès de la Fondation de l’hôpital de Lachute.