Une première journée de grève a eu lieu le 23 janvier dernier dans plus de 400 centres de la petite enfance (CPE) du Québec affiliés à la CSN. Dans la MRC d’Argenteuil, ce sont près de 325 enfants qui ont dû resté à la maison alors que d’autres jours de grève sont à l’horizon.
Au total, ce sont 13 000 employés de CPE qui ont pris part à ce débrayage à travers la province. La CSN, qui représente près de 80 % des CPE syndiqués au Québec, a reçu un mandat de cinq jours de grève de la part de ses membres. C’est donc dire que jusqu’à quatre autres journées de débrayage pourraient avoir lieu d’ici les prochaines semaines si les négociations avec le gouvernement, en cours depuis maintenant huit mois, n’avancent pas. La prochaine journée de grève est prévue pour le 6 février prochain.
Dans les Laurentides, ce sont près de 1000 travailleuses qui ont pris part à cette grève, représentant 25 CPE. Dans Argenteuil, ce sont trois CPE, comptant en tout six installations, qui étaient fermés le 23 janvier.
Chantal Harrison, présidente du Syndicat des travailleuses en CPE de la région des Laurentides, affilié à la CSN, indique que le syndicat n’avait plus le choix de tenir au moins une journée de grève afin de faire bouger le gouvernement.
« Même après huit mois de négociations, pour tout ce qui est monétaire, les discussions n’ont même pas débuté, déplore-t-elle. Aucune offre patronale n’a été déposée, ils font ça vraiment au compte-goutte. On met donc de la pression pour que ça avance car ils donnent l’impression qu’ils ne sont vraiment pas pressés. »
Pourtant, avant Noël, le gouvernement en est venu à des ententes de principe avec les responsables de services de garde en milieu familial ainsi qu’avec les intervenantes en CPE affiliées à la CSQ et à la FTQ. Les négociations avec les syndiqués de la CSN semblent prendre beaucoup plus de temps.
Selon madame Harrison, les négociations sur tous les éléments qui n’ont pas trait aux salaires sont déjà réglées. Elle s’explique donc mal pourquoi les questions monétaires n’ont pas encore été abordées.
Meilleure rétention
Bien sûr, la question des salaires est le principal point d’achoppement des négociations en cours. La CSN demande à ce qu’ils soient augmentés de façon substantielle afin de pouvoir assurer la rétention du personnel dans le réseau des CPE.
« On demande la parité avec les services de garde en milieu scolaire, mentionne Chantal Harrison. On demande aussi un rattrapage salarial et un maintien des augmentations par rapport au coût de la vie, à l’IPC. Ça fait une trentaine d’années que je milite au sein du syndicat des CPE et à chaque négociation, on a une diminution de notre pouvoir d’achat de plusieurs points de pourcentage. »
La seule offre patronale concernant les salaires, déposée au début des négociations il y a huit mois, proposait une hausse de 12,5 % sur cinq ans, ce qui est évidemment pas assez au goût du syndicat. Les syndiqués de la CSQ et de la FTQ ont obtenu de leur côté 17,4 % d’augmentation.
« Avec l’inflation des dernières années suite à la pandémie, avec seulement 12,5 % d’augmentation, on est clairement en-dessous de celle-ci, affirme madame Harrison. On a des travailleuses qui peinent à joindre les deux bouts, certaines vont dans les banques alimentaires. Ça n’a pas de bon sens! »
Pour la journée du 23 janvier, les grévistes des Laurentides s’étaient donnés rendez-vous à St-Jérôme pour une grande manifestation. Environ 500 syndiqués étaient sur place. Madame Harrison prévient que si de nouvelles journées de grève devaient avoir lieu, des manifestations pourraient se faire devant les différentes installations des CPE.
La prochaine journée de grève est prévue pour le 6 février prochain. Aucune date n’a été arrêtée quant aux trois autres jours de grève que la CSN a en banque.